Débats et Opinions: POURQUOI JE SUIS CONTRE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE DU 25 OCTOBRE 2015?, Par ZADI SIMPLICE
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En 1982, LAURENT GBAGBO, ayant fui la dictature du Parti État PDCI, est exilé en France. C'est à la suite d'une grève des étudiants et enseignants de l'Université Nationale de Côte d'ivoire qui protestaient contre une interdiction d'une conférence qu'il devait prononcer. Houphouet profite pour diaboliser le SYNARES en général, et en particulier, les enseignants d'origine bheté. C'est le fameux "complot des enseignants bhetés". Kipré Pierre, alors Sécrétaire Général du SYNARES, pris de peur, abandonne le syndicat dans les caniveaux d'Abidjan. Simone Gbagbo, prend la tête du syndicat des enseignants du supérieur.
Désormais exilé, Gbagbo refuse de prendre la nationalité française, ce qui pouvait lui donner des avantages certains et se lance ouvertement dans une opposition contre le régime d'Houphouet, ami de François Mitterrand et de la France.
En 1983, de façon courageuse, il sort un livre "Côte d'ivoire, pour une alternative démocratique". Dans cet ouvrage "inédit" (il faut souligner que Marcel Amondji avec "Houphouet, l'envers de la Légende", est le premier intellectuel ivoirien à critiquer ouvertement Houphouet), GBAGBO LAURENT, qui s'est révélé désormais comme un opposant ouvert au régime d'Abidjan, pose clairement la problématique de la gestion du pouvoir politique en Cote d'ivoire. En effet, pour lui, le pays a besoin de DÉMOCRATIE que d'autre chose. Il en donne des raisons suffisantes. En 1985, je lis cet ouvrage mais je retiens vaguement la quintessence.
En 1987, Laurent Gbagbo et ses camarades publient l'ouvrage collectif: "Côte d'ivoire, propositions pour gouverner". C'est la lecture de cet ouvrage qui me décide définitivement de m'engager en politique pour lutter auprès de certains ainés déjà engagés dans le combat clandestin pour l’avènement d'une Côte d'ivoire démocratique. Cela coïncide avec mon obtention du baccalauréat et mon inscription à la Faculté des Lettres Arts, et Sciences Humaines, la défunte FLASH, en Histoire. Je venais de prendre date avec l'Histoire politique et la lutte pour l’avènement d'une Côte d'ivoire démocratique.
En 1988, Laurent Gbagbo, rentre d'exil, aprés 6 années d'absence. La réponse qu'il donne à la réaction de Houphouet le jour de sa réception au palais présidentiel,( "si j'ai écrit des choses qui vous ont fait mal, Monsieur le Président, je m'en excuse. Mais, en réalité je croyais avoir aidé au développement de mon pays") à la place du pardon que tout le monde y compris le viel homme attendait, achève de me convaincre que nous venions d'avoir un leader pour le combat démocratique.
A la cité universitaire de Yopougon, c'est le camarade, aîné mien Eugene Djue Kouadio, alors Maître de karaté qui me remarque et me parle de lutte véritable. Nous étions en 1989.
Mais c'est véritablement en 1990, que les choses prennent forme avec la création de la FESCI. Ayant appartenu à la CESCOCI du camarade Amos Azahoua, je n’eus de mal à intégrer la nouvelle organisation estudiantine. Les aînés du SYNESCI Kra Félix, du SYNARES, Ettien Amoikon, Kouassi Oussou se chargeant de parfaire notre formation syndicale et politique.
Le 30 avril 1990, quand sous la pression de la Rue, le vieil Houphouet et le PDCI lâchent du lest, et autorisent la création d'autres partis politiques, c'est tout naturellement que je milite officiellement au Front Populaire de Laurent Gbagbo qui avait formaté 3 années plus tôt ma conscience politique.
En 1996, je fais mon entrée au SYNESCI lorsque j'obtiens le CAPES et deviens Professeur des Lycées et Collèges. Au SYNESCI, aux côtés de mes ainés Tapé Kipré, Anoi Bruno-Messmer Anoi, des camarades Kpea Gueye Fiavi Dekpeya,Koudou Evariste Zegbeuh...Nous restons fermes et mobilisés pour l’avènement d'une réelle démocratie en Côte d'ivoire.
Entre temps de 1990 à 2000, c'est sous la direction de Laurent Gbagbo, de Simone Gbagbo, Koné Boubakar, Sangaré Abdouramane, Sery Bailly, Dedy Sery... que je mène une lutte sans répit pour le changement de politique en Côte d'ivoire.
En 2000, Laurent Gbagbo devient président et le FPI arrive au pouvoir pour refonder la Côte d'ivoire...Je croyais que "le serpent était mort, que je pouvais baisser la garde et jeter le bâton..." Que neni...
Avec l'attaque rebelle contre la Côte d'ivoire et le pouvoir de Laurent Gbagbo, je m'engage encore avec les jeunes patriotes mobilisés pour la défense de la patrie
jusqu'en 2011.
Après le coup d’État de Sarkozy et de la France contre Gbagbo, je décide de quitter la Côte d'ivoire.
Aujourd'hui, en 2015, Laurent Gbagbo, le père de la démocratie et son épouse Simone Gbagbo sont en prison. Blé Goudé, le jeune leader qui a défendu avec ses amis le pays pendant 10 ans est en prison. Assoa Adou, Lida Kouassi, Oulaye Hubert, Danon Djédjé... les compagnons de Laurent et Simone Gbagbo sont en prison.
Avec ce que j'ai appris de Laurent Gbagbo et de son épouse Simone, un homme, surtout en politique doit défendre un idéal, des idées. Pour le combat que Gbagbo a livré en vue de faire de la Côte d'ivoire un pays indépendant, je ne peux pas accepter ce qui lui arrive.
Pour donc mes convictions que j'ai retenues du combat de Laurent Gbagbo, je ne peux pas le trahir en acceptant une quelconque élection pendant qu'il est pris en otage. Laurent Gbagbo au cours de toutes ces années m'a appris une seule chose que je voudrais respecter jusqu'à ma mort: QUAND ON N'EST PAS D'ACCORD, ON DIT NON. ET COMME JE NE SUIS PAS D'ACCORD AVEC CE QUI LUI EST ARRIVE AVEC SON ÉPOUSE ET SES COLLABORATEURS, JE DIS NON. JE NE SUIS PAS D'ACCORD QUE L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE SE TIENNE LE 25 OCTOBRE AVANT QU'ON AIT RÉGLÉ LES PROBLÈMES, CAR JE LE RÉPÈTE LA COTE D'IVOIRE A BESOIN DE PAIX ET NON D’ÉLECTION EN CE MOMENT.
Une contribution de ZADI SIMPLICE