Depuis le Nord, Ouattara appelle les pro-Gbagbo à « demander pardon »: Quand Ouattara tente de transformer la victime en bourreau

Par IvoireBusiness - Quand Ouattara tente de transformer la victime en bourreau.

Selon l'AFP, le chef de l'Etat Alassane Dramane Ouattara a appelé lundi le Front populaire ivoirien à « demander pardon » et à « prendre le train de la paix », plus de deux ans après la fin de la crise meurtrière de 2010-2011.

En plein blocage du dialogue avec l’opposition pour cause d'arrestation inattendue de Koua Justin, président de la JFPI, Ouattara a lancé cet appel aux responsables du Front populaire ivoirien (FPI) lors d’un meeting à Korhogo, la grande ville du nord du pays, au terme d’une visite d’une semaine dans cette région, son fief électoral.

« Il faut que le FPI, parti courageux qui a eu la force de contester le parti unique, ait la force – je veux parler de ses dirigeants – de demander pardon. Que ses dirigeants aient la force de demander pardon aux victimes et aux parents des victimes. Ceci est indispensable », a-t-il affirmé dans un discours retransmis sur la télévision publique RTI.
Selon plusieurs analystes, c'est là une tentative maladroite du chef de l'Etat de transformer la victime en bourreau, car c'est bien à cause du refus de Ouattara d'accepter sa défaite face à Gbagbo telle que confirmée par le Conseil constitutionnel, que la Côte d'Ivoire a sombré dans la violence faisant 3000 morts officiels. Par ailleurs, aujourd'hui, le pays compte près de 800 prisonniers politique pro-Gbagbo et les dirigeants du FPI sont soit en prison soit en fuite, sans compter les 100.000 exilés politiques.
C'est selon eux plutôt à Ouattara de demander pardon pour avoir introduit la violence, l'ethnie, et la réligion en politique.

Mais Ouattara de poursuivre selon l'Afp: « Le pardon grandit. Les Ivoiriens attendent ce geste d’humilité de la part de certains du FPI pour tourner la page ».
Il a aussi demandé au FPI d’"entrer dans le processus de paix" agissant à la mainière du pompier après le feu, car c'est bien à cause de l'arrestation inattendue de Koua Justin leader de la JFPI, par la police politique de Ouattara, que le FPI a préféré sursoir à tout dialogue et poser des préalables. Malgré cela, Ouattara continue de dire: « Je leur demande de prendre le train de la paix. Le train de la paix a pris de la vitesse et je souhaite que tout le monde soit à bord. Nous ne voulons plus d’exclusion en Côte d’Ivoire ».

Comme on le voit, le dialogue entre le gouvernement et le principal parti d’opposition est à nouveau au point mort, à cause de Ouattara qui se comporte en dictateur.

Avant toute reprise des discussions, le FPI exige notamment la libération de Justin Koua, son responsable de la jeunesse incarcéré en juin, et la désignation d’un « comité de médiation » pour les discussions avec le pouvoir.
Eric Lassale