ELECTIONS PRESIDENTIELLES FRANCAISES : L’AFRIQUE PEUT-ELLE ESPERER ?

Le 21 avril 2012 par Correspondance particulière - Dimanche 15 avril 2012 Vincennes, Place de la Concorde : Deux lieux, deux hommes : François Hollande, candidat du parti socialiste pour les

Affiche croisée Hollande-Sarko.

Le 21 avril 2012 par Correspondance particulière - Dimanche 15 avril 2012 Vincennes, Place de la Concorde : Deux lieux, deux hommes : François Hollande, candidat du parti socialiste pour les

Présidentielles de 2012, affrontait dans un duel à distance Nicolas Sarkozy, le candidat sortant, celui de l’UMP. Au-delà de la mobilisation de leurs troupes et du record d’affluence qui subliment les deux candidats, de nombreux africains se sont mobilisé pour être témoins de cette guerre fratricide que se livrent les deux favoris de cette consultation majeure en France. L’enjeu des élections consiste pour l’actuel locataire de l’Elysées, à renouveler son bail misant sur « une France forte », tandis que son challenger principal prône le « changement », c'est-à-dire la rupture avec un système dont la finance constitue le Cheval de Troie. Au delà des espérances que nourrissent les français s’agissant de cette consultation populaire, quelles pourraient être les répercussions de cette élection sur l’Afrique francophone ? Il s’agit d’une élection qui nous concerne par ricochet. Les liens historiques de domination et de prédation qui se manifestent à travers la francophonie, l’Agence Française de Développement, l’Aide Publique au Développement, les accords de coopérations économiques, politiques et militaires, sont autant de facteurs qui nous conduisent à nouas intéresser à ces élections. Deux postures illustrent les attentes des africains dans cette élection : L’APR (l’alliance pour la République de Macky Sall (le nouveau Président du Senegal invité le mercredi 18 avril à déjeuner à l’Elysées avec Sarkozy), avec deux de ses ministres-conseillers invités pour la circonstance au meeting de la Place Concorde en compagnie du RDR d’Allassane Dramane Ouattara, tandis que les sympathisants du Président Laurent Gbagbo ont fait massivement le déplacement du Château de Vincennes. D’autre part, la vision englobante de la citoyenneté française, qui nie l’altérité de autres entités qui l’entourent ou la composent, avec pour incidence, le refus pour la France de voir se développer d’autres modèles de gouvernance en dehors de sa vision et de sa conception politique, nous invitent à quelques interrogations. En dehors de cette idée faussement répandue selon laquelle « la France n’a pas besoin de l’Afrique » dixit sarkozy, nous montrerons que la France a plus besoin de l’Afrique que les faits ne le laissent supposer (sa place dans les instances internationales de décision repose sur le maintien de nombreux Etats africains sous sa domination, Etats qui votent systématiquement dans le sens préconisé par la France). Sinon, comment expliquer que rares sont les candidats qui évoquent l’idée d’une véritable rupture avec l’Afrique. Les nombreux discours teintés d’angélisme lors des campagnes s’évanouissent pour laisser la place à la REALPOLITIK. A travers les candidats Sarkozy et Hollande, ce sont deux visions du monde et de la politique qui s’opposent sur la forme (Jospin a été le plus grand libéral des hommes politiques que la cinquième république ait connu, quand De gaulle a mis l’accent sur le volet social en tant que Président, répondant aux exigences de son époque), avec d’un côté la droite et de l’autre la gauche. La première, est idéologiquement au service des grands groupes privés et pour le maintien des privilèges et de l’écart qui existe entre riches et pauvres, et d’une politique du laisser-faire, tandis que la gauche semble opter pour la redistribution des richesses, l’aide aux plus démunis et la réduction des écarts qui existent entre les plus riches et les plus démunis, avec une intervention régulière de l’Etat).

Sarkozy ; Le dernier baroud du candidat sortant?

