Débats et Opinions: "Pour Ouattara et l'ONU, Blaise Compaoré peut devenir le futur Président de la Côte d'Ivoire", par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)
Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - "Pour Ouattara et l'ONU, Blaise Compaoré peut devenir le futur Président de la Côte d'Ivoire", par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain).
Nous cernons mieux ce scénario apparemment impossible en Côte d’Ivoire, lorsque nous analysons cette célèbre phrase de Charles Pasqua ; un des grands hommes politiques de la France : « La démocratie s’arrête là où commence la raison d’État (les intérêts de la France) ». Le chef de guerre Dramane Ouattara installé de force par la France à la tête de la Côte d’Ivoire abonde dans le même ordre d’idée, quand il donne cette définition erronée de la démocratie, dans le but de contourner simplement la Constitution ivoirienne: « La démocratie », dit-il en substance, « c’est de permettre à tous d’être éligibles aux élections présidentielles de 2015 ». Aïchatou Mindoudou, représentante de l’ONU en Côte d’Ivoire, tient le même discours, et pourtant aucun leader politique des démocraties consolidées ne peut tenir pareils propos. En France, par exemple, le Conseil constitutionnel est, selon l’article 58 de la Constitution française, garant de la régularité de l’élection et de la proclamation des résultats. En Côte d’Ivoire, l’article 35 de la Constitution ivoirienne permet de définir l’éligibilité ou l’inéligibilité des candidats à la course présidentielle. La démocratie ne signifie pas donc absence de règles. Si nous permettons à tous les Ivoiriens d’être éligibles à la magistrature suprême de la Côte d’Ivoire, comme le souhaite Dramane Ouattara, ne soyons pas étonnés de voir Blaise Compaoré, un ivoirien par acquisition, être installé, lui aussi, au moyen de la force, à la tête de notre pays : ce sont, en effet, ses hommes et ses populations qui ont été le fer de lance de Dramane Ouattara. Amender l’article 35 de la Constitution ivoirienne, afin de permettre à tous les Ivoiriens d’être éligibles c’est ouvrir la Bergerie ivoirienne aux loups. Si la démocratie s’arrête là où les intérêts de la France sont menacés, il nous faut prendre conscience des différents scénarii préparés par la métropole et tous ses candidats potentiels pour tuer dans l’oeuf le germe de la démocratie dans notre pays. Avec le président Laurent Gbagbo à la Haye, la France n’a fait qu’emprisonner, en partie, la démocratie ivoirienne naissante. L’équation politique de Pasqua qui oppose la démocratie aux intérêts de la France nous permet de mieux analyser ces propos de Dramane Ouattara qui sont d’actualité. A la 69e session de l’Assemblée générale des Nations Unies (à un an des élections présidentielles de 2015), il fit la déclaration suivante relative au terrorisme: «Je suis très heureux de la coalition qui se forme au plan international. Malgré nos faibles moyens, nous considérons que nous faisons partie de cette coalition pour combattre l’extrémisme et le terrorisme ». De quelle coalition s’agit-il ? Au Cameroun de récentes révélations évoquent, en effet, des liens étroits entre la France (des soldats français) et les extrémistes musulmans du Boko Haram prêts à renverser le président Biya, qui aurait choisi de collaborer d’avantage, sur le plan commercial, économique, avec la Chine et la Russie, ignorant royalement le grand groupe français Bolloré. Les intérêts français étant menacés le gouvernement de Biya court de grands risques ainsi que « la démocratie camerounaise ». En Côte d’Ivoire, le candidat de la France Dramane Ouattara étant menacé par l’article 35 de la Constitution ivoirienne, nous voyons apparaitre, comme par enchantement, une secte formée d’extrémistes musulmans à nos portes ; Ansar dine, qui serait « capable de frapper la Côte d’Ivoire, avec des Ivoiriens parmi les Jihadistes ». La solution africaine à l’équation politique posée par Pasqua ne réside plus, aujourd’hui, dans les 3M (Missionnaires, Marchands et Militaires) mais plutôt dans les leaders-négriers et l’extrémisme musulman que nous relevons en Syrie, en Lybie, en Centrafrique, au Mali, à cheval sur le Cameroun, le Nigeria et le Tchad (en majorité dans les « ex-colonies » françaises). Des experts français et de l’ONU chargés d’aplanir le chemin devant Dramane Ouattara, en vue de son second mandat, s’étaient déjà attelés à établir des liens étroits entre les opposants ivoiriens, ses partisans jugés gênants, et des extrémistes
