Débats et Opinions : Le monde est un champ de bataille entre les forces du mal et celles du bien Isaac Pierre BANGORET

Par Correspondance particulière - Le monde est un champ de bataille entre les forces du mal et celles du bien, selon

L'apôtre Jean, sur l'île de Patmos, tomba en extase le jour du Seigneur, et
l'Ange du Très-Haut l'introduisit dans des mystères concernant les origines de la bataille
que se livrent les forces dumal et celles du bien. Il écrit à ce sujet: «Un signe grandiose apparut au
ciel: une Femme! Le soleill'enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête; elle est est enceinte et
crie dans les douleurs de l'enfantement. Puis un second signe apparut au ciel: un énorme Dragon rouge-feu, à sept têtes et dix cornes, chaque tête surmontée d'un
diadème. Sa queue balaie le tiers des étoiles du ciel et les précipite sur la terre. En arrêt devant la Femme en travail, le Dragon s'apprête à dévorer son enfant mâle; celui qui doit mener toutes les nations avec un sceptre de fer, et son enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son trône tandis que la Femme s'enfuyait dans le désert où Dieu lui a ménagé un refuge […] Alors il eut une bataille dans le ciel: Michel et ses Anges combattirent le Dragon. Et le Dragon riposta avec ses Anges, mais ils eurent
le dessous et furent chassés du ciel […] Désormais, la victoire, la puissance et la royauté sont acquises à notre Dieu,
et la domination à son Christ […] ils l'ont vaincu par le sang de l'Agneau par la parole dont ils ont témoigné, car ils ont méprisé leur vie jusqu'à mourir. Soyez donc dans
la joie, vous, les cieux et leurs habitants. Malheur à vous la terre et la mer, car le Diable est descendu chez vous, frémissant de colère et sachant que ses jours sont comptés» (Ap 12,
1-12). Nous nous contenterons de relever dans ces passages bibliques riches d'enseignements la
pierre d'achoppement qui a fait trébucher un tiers des habitants des cieux, balayés par la
queue, par la fausse doctrine du Diable. Il s'agit de la puissance, de la royauté, de la domination acquises
au Christ du Très-Haut. Le Diable, aux origines, refusa de se conformer au Principe divin qui
concède la royauté, la domination à ceux qui acceptent de naître de nouveau, de connaître, dans
leur être, les douleurs de
l'enfantement spirituel. Ce principe établit au-dessus de toutes les
créatures de l'Univers la Loi
et non la royauté, la domination. Lorsque Jésus de Nazareth, cet enfant
mâle céleste (le Verbe de
Dieu) prit chair dans le sein d'une vierge d'Israël appelée Marie de
Nazareth, Femme choisie parmi
toutes les femmes, selon l'Archange Gabriel, afin d'incarner les dons
spirituels propres à cette
nouvelle Ève qui écraserait la tête du Serpent Antique et de sa lignée,
il tint ces propos: «N'allez
pas croire que je sois venu abolir la Loi ou les Prophètes; je ne suis pas
venu abolir mais
accomplir» (Mt 5, 17). Jésus de Nazareth établi roi au Ciel, est venu, sur
terre, rendre témoignage à
la vérité, en observant ce Principe divin qui fait de nous des hommes
spirituels, des habitants du
Royaume des Cieux. Au-dessus de toutes les créatures, de toute principauté,
de toute domination, de
toute royauté est établie la Loi qui nous invite à servir les vertus
(Dieu) et le prochain: les plus
grands doivent servir les plus faibles, afin que toute justice soit faite,
car personne n'a choisi de
naître fort ou faible, grand ou petit. La fausse doctrine de Satan a choisi,
au contraire, depuis les
origines, d'établir la royauté au-dessus de toutes choses; ce qui signifie
que les puissants: ceux à qui
Dieu a concédé, de manière délibérée, la domination, la puissance, la
royauté, au moment de leur