Les sondages le donnent perdant des élections. Il ne faut pas parler trop tôt, envisager que Nicolas Sarkozy puisse plier l’échine aussi facilement, est mal connaitre la pugnacité de cet homme politique galvanisé par un sentiment d’éternité aux allures tyrano-machavéliques. En France, il s’est mis à dos les syndicats (la CGT, SNES-FSU, le SNU POLE EMPLOI FSU) ont appelé à voter contre lui). C’est la défection dans son camp. L’ex-secrétaire d’Etat à la ville Fadela Amara, a, à la suite de Jacques Chirac et de Martin Hirch, apporté son soutien à François Hollande. Dans la coulisse, il est rejeté par certains de ses lieutenants et surtout ses ministres qui ont pris leur mise à l’écart au profit des conseillers comme une humiliation. C’est l’homme des affaires : affaire Karachi (attentat qui a couté la vie à des français au Pakistan pour une affaire obscure de rétrocommissions, sommes qui auraient servi, au financement de la campagne de son ex-mentor Edouard Balladur candidat à l’élection présidentielle de 1995), affaire Clearsteam (qui l’opposa à Dominique De Villepin l’ex-Premier ministre, procès à l’issus duquel l’ex Secrétaire General de l’Elysées a été blanchi par la justice). L’affaire de l’EPAD (son fils Jean Sarkozy a été nommé à la tête de l’EPAD qui est l’Etablissement Public de l’Aménagement de la Défense, structure chargée de passer tous les contrats et les marchés publics qui concernent l’un des plus grands centres d’affaire d’Europe), et tout récemment c’est l’affaire Saleh, l’argentier de Kadhafi ( celui qui a remis une valise pleine d’argent à Takieddine ami de Sarkozy, arrêté au Bourget, celui par qui passaient tous les rendez vous avec le guide libyen et qui vient d’être exfiltré par les services secrets français via le Niger avec un passeport diplomatique nigérien et qui réside avec sa famille en France. Voir le canard enchainé du 4 avril 2012 PAGE 3). Le candidat sortant peut mettre à son compte les nombreuses défaites qu’a connues la droite depuis son arrivée au pouvoir. La dernière en date est la perte de la majorité dans la chambre haute ‘ le sénat) , au profit de la gauche, ce depuis les débuts la cinquième République (1958). Le mandat de sarkozy rime avec oligarchie et népotisme. En témoigne cette modification opportuniste de la constitution afin de pouvoir s’adresser devant le congrès ( en France lorsque l’Assemblée Nationale et le Sénat sont réunis à Versailles, et de pouvoir influer sur le vote d’une loi en s’adressant à une chambre qui lui est favorable, chose qui n’était jamais arrivée depuis 1875). Il faut mettre à son crédit la suppression de la taxe professionnelle (afin de donner un coup de pouce à ses amis industriels, taxe qui représente 50 % des recettes des collectivités territoriales, et qui explique en partie que les grands électeurs aient fait basculer le sénat à gauche). Sarkozy, c’est la volonté de supprimer l’impôt sur la fortune, privant l’Etat de 11 milliards d’euros de recettes fiscales annuelles, ou encore la montée du chômage (avoisine le chiffre de 8 millions de chômeurs, alors que sarkozy avait promis dans sa précédente campagne de « travailler plus pour gagner plus »), une dette publique de 1646, 1 milliards d’euros, soit 87, 4% du PIB (allant au delà des critères de Maastricht), et une balance commerciale déficitaire de l’ordre de 6398 milliards d’euros en février 2012. Sarkozy, c’est aussi la perte du Triple A, emporté par la crise de croissance au sein de la zone euro (moins O, 9 % en 2012).En perte de vitesse au sujet de son bilan, le candidat Sarkozy a utilisé la rhétorique xénophobe et la peur de l’autre, (comme en 2007), chassant sur les terres du front national, mais cette fois avec moins de succès. Seule consolation, il est crédité après l’affaire MERAH de plus d’intensions de vote que son principal challenger François Hollande. Avec sarkozy, c’est la poursuite du néocolonialisme dans la même veine que ses devanciers de la cinquième République. Déjà lors du génocide Rwandais, le couple Sarkozy-Juppé (Sarkozy au Budget et Juppé aux Affaires étrangères) s’était illustré de sinistres manières avec l’un des plus grands génocides que l’humanité ait connu. C’est aussi deux guerres coloniales : l’une en Côte d’ivoire et l’autre en Libye au profit de ses amis et des grands groupes français que sont Bouygues, Bolloré…avec les conséquences que l’on