Dictature Ouattara: 69 Godié massacrés à Godjiboué (Sassandra) par les Frci et les dozos. La Cpi ferme les yeux. (Une contribution de Deuxer Céi Angela)

Par Correspondance particulière - 69 Godié massacrés à Godjiboué (Sassandra) par les Frci et les dozos. La Cpi ferme les yeux.

Godié à Godjiboué (Sassandra) fuyant les Frci et les dozos.

Bossé Dago Mathieu, Dada Guékou Samuel, Aboussou Dazié, etc., ont été jetés dans une fosse commune et criblés de balles par les Forces républicaines de Côte d’ivoire (Frci) et les dozos, les chiens de guerre d’Alassane Dramane Ouattara, qui ont pris d’assaut le village de Godjiboué, à partir du 6 mai 2011.
Capturé avec sa femme et sa fille, Okou Zabi Justin, le chef du village, a été ligoté et égorgé le samedi 7 mai. Sa chemise ensanglantée, le trophée des tueurs, a été, remise à sa femme en pleurs. Le patriarche Bahi Digbeu John et son épouse Koué Motou ont été jetés dans les flammes de leur maison incendiée et brûlés vifs. L’infirmier d’Etat à la retraite Gazo Lodé Pierre a été égorgé avant d’être brûlé. Le lundi 9 mai, Lébé Frédéric, son frère Zida et six autres membres de leur famille ont été rattrapés dans la forêt et égorgés. Dago Dagon, un bébé de six mois, est mort au dos de sa mère pourchassée par les assassins.
Tous les Godié qui ont trouvé refuge dans les campements installés par hospitalité sur leurs terres - Tiégbèkro, Davidkro, Bientôtkro, Djakouakoukro, Bouaffokro, Diabykro, - ont été livrés aux Frci, tués et jetés dans des fosses communes. Godjiboué a été incendié. Soixante-trois Godié ont été froidement tués au cours des journées de terreur du mois de mai 2011. Six autres sont morts plus tard, emportés par les blessures et les nombreux traumatismes.
L’énumération macabre qui précède ne représente qu’une partie infinitésimale des massacres des Godiés commis par les Frci, les dozos et autres supplétifs des forces d’Alassane Dramane Ouattara à Godjiboué. Aujourd’hui, de forts sentiments d’injustice et d’indignation prévalent au sein du peuple godié. On ne peut oublier l’horreur des crimes de masse commis non seulement à Godjiboué, mais également à Adébem (60 morts), Niégrouboué (14 morts) et Gobroko (08 morts), trois autres villages de la sous-préfecture de Sago, dans le département de Sassandra (1).
Dans les articles consacrés par la presse ivoirienne et internationale - Radio France internationale (Rfi), Le Monde, L’Inter, Notre voie, Le Jour Plus, Le Temps, Le Nouveau Courrier, etc., - aux massacres de Sago, une constante indéniable apparaît : à Adébem, Godjiboué, Trikpoko, Niégrouboué et Gobroko, les Godié n’étaient pas armés et n’ont, à aucun moment, engagé de combats avec les Frci et les dozos au service du régime de Ouattara. Il en ressort clairement que des combattants armés engagés dans une course-poursuite avec les Frci ont quitté la voie bitumée Abidjan-San Pedro (La côtière) au niveau de Fresco et ont emprunté la piste qui mène à l’axe routier Lakota-Sassandra, à travers ce qui reste du Massif forestier d’Okromoudou. Le village de Godjiboué est situé à l’intersection des deux dernières voies.