création, doivent dominer sur les plus petits. Voilà pourquoi les faux
dieux, appelés fils de Dieu (ou
compagnons du Christ), ont fait venir du ciel, au milieu des hommes, la
royauté, la domination, afin
que les plus forts dominent sur les plus faibles. Les dieux (les fils de Dieu
pères des Nephilim) qui
se sont manifestés, bien avant la période qui précéda le déluge, en
Égypte, à Babylone, en
Mésopotamie, chez les Sumériens, ont toujours suscité, à dessein, une
descendance invitée à ravaler
les fils d'Ève au rang d'esclaves. C'est pour combattre la lignée du
Serpent antique que Dieu décida
de faire naître des Patriarches Abraham, Isaac et Jacob une descendance
sainte, selon la chair et le
sang, et une autre, selon l'esprit, en introduisant la Loi dans le monde par
Moïse et par Mahomet
(bénis soit leur nom). Les hommes qui se réclament des dieux, d'une race
supérieure, combattent
naturellement la descendance des patriarches. Le désir d'extermination du
peuple Juif par Hitler est
né de ce conflit antique, de la royauté, de la supériorité des dieux sur
la race humaine. Tous les
peuples de la terre ont vu naître aussi bien des religions traditionnelles
où étaient adorés ces faux
dieux, que la royauté où des hommes dotés de pouvoirs surnaturels ont
toujours dominé sur les
autres, à tel point que dans certaines tribus du monde, l'on donnait la mort
aux serviteurs de certains
rois, afin de les servir dans l'au-delà. Qui a la royauté terrestre a
aussi, selon ces dieux, la royauté
céleste. Cette fausse doctrine a un impact sur nos sociétés humaines parce
que ses partisans, introduits dans tous les secteurs d'activités, établissent les forts au-dessus des faibles, les érudits audessus des illettrés. Au lieu d'accomplir la Loi à l'instar du Christ, de Moïse,
de Mahomet et des croyants, ils choisissent de l'abolir afin d'établir, au-dessus du peuple,
la royauté, la domination car la Loi, l'État, c'est eux. Lorsqu'il existe une collusion entre le pouvoir
politique et le pouvoir religieux la vérité divine est falsifiée et devient un opium pour
soumettre le peuple à ces derniers.
Dans le Christ, dans le saint Coran, la royauté céleste n'est pas acquise
aux plus forts, aux riches,
aux rois, mais aux pieux, aux humbles, aux pauvres parmi les plus pauvres.
Jésus de Nazareth tient
justement à raviver l'espérance de ses disciples, à affermir leur foi, en
leur tenant ce discours: «Que
votre coeur cesse de se troubler! Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Dans
la maison de mon Père,
il y a de nombreuses demeures; sinon je vous l'aurait dit; je vais vous
préparer une place. Et quand
je serai allé et que je vous aurai préparé une place, à nouveau je
viendrai et je vous prendrai près
de moi, afin que là où je suis, vous aussi, vous soyez» (Jn 14, 1-3). Du
Ciel, de Dieu ne vient donc
pas la royauté mais la Loi, la grâce et la vérité, qui font de pauvres
pêcheurs comme Pierre et Jean, des collecteurs d'impôts comme l'apôtre Matthieu, des prostituées comme Marie Madeleine, des princes et des rois du Royaume des Cieux. Au pauvre Lazare gisant devant la
maison du riche est concédée à juste titre la royauté au Ciel, tandis que le riche se
retrouve dans la Géhenne, dans la
misère éternelle. Pour combattre, sur terre, ces forces du Mal qui
s'évertuent à les anéantir, Jésus de
Nazareth concède aussi à ses disciples des pouvoirs surnaturels, et leur
fait cette recommandation
capitale: «Ne craignez rien de ceux qui tuent le corps, mais ne peuvent tuer
l'âme, craignez plutôt
Celui qui peut perdre dans la Géhenne à la fois l'âme et le corps. Ne
vend-on pas deux passereaux pour un as? Et pas un d'entre eux ne tombera au sol à l'insu de notre Père!