sait. C’est surtout le retour de la françafrique dans sa dimension la plus cruelle, avec une présence militaire continue et le stationnement des légionnaires français sur des théâtres d’opération bafouant la souveraineté des Etats de la Côte d’ivoire et de la Libye. Sarkozy s’inscrit dans la lignée de la droite en Afrique, avec une politique de prédation et de guerre coloniales, mêlées de coup d’Etat au profit de leurs poulains. La première entreprise de destruction commence avec le Togo de Sylvanus Olympio , assassiné par le commandant Pauc , un officier français (qui avait déjà sévi sur les populations camerounaises Bamiléké dans les années 50) avec le concours de Gnassigbé Eyadema au profit de Nicolas Grudzinsky, le 13 janvier 1963. S’agissant des tenants d’une telle vision de la politique en France et leur rapport avec l’Afrique, l’année 1967 constitue une période durant laquelle la françafrique s’illustra de sinistre manière, ce au Biafra, au Nigeria. Cette guerre pétrolière entre les compagnies anglo-saxonnes et françaises aux côtés du sécessionniste biafrais du colonel Emeka Ojuku. La démission du General de Gaulle, suite à l’échec du projet de referendum du sénat, a entrainé la fin de la guerre du Biafra, avec Pompidou qui n’entendait plus soutenir la sécession biafraise. Tout récemment, au Burkina Faso en 1987, la première cohabitation en France avec Chirac comme Premier Ministre et jacques Foccart en charge des Affaires africaines auprès du Premier Ministre. Ce changement commence par l’arrestation de Thomas Sankara , quatre mois après sa nomination en qualité de Premier ministre, après une visite de Guy Penn, conseiller de françois Mitterrand à Ouagadougou. En Centrafrique, autre théâtre de la françafrique, l’opération Barracuda en 1980 entraine la prise de pouvoir de David Dacko. Le Congo Brazzaville n’a pas échappé à cette sinistre politique de destruction : l’élection de jacques Chirac coïncide avec la longue et tragique turbulence qu’a traversée ce pays. En effet, élu en 1995, il reçoit secrètement à l’Elysées Sassou N’guesso en 1996, en compagnie de son gendre Omar Bongo afin de se débarrasser de « l’encombrant » Lissouba. Sassou, qui a permis à ELF de s’installer en Angola, s’avère très proche de Dos Santos, (Angola où la France a longtemps soutenu la guérilla anti communiste de Jonas Savimbi) . Le contrat en ANGOLA est suivi de nombreux cadeaux au régime de Luanda, avec ce qu’il est tenu d’appeler l’Affaire Falcone (Pierre Falcone livre des armes au régime de Dos Santos afin de se débarrasser de Jonas Savimbi. Le contrat conclu en Angola par la France et l’aide militaire qui s’en suit (livraison d’armes à l’armée angolaise), entraine l’intervention de l’armée angolaise au profit de Sassou N’guesso, acteur majeur de l’implantation d’ELF en Angola. En 1997, nous avons la deuxième cohabitation en France, qui coïncide avec un changement de majorité. Jospin décide du retrait des troupes françaises de la Centrafrique. En effet, Alain Richard, le Ministre de la Défense d’alors, se rend en Centrafrique pour annoncer le démantèlement des bases militaires françaises. Chose effective en 1999, le dernier soldat quitte la République centrafricaine, mais avec la réélection de Chirac en 2002, nouvelle ingérence française dans ce pays au profit de François Bozizé avec la bénédiction de Jacques Chirac qui vient d’être réélu. En Côte d’ivoire, Leonel Jospin refuse de faire intervenir l’armée française au nom d’une politique fondée sur la doctrine du « ni ingérence, ni indifférence », alors que Chirac avait demandé l’intervention de l’armée française afin de donner un coup de pouce à Henri Konan Bédié mis en déroute par le General Guehi. Mais avec le changement de majorité en 2002 en France au profit de la droite qui sort vainqueur des législatives et renforce le pouvoir de Chirac. Il s’en suit une tentative de coup d’Etat en Côte d’ivoire, et une partition du pays au profit de la rébellion politico armée , guerre en Côte d’ivoire avec les conséquences que l’on sait. L’on pourrait souligner que les élections politiques françaises ont de nombreuses incidences sur ce qu’il convient d’appeler le Pré carré français, et les turbulences s’illustrent en fonction des différentes majorités. Quelles attentes peut porter la candidature du socialiste François Hollande, pour ceux qui ont fait de lui leur favori?