Voici le récit que fait le quotidien Le Nouveau Courrier de l’arrivée à Godjiboué de ces combattants pris en chasse qui ne demandaient qu’à poursuivre leur chemin. « Peine perdue, les « soldats » de Ouattara, soutenus par les chasseurs traditionnels dozos et les allochtones du village, refusent de laisser passer ceux qu’ils appellent des « Libériens. » (…) Après le départ des combattants venus d’Abidjan, les hommes d’Alassane Dramane Ouattara venus en renfort envahissent la sous-préfecture de Sago. Ils accusent les populations civiles d’ethnie Godié des villages de la sous-préfecture d’avoir contribué à l’arrivée des « Libériens » dans la région. Mais aussi de cacher des armes pour venger le président Laurent Gbagbo. C’est la débandade générale dans les différents villages. Ceux qui le peuvent fuient dans la forêt, les moins heureux sont rattrapés, fusillés ou égorgés et parfois brûlés. Les soldats d’Alassane Dramane Ouattara, avec l’aide de certaines populations civiles, massacrent tous ceux d’ethnie Godié qu’ils croisent sur leur chemin. » (Le Nouveau Courrier, mardi 23 juillet 2013, pages 4 et 5).
Le rapport d’Amnesty International intitulé « Nous voulons rentrer chez nous, mais nous ne pouvons pas ». Insécurité et personnes déplacées en Côte d’Ivoire : une crise persistante », s’attarde sur les massacres de la sous-préfecture de Sago et corrobore la thèse de l’innocence indubitable des populations civiles godié. La Cour pénale internationale (Cpi), qui incarne la justice à double détente de l’impérialisme international, ferme les yeux sur ces crimes de la terreur sanglante dont les auteurs - Ouattara et ses chefs de guerre - jouissent d’une totale impunité depuis septembre 2002.
Ci-dessous la liste inédite des personnes tuées par les Frci et les dozos à Godjiboué pendant plus d’une semaine, à partir 6 mai 2011.
1. Okou Zabi Justin (chef du village de Godjiboué)
2. Gazo Lodé Pierre
3. Abondo Bégro Bruno
4. Bédi Beugré Denis
5. Beugré Gnénégbé Honoré
6. Okoui Dago César
7. Zabi Arsène
8. Lodé Broh Marc
9. Koffi Beugré Nestor
10. Gnakouli Bolet Pierre
11. Bahi Digbeu John
12. Mme Bahi Digbeu née Koué Motou
13. Gueubeu Loka Isaac
14. Gueubeu Gnahoré Loth
15. Dago Dally Pierre
16. Dally Yabla Elie
17. Akré Kougnon Alphonse
18. Koukougnon Akré
19. Bossé Dago Mathieu
20. Bossé Amiéko Léonard (Breu)
21. Bossé Tohouly René Cylaire
22. Bosset Stève
23. Dada Aimé Césaire
24. Dada Guékou Samuel
25. Lébé Kpata Christophe
26. Lébé Dapleu blaise Zida
27. Lébé Gnapi Frédéric
28. Gnahoua Bahi (Chu)
29. Gnahoua zadi (Goy)
30. Hory Gnahoua Fidèle
31. Dago Gnahoua Germain (chef de la tribu Kagbeu)
32. Dago Avvato Adolphe
33. Gnakoué Téty Roland
34. Hory Dada Jean-paul
35. Christine épouse Bédi Beugré
36. Okrou Gbadou Elie
37. Broh Dago
38. Gbley Grah Patrice
39. Beugré Zadi Fulgence (Gomme)
40. Gnali Gnapi Claude
41. Téty Grah Jean-Jacques
42. Dada Transe
43. Dago Zabi Emile
44. Nahounou Cyrile
45. Nahounou Frédéric
46. Goubo Samuel
47. Dago Beugré Richmond
48. Aboussou Dago
49. Aboussou Dazié
50. Dazié Gnakouly Noël (Dagou)
51. Gnayoyo Tiékpa Makenzi
52. Hory Nékpéhonnon
53. Bavva Okou Jules
54. Bédi Okoui Charles
55. Zia Koukougnon Félix (La Bougue)
56. Koffi Gnagbo Jean-Paul (Ziko)
57. Koffi Dapa Gaston (Guess)
58. Dago Jean-Jacques
59. Ndri Kragbé
60. Bahi Lébé
61. Dappa Kpata Thierry
62. Sépi Moni Olivier
63. Dappa Dago
64. Kpata Beugré Joseph
65. Bassa Kpakré Damas
66. Guédjihabi Lagan
67. Makagnon Toto (Athi)
68. Bolet Okouté Ange
69. Dago Dagon.

Une contribution de Deuxer Céi Angela. L’œil du juste
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(1). Deuxer Céi Angela a consacré d’autres contributions aux crimes de masse commis par Soro Guillaume et les autres chefs de guerre de Ouattara : « Les 60 fusillés, égorgés ou brûlés vifs oubliés d’Adébem (Sassandra). Crimes des Frci et dozos de Ouattara », « Ouattara-Soro : 368 civils tués et 87 disparus à Duékoué et à Bangolo (2002-2003) », « Crimes Ouattara-Soro. Listes des 134 fusillés, égorgés et disparus de Toulepleu », etc.