Et vous donc! Vos cheveux mêmes sont tous comptés! Soyez donc sans crainte; vous valez mieux,
vous, qu'une multitude de passereaux» (Mt 10, 28-31). Lorsque des ministres de Dieu ou
des artisans de la paix sont tués comme en Côte d'Ivoire par des autorités qui gouvernent sans
partage (emprisonnent à la Haye un élu du peuple), et refusent toute contradiction, nous considérons
que les corps de ces victimes innocentes se sont éteints mais non leur âme. Lorsqu'au contraire
meurt accidentellement un nonce apostolique (paix à son âme), nous sommes en droit d'interroger le
Père céleste qui nous a donné pouvoir sur ces forces du mal capables de faire périr notre corps, en
capturant notre âme. La
mort accidentelle du Nonce apostolique s'inscrit dans l'histoire (sainte) de
notre pays où nous
relevons des signes que nous sommes invités à lire, à interpréter, pour
comprendre ce que le Très-
Haut attend de notre jeune Nation. Les Africains sont des personnes très
religieuses conscientes de
l'existence de ces forces maléfiques dont parle la sainte Bible ou le saint
Coran. Le 10 août 1979
mourait Mgr Abissa Kwaku l'Évêque d'Abengourou, le 17 août 1980, un an
après, mourait son successeur Mgr Yapi. Face aux mauvaises langues qui disaient qu'il n'y avait
jamais deux sans trois et prédisaient indirectement sa mort, Mgr Bruno Kouamé, une fois
intronisé, dit avec foi: «Je ne mourrai pas, je vivrai pour annoncer les merveilles du Seigneur». Cet
Évêque et ses successeurs ont, jusqu'à ce jour, annoncé les merveilles du Seigneur dans le diocèse d'Abengourou, et le message de foi de Mgr Bruno Kouamé a affermi la foi de ces Africains inquiets. Le
destin des ministres de Dieu
consiste, avant tout, à lui rendre témoignage, dans leur vie comme dans
leur mort. Si un ministre de
Dieu est menacé ou tué par les ennemis de la vérité, personne ne
s'interroge au sujet de sa mort
puisqu'il meurt en odeur de sainteté, pour avoir glorifié Dieu et sauvé le
prochain au prix de sa propre vie. Quand il meurt au contraire accidentellement, nous nous demandons légitimement pourquoi Dieu laisse aller son serviteur qui vaut plus qu'une multitude de
passereaux. Le livre de la Sagesse apporte des réponses à nos interrogations. Il est écrit: «Le
juste, même s'il meurt avant l'âge, trouvera le repos […] Devenu agréable à Dieu, il a été aimé,
et, comme il vivait parmi les pécheurs, il a été transféré. Il a été enlevé, de peur que la malice
n'altère son jugement ou que la fourberie ne séduise son âme, car la fascination de ce qui est vil
obscurcit le bien et le tourbillon de la convoitise gâte un esprit sans malice. Devenu parfait en peu de temps, il
a fourni une longue carrière. Son âme était agréable au Seigneur, aussi est-il sorti en hâte
du milieu de la perversité […] Le juste qui meurt condamne les impies qui vivent et la jeunesse vite consommée, la longue vieillesse de l'injuste» (Sagesse 4, 7- 16). Tout jugement appartient à
Dieu, qui sonde nos coeurs et
nos reins, cependant toute mort accidentelle est un message divin que tout
homme de foi est invité à
cerner. Dieu ne peut écrire en nous un tel destin, car il choisit ses
ministres pour annoncer ses
merveilles, et non pour lui rendre témoignage dans une mort accidentelle.
L'anniversaire de la mort du Nonce apostolique perçu comme un ministre de Dieu juste par ceux qui
l'ont connu nous invite donc à prendre conscience du fait que notre pays, la Côte d'Ivoire est
devenu, selon le Livre de la Sagesse, un lieu où la malice altère notre jugement, la fourberie