Hollande : Un Obama nouveau ou le triomphe d’un autre François ?

Comme une prophétie, Hollande, donné favori par les sondages, soutenu par la fortune qui escorte parfois l’horizon des futurs vainqueurs, voit aujourd’hui d’anciens sarkozystes se rallier à sa cause. La partie est pourtant loin d’être gagnée. Les sondages lui offrent un avenir radieux à la suite de ces élections, occasion rêvée pour quelqu’un dont les détracteurs soutiennent qu’il n’a jamais assumé de fonction élective. L’essai se transformera-t-il en coup de maitre par la consécration d’une longue espérance pour la gauche. Quarante ans après le congrès d’Epinay (congrès tenu au gymnase Léo Lagrange à Epinay-sur seine en juin 1971, qui a donné naissance au Parti socialiste français) , dix-sept ans après le sphinx de Jarnac (Mitterrand), la gauche connaitrait son deuxième Président sous la cinquième république. Une forme de miracle, pour un parti que l’on vouait aux gémonies, sans leader charismatique, après la fuite en avant de Leonel Jospin en 2002, abandonnant le navire qui tanguait, suite au cataclysme subi par les troupes, et un Dominique Strauss Kahn, englué dans la bourrasque des affaires (Carlton, Nafissatou Diallo), suite à ses belles envolées nocturnes. Il n’y a pas si longtemps, ce serait une forme de miracle pour un parti à l’agonie, de remporter les présidentielles, le prolongement d’une obsession que devra confirmer les législatives. En juin 2012 Sans cela, ce triomphe virtuel serait une victoire à la Pyrrhus, compte tenu des exigences de la cohabitation. Mais l’expérience d’Edouard Balladur, donnée favori par les sondages contre le candidat Chirac, nous incite à ne pas verser dans un triomphalisme aveugle en ne vendant la peau de « l’ours » Sarkozy, qui a plus d’un tour dans son sac, sans l’avoir….

