Désordre à Paris : En plein colloque, Gnamien Yao trahit Gbagbo
Le mardi 19 octobre 2010 par IvoireBusiness – Le colloque qui s’est tenu le samedi 16 octobre dernier au Théatre du Lucernaire sise au
Le mardi 19 octobre 2010 par IvoireBusiness – Le colloque qui s’est tenu le samedi 16 octobre dernier au Théatre du Lucernaire sise au
55, rue Notre Dame des Champs Paris 6e, et dont le thème était « Côte d’Ivoire : Du cinquantenaire aux élections, quelles perspectives, » a permis de faire des révélations sur la sincérité des relations entre le ministre Gnamien Yao, conseiller spécial chargé des affaires diplomatiques à la Présidence ivoirienne, et le Président de la République Laurent Gbagbo, candidat le 31 octobre prochain à sa propre succession.
Invité à prendre la parole à ce colloque en tant que directeur national de campagne du Président Gbagbo chargé des ivoiriens de la Diaspora (DNCA), et comme président de l’institut africain de développement et de stratégies (IADS), l’édile Gnamien Yao, ex-transfuge du Pdci-Rda le parti d’Houphouët Boigny, s’est borné à faire l’apologie de l’houphouëtisme et de l’ère houphouëtienne.
Dans son allocution, il a prononcé neuf fois le nom de l’ex-Président Houphouët Boigny sans jamais faire allusion au Président Laurent Gbagbo, dont il a pourtant la lourde charge de vendre l’image et la politique à l’extérieur de la Côte d’Ivoire. Sa double casquette de conseiller spécial chargé des questions diplomatiques et de DNCA chargé des ivoiriens de l’étranger, l’y autorisait pleinement. Mais M. Gnamien Yao a préféré donner dans la nostalgie de l’Houphouétisme, évoquant avec volupté et éloquence, les heures de gloire du Père de l’indépendance de la Côte d’Ivoire. Tout en passant par perte et profit le Président Laurent Gbagbo, dont il doit pourtant vendre la candidature, comme un produit, et ce à deux semaines de l’élection présidentielle. Le but premier de son séjour sur les bords de la Seine était justement de participer dimanche 17 octobre, au lancement officiel de la campagne du Président Gbagbo en France et en Europe. Pour cette grande messe, tous les directeurs de campagne du Président Gbagbo d’Europe étaient conviés, de même que d’éminentes personnalités.
Pendant le colloque, la thèse défendue par le ministre Gnamien était que du temps d’Houphouët, le pays se portait à merveille, et que depuis son décès, le pays traverse convulsions et crises politiques. Et que les ivoiriens en général sont nostalgiques de cette époque du père fondateur, décédé en décembre 1993. Thèse somme toute acceptable. Mais ne pas prolonger cette thèse par l’évocation de la politique du candidat Laurent Gbagbo, dont il a la mission et les attributions de travailler à la réélection dans deux semaines est un manquement grave. Cela nous oblige à poser la problématique de la sincérité de l’engagement du ministre Gnamien Yao au côté du Président Laurent Gbagbo. Est-il sincère lorsqu’il clame sur des tribunes mineures que c’est sa politique de paix et d’ouverture, couplée à son programme de gouvernement, qui l’ont poussé à rallier Laurent Gbagbo, lui l’ancien thuriféraire d’Henri Konan Bédié, l’actuel président du Pdci-Rda et hériter de l’Houphouétisme ? Pourquoi devant une tribune majeure telle que celle du « cinquantenaire aux élections en Côte d’Ivoire, quelles perspectives », où l’on s’est posé la question de savoir si les prochaines élections pourraient ramener la paix en Côte d’Ivoire, choisit-il de ne pas faire l’apologie de la politique du Président Gbagbo ?
Cette tribune était pourtant courue par des personnalités de premier plan telles que le Pr Albert Bourgi, Politologue Professeur de Droit à l’université de Reims, Richard Gbaka ZADY, Ambassadeur de Côte d’Ivoire en Inde et Président du Réseau Côte d’Ivoire Diaspora, Eugénie DIECKY, Directrice d’antenne à Africa n°1, Corrado ROSSITTO, Président national de la Confédération des professionnels Intellectuels et du Conseil national de l’économie et du travail (Italie), Prof. Malick NDIAYE, Sociologue, Université Cheik Anta Diop de Dakar, Secrétaire Exécutif de la Coordination des Intellectuels d’Afrique et des Diasporas africaines, pour ne citer que ceux-là.
Cette inquiétude sur la trahison du ministre Gnamien Yao n’a pas échappée à la sagacité du journaliste Yves Tapay, directeur de la rédaction de DirectAbidjan, qui n’a pas hésité à lui poser la question de savoir les raisons pour lesquelles le nom du Président Gbagbo a été omis pendant son intervention alors que celui d’Houphouët apparaissait neuf fois. La réponse du ministre n’avait alors pas coulée de source. Si cette attitude de M. Gnamien découle d’une nostalgie mal digérée de l’ère Houphouétienne, elle peut toujours être corrigée. Car beaucoup de points de convergences lient Houphouët Boigny et Laurent Gbagbo. Notamment la question du transfert de la capitale politique à Yamousoukro, initiée par Houphouët et excécutée par Gbagbo. Houhouët parlait aussi beaucoup de paix. Gbagbo a ramené la paix en Côte d’Ivoire depuis 2007 avec les accords politiques de Ouagadougou.
L’Ambassadeur Gnamien aurait pu mentionner dans sa thèse, le parallèle entre les deux hommes. Dommage !
Catherine Balineau
Coll Serge Sonan