Election Présidentielle - Le RDR craint l’immixtion de l’Armée - Anne Oulotto : "Nous nous battrons…"
Le 23 septembre 2010 par l'Inter - Le parti d’Alassane Ouattara redoute une immixtion des forces de défense et de sécurité (Fds)
Le 23 septembre 2010 par l'Inter - Le parti d’Alassane Ouattara redoute une immixtion des forces de défense et de sécurité (Fds)
dans le processus électoral. Cette inquiétude du Rassemblement des Republicains (Rdr) a été exprimée par le porte-parole d’ADO hier, mercredi 22 septembre, au cours d’une conférence de presse à la Maison de la presse au Plateau. Anne-Désirée Oulotto a en effet pris l’opinion à témoin des manœuvres du parti au pouvoir visant à mêler l’Armée aux élections à venir. Selon elle, des actes posés ces derniers temps par Laurent Gbagbo et son camp inclinent à dire qu’il veut opérer un passage en force et cela avec la bénédiction des Fds. « Nous avons de réelles raisons d’être inquiets ! », a-elle alerté l’opinion. Et de soutenir son propos par des faits qui fondent son inquiétude : l’achat d’armes par le ministre de la Défense, opération qui a vu l’implication de proches du candidat Laurent Gbagbo tels que Bertin Kadet et Henri Sama ; le mouvement de mutation à la police à moins de 40 jours de l’élection présidentielle ; le vaste mouvement préfectoral et sous-préfectoral sur toute l’étendue du territoire national ; le « si je tombe, vous tombez » de Gbagbo aux généraux de l’Armée à l’occasion de la célébration des cinquante ans d’indépendance de la Côte d’Ivoire. « Après avoir échoué dans sa tentative de détourner les attributions et missions de la Cei au profit du ministre de l’Intérieur, Désiré Tagro, le Fpi s’organise une sécurisation parallèle du processus électoral. Ceci est inacceptable ! », a dénoncé Anne Oulotto, avant de se faire plus explicite : « Nous n’avons aucune raison de soupçonner l’armée de prendre position dans le processus électoral. Par contre, nous soupçonnons le candidat Gbagbo de vouloir impliquer l’Armée dans le processus électoral à son profit. ». Anne Oulotto trouve par ailleurs suspect la récente distribution de grades aux officiers supérieurs de l’Armée à quelques semaines de la présidentielle. « Nous soupçonnons le Fpi d’utiliser l’Armée dans le but de se maintenir au pouvoir. Et c’est ce que nous dénonçons », a-t-elle déduit. Pour la porte-parole d’ADO, le candidat Laurent Gbagbo sait qu’il va perdre les élections, conscient que le peuple ne veut plus de lui. D’où toutes ces manœuvres qu’elle a qualifiées de « sorcellerie politique ». Son parti, a prévenu Anne Oulotto, ne baissera pas les bras face aux velléités du parti au pouvoir d’impliquer l’Armée dans le processus électoral. « Le Rdr se battra corps et âme pour que tous les Ivoiriens inscrits sur la liste électorale votent librement », a-t-elle assuré, avant d’appeler les Fds à ne soutenir aucun candidat. « Si le candidat Laurent Gbagbo tombe au soir du 31 octobre, l’Armée et nos généraux ne tomberont pas parce que notre pays ne doit pas tomber avec Laurent Gbagbo ! », a-t-elle martelé.
Assane NIADA