L’infréquentable, Jean Paul Benoit

« Je développerai la relation de la France avec les pays de la rive sud de la méditerranée sur la base d’un projet économique, démocratique et culturel. Je romprai avec la françafrique, en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité. Je relancerai la francophonie. J’engagerai un retrait immédiat de nos troupes d’Afghanistan. Il n’y aura pas de troupes françaises dans ce pays à la fin de l’année 2012 » page 37 de son projet de campagne intitulé « le Changement c’est maintenant ». Hollande, à regarder de très près, ne s’éloigne pas de la politique de Sarkozy s’agissant des relations internationales. Les relations de partenariat avec le rivage sud de la méditerranée sont des relations qui existent déjà, ce, dans le cadre d’une Politique Européenne de Sécurité Commune. Il s’agit de repousser virtuellement les frontières de l’Europe en jugulant d’une part le flux migratoire à partir de certains Etats qui sont pour eux des passerelles, et d’autre part en se préservant de la nouvelle menace que constitue pour eux AQMI (AL QAIDA AU MAGHREB ISLAMIQUE). Quant au retrait des troupes françaises de l’Afghanistan, cela a été décidé il n’ ya pas si longtemps lors de la visite du Président Afghan Hamid Karzai en France. Il entend rompre avec la françafrique. Mais la françafrique c’est avant tout le renforcement de la présence militaire française en Afrique, qui s’illustre par de nombreux coups d’Etat et qui bafouent la souveraineté des Etats africains. La françafrique c’est aussi l’emprisonnement et le changement de régime opérés par les forces françaises au sein de leur empire colonial. Pas un mot sur ces questions, en dehors de quelques brèves allusions. L’avènement de la gauche a par le passé fait naitre quelques espoirs, espoirs renvoyés aux calendes grecques, qu’a rattrapés la réalité politique. Il faudrait rappeler à la mémoire collective que les relations de la gauche française avec l’Afrique, s’illustrent à certains moments par un cruel cynisme. C’est la guerre au Rwanda sous Mitterrand, c’est aussi la mort de Thomas Sankara, sauvagement assassiné par la complicité de Mitterrand, Guy Penn, Chirac, Foccart, Houphouët Boigny et Blaise Compaoré. Comme quoi, lorsqu’il s’agit des intérêts supérieurs de la Nation, les clivages politiques deviennent des épiphénomènes. L’histoire de François Hollande a connu ses premiers soubresauts aux premiers instants de la crise ivoirienne. L’on ne saurait passer sous silence son mémorable dérapage en 2004, à l’endroit de notre Président Laurent Gbagbo, qu’il avait taxé à l’époque « d’infréquentable ». Hollande, c’est surtout, dans son entourage immédiat, la présence de Jean Paul Benoit, avocat d’Alassane Dramane Ouattara, auteur du mémorandum rédigé le 9 mars 2011, qui a contribué au transfèrement de Président Laurent Gbagbo à la Cour Pénale Internationale. L’idée de rupture qu’espèrent tant de personnes risque de se faire avec beaucoup de parcimonies. Telle est la tache auprès du candidat socialiste de Koffi Yamgnane, qui s’évertue à le convaincre de rompre avec la françafrique, mais surtout avec le système de l’aide liée, véritable goulot d’étranglement pour les économies d’Afrique subsaharienne. Il doit aller au-delà des mots. Mais pourra-t-il aller au-delà de cette vieille rhétorique chiraquienne qui soulignait lors d’une visite ne Chine en 2003 « nous devons aller conquérir des marchés, faire reculer durablement le chômage en France, et garantir l’avenir des générations futures ». Cette réalité, si elle arrivait à rattraper le candidat socialiste une fois au pouvoir, constituerait un camouflet pour ceux qui ont parié sur le changement prôné par François Hollande. Et si c’était lui le troisième homme de cette élection présidentielle ?

Mélenchon ; Le Troisième Homme ?