musulmans ; Wattao entretiendrait, par exemple, un commerce de diamant avec des extrémistes musulmans. Fort de cette Coalition internationale, Dramane a minimisé durant « son mandat » tout référendum sur l’article 35 de notre Constitution qu’il n’aurait pas remporté sans ses pseudo-ivoiriens à peine enregistrés. Ansar dine à nos portes, à quelques mois des présidentielles de Dramane n’est que la réalisation d’un vieux projet de la France, de l’ONU, et de Dramane Ouattara, heureux de faire partir de cette Coalition chargée de déstabiliser la Côte d’Ivoire et les pays africains. N’oublions pas que la dette grecque est avant tout une dette française où chaque français se doit de payer, pour le compte de ce pays, 600 euros. Il reviendra aux Africains de rembourser cette dette. Quels sont, en fait, ces Ivoiriens qui pourraient faire partie de ces Jihadistes d’Ansar dine ? Il nous suffit pour cela d’observer les avancées de la démocratie en Côte d’Ivoire. Pendant que la CNC (la Coalition des démocrates) s’évertue à désamorcer toutes les bombes, les mines de Dramane (et de sa Coalition de pseudo-ennemis d’extrémistes musulmans), en dénonçant les cartes nationales d’identités douteuses, une liste électorale douteuse, une CEI douteuse, un Conseil constitutionnel douteux, des élections présidentielles pipées d’avance, la Coalition internationale à laquelle appartient Dramane Ouattara ferme les yeux sur le respect strict de la Constitution ivoirienne et tout ce que dénonce la Coalition des démocrates ivoiriens (la CNC). Si dans la société civile ivoirienne nous avons des candidats et des citoyens douteux, au sein de nos armées nous avons aussi des soldats douteux. Ces Jihadistes « ivoiriens » ne seront, par conséquent, que des ex-combattants de Dramane rassemblés au sein d’Ansar dine pour semer le chaos, en vue d’un nouveau peuplement de notre pays et de « démontrer », par la même occasion, que seul Dramane Ouattara est capable de réconcilier les Ivoiriens, de créer les conditions de la paix. Créer un foyer de guerre aux portes de la Côte d’Ivoire permettra, entre autres choses, à Dramane Ouattara de résoudre le dilemme Soro-Alain Lobognon, Wattao et tous ces officiers de la rébellion qui ont cru prendre les armes pour une « cause juste, légitime » ; une cause avant tout ivoirienne, même si leurs revendications avaient une consonance tribale. Au-delà de toutes nos critiques, de notre colère légitime vis-à-vis des jeunes du Nord qui ont pris des armes contre leurs frères, il nous faut reconnaître qu’ils défendaient, en définitive, un discours sur l’ivoirité des populations du Nord du pays. Ils avaient choisi de combattre, en réalité, selon les explications d’IB, pour une ivoirité inclusive et non exclusive. Il n’est donc pas étonnant qu’ils tiennent aujourd’hui des discours propres à la Constitution ivoirienne. Aucun ivoirien ne s’opposera à la candidature de Soro Guillaume ou d’Hamed Bakayoko à la magistrature suprême, ces Ivoiriens, véritables artisans du « succès » du lâche Dramane Ouattara, qui niait être le père de la rébellion armée. Nous aurons, qu’on le veuille ou non, à réconcilier les fils de notre pays des 4 points cardinaux. Conscient du fait qu’il ne peut envoyer Soro et ses hommes à la Haye, il ne serait pas étonnant de voir Ouattara rassembler ses ex-combattants non-ivoiriens et des légionnaires français au sein d’un pseudo groupe terroriste (Ansar dine) dans le but de créer un front où faire périr ses alliés militaires ivoiriens jugés de trop. Les officiers de Soro seront sûrement envoyés à ce front combattre contre Ansar dine pour finir comme IB. C’est unis (CNC+ Populations + CNAR Coalition nationale des armées républicaines ) que nous viendrons à bout de ce groupe d’extrémistes musulmans fabriqué de toutes pièces par la Coalition internationale armée à laquelle appartient Dramane Ouattara, parce que notre pays est véritablement menacé par tous ceux pour lesquels la démocratie s’arrête là où commence leurs intérêts. Dramane n’a pas réfléchi par deux fois avant d’ordonner l’exécution d’IB. Le respect de l’article 35 nous permet de protéger la Bergerie ivoirienne des loups assoiffés de sang et d’or.
Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)