Démission et création de son parti: Les faux calculs de Mamdou Koulibaly

Le 14 juillet 2011 par Notre voie - Le professeur Mamadou Koulibaly croit pouvoir bâtir son empire sur les cendres du FPI. Erreur de « Gawa » ! Disons-le tout net ! Mamadou

Mamadou Koulibaly, président du LIDER.

Le 14 juillet 2011 par Notre voie - Le professeur Mamadou Koulibaly croit pouvoir bâtir son empire sur les cendres du FPI. Erreur de « Gawa » ! Disons-le tout net ! Mamadou

Coulibaly ne travaille pas pour Alassane Dramane Ouattara. C’est du moins ce que nous pensons. Même si ses agissements peuvent servir la cause du nouvel homme fort du pays. Et si tel était le cas, ça sera surement contre la volonté du créateur du dernier né des partis politiques, Liberté et Démocratie pour la Démocratie (LIDER). Ceux qui orienteront leurs analyses dans ce sens feront forcément fausse route. C’est donc pour rien qu’Alassane Dramane Ouattara lui fait des yeux doux en l’épargnant de toutes les tracasseries engagées contre les dirigeants du Front Populaire Ivoirien (FPI).
En réalité, le professeur Mamadou Coulibaly travaille pour lui-même. Il pense avoir suffisamment acquis de popularité et d’argent pour tuer le FPI et bâtir son empire sur les cendres du parti du président Laurent Gbagbo. Un parti qui l’a pourtant fait et à qui il doit tout. C’est comme l’histoire d’un prince qui décide de tuer son père pour hériter du royaume.
Mais malheureusement pour Koulibaly, il s’agit ici, non pas d’un royaume dont on hérite de père en fils, mais d’un parti politique. Et la stratégie à deux têtes que l’éminent professeur à mise en place pour décapiter le FPI est vouée à l’échec.
Déjà, le premier volet qui consistait à prendre la tête du FPI, lui donner une autre dénomination pour le mettre à son service à échoué. Et il ne fait l’ombre d’aucun doute que le second volet qu’il vient d’enclencher en créant son parti, dans l’espoir de partir avec les militants du FPI connaîtra inévitablement le même sort.
L’échec du premier volet
Il s’agissait pour Mamadou Coulibaly de profiter de l’absence des premiers responsables du FPI emprisonnés dans les prisons du nord du pays où ils ont été déportés par Alassane Dramane Ouattara pour récupérer le parti, évincer les autres, et le mettre à sa mesure. Pour cela, il a fait trois propositions principales aux secrétaires fédéraux qui sont les premiers responsables du parti à la base. L’organisation d’un congrès extraordinaire en vue de le confirmer dans les fonctions de président du parti. Car, estime-t-il, le statut de président intérimaire ne lui confère pas assez de légitimité pour agir au nom du FPI ; le changement de dénomination du parti et enfin le changement d’idéologie. Sur ces différents points, Koulibaly n’a pas pu convaincre les fédéraux. Ceux-ci lui ont donc opposé une fin de non recevoir.
En effet, les premiers responsables du FPI à la base ont estimé que le moment n’est pas propice à l’organisation d’un quelconque congrès, qu’il soit extraordinaire ou ordinaire. Pour deux raisons : d’une part, à cause des tracasseries qu’ils subissent de la part du nouveau régime, les fédéraux ne peuvent pas réunir leurs assemblées générales pour élire leurs délégués en vue d’un tel congrès. D’autre part, les fédéraux pensent qu’il serait irresponsable de leur part de cautionner l’organisation d’un congrès extraordinaire au moment où le président du parti croupit en prison dans le nord du pays. En plus, les fédéraux ont rappelé à Mamadou Koulibaly que les textes du FPI lui confèrent en tant qu’intérimaire, suffisamment de pouvoir pour agir au nom du parti et se battre pour la libération de leurs camarades. Selon les fédéraux, la libération des prisonniers doit être la tâche principale à laquelle il doit s’atteler le président intérimaire.
S’agissant des deux autres points, les fédéraux ont indiqué à l’éminent professeur Mamadou Koulibaly que rien ne justifie que le FPI change de dénomination et d’idéologie.
Cette réaction a désarçonné Mamadou Koulibaly, qui venait de comprendre qu’il ne pouvait pas prendre le FPI. C’est donc à son corps défendant qu’il a décidé de mettre en route le deuxième volet de sa stratégie, la création de son propre parti. Mais celui-ci porte en lui-même les germes de son échec.
Echec évident du deuxième volet
En choisissant ce moment où le FPI est en difficulté pour démissionner et créer son parti, le professeur Mamadou Koulibaly espère une seule chose : tuer le parti du président Laurent Gbagbo et bâtir son parti sur les cendres de celui-ci. Mamadou Koulibaly pense en effet, avoir acquis suffisamment de popularité au sein du FPI au point d’entraîner dans son mouvement, sinon la totalité des militants de son ancien parti, du moins la majeure partie de ceux-ci. Assurément, Mamadou Koulibaly fait un faux calcul sur la base d’une mauvaise appréciation.
D’une part, les militants du FPI ont atteint une telle maturité politique qu’il est illusoire de penser qu’on peut les embarquer sur un bateau dont ils ne connaissent pas la destination.
D’autre part, le moment que le professeur Mamadou Coulibaly a choisi pour claquer la porte à son ex-parti, et pour créer son propre parti, donne de lui l’image d’un homme politique qui a trahi le FPI et le président Gbagbo, qui lui ont pourtant tout donné. En effet, avant son adhésion au FPI en 1994, Mamadou Koulibaly n’était pas connu sur l’échiquier politique ivoirien. En ce sens qu’il n’a aucun passé de militant politique, ni même de militant syndical. C’est le FPI qui l’a révélé aux ivoiriens. En d’autres termes, c’est le FPI qui a fait la popularité de Mamadou Koulibaly et non le contraire. Et quand le FPI est arrivé au pouvoir en 2000, c’est le président Gbagbo qui a imposé Mamadou Koulibaly comme président de l’Assemblée nationale, alors qu’il n’était pas le mieux placé et le plus méritant dans le parti pour occuper cette fonction, qui fait le lui la deuxième personnalité de l’Etat.
Il doit donc tout au FPI et au président Gbagbo. Par conséquent, si Mamadou Koulibaly part du FPI avec la volonté manifeste de tuer le parti, au moment où celui-ci et son fondateur ont le plus besoin de lui, il sera difficile à l’éminent professeur de convaincre les militants du FPI sur le fait qu’il n’a pas trahi. Ce d’autant plus que dans une récente interview accordée à Jeune Afrique, à la question de savoir s’il allait créer son parti, le même Mamadou Koulibaly déclarait qu’il n’a pas d’argent pour créer un parti. D’où a-t-il donc tiré en si peu de temps suffisamment d’argent pour créer son parti ? La question reste posée.
Boga Sivori bogasivo@yahoo.fr