La peur d’une défaite mémorable subie il y a dix ans, suscite les inquiétudes dans le camp des socialistes avec la montée de Mélenchon, un homme que personne n’osait évoquer il n’y a pas si longtemps. Son meeting à la bastille le 18 mars 2012 devant une foule estimée à plus de 100 000 personnes, et le 19 avril à la Porte de Versailles a douché les certitudes et fini par convaincre les plus sceptiques, quant à la capacité de mobilisation du Front de Gauche, qui semble être la troisième voix. Mélenchon fustige le capitalisme véreux, quant à sa responsabilité dans le retard que connait l’Afrique. « La responsabilité historique des capitalistes européens est engagée pour toutes les entraves qu’il a mises au développement de l’Afrique, de l’esclavagisme qui a déstructuré les sociétés africaines, jusqu’au colonialisme et aux politiques impérialistes qui ont organisé le pillage des ressources et formaté l’activité économique de l’Afrique pour les seuls besoins des entreprises multinationales, les politiques d’ajustement ont été imposées et soutenues par la Banque mondiale et le FMI( Fonds Monétaire International ) à partir des années 80 , sous couvert d’ajustement structurel et confié l’exploitation des richesses aux multinationales étrangères , les ressources de l’Afrique continuent d’être pillées par les multinationales étrangères » et de poursuivre

En finir avec le néocolonialisme et la françafrique

Mélenchon entend dans son programme finir avec la françafrique, dans sa volonté de rupture. « la deuxième rupture est la chose délibérée de contribuer au développement des pays africains plutôt que de renforcer par notre présence militaire le maintien au pouvoir de dictatures à la solde de l’impérialisme français, la France n’acceptera plus que les bases militaires permanentes en Afrique soient un instrument au service du pillage des ressources naturelles par les grandes entreprises françaises », la France cessera d’apporter son soutien aux dictateurs africains et de cautionner des scrutins frauduleux ». , « La France n’acceptera plus que les bases militaires permanentes en Afrique soient un instrument au service du pillage des ressources naturelles par les grandes entreprises françaises, du financement des dictatures en place et du développement du clientélisme et de la corruption. Elles seront donc supprimées » Extrait de son programme intitulé « Pour une nouvelle politique entre la France et l’Afrique les propositions du front de gauche ». La vison de Mélenchon s’illustre à travers les lignes d’un article tiré du journal « la forge internationale », de février 2012 en page 14. « Le fait de qualifier la France de puissance impérialiste » est pour lui « une réalité qui n’est pas seulement d’ordre sémantique, mais qui renvoie à des questions de fond de l’analyse du système capitaliste tel qu’il existe. L’idée communément admise, est qu’il existe un impérialisme, à savoir l’impérialisme US, auquel certains ajoutent aujourd’hui la Chine, la Russie voire l’Allemagne. Ces Etats sont effectivement impérialistes, mais pourquoi écarter de cette liste la France ? N’est-elle pas une puissance économique et militaire ? N’a-t-elle pas construit, notamment en Afrique, et cela depuis des dizaines d’années, des mécanismes de domination culturelle, de contrôle des secteurs essentiels de leur économie ? N’entretient-t-elle pas des liens privilégiés avec les sphères dirigeantes de ces pays, ne s’ingère-t-elle pas systématiquement, y compris militairement, dans ces pays pour protéger les intérêts stratégiques de la France ? Pour Mélenchon, il faut rompre avec un système par lequel un certain nombre de grandes entreprises font des néocolonies d’Afrique, leur zone d’implantation privilégiée. Une implantation qui relève du pillage systématique des ressources, du non-respect des droits des travailleurs qu’ils exploitent, des paysans qu’ils condamnent à la famine , en inondant les marchés de produits moins chers, car subventionnés. Total, Bouygues, Orange, pour ne citer que les plus connus ». Dernier point que souligne Mélenchon, s’agissant de la politique française en Afrique, c’est de développer des liens concrets de solidarité et surtout l’exigence du retrait des troupes et des bases françaises d’Afrique. C’est pour Mélenchon « une responsabilité vis-à-vis des peuples qui aspirent à leur émancipation nationale et sociale ». En attendant que des jours nouveaux se lèvent sur l’Afrique et que nous puissions assumer librement notre destin, gageons que cette élection soit pour nous source d’espoir en consacrant la victoire des forces progressistes, au détriment des forces destructrices , car la sagesse populaire nous enseigne qu’entre deux maux, il faille choisir ….

Une contribution de Jonas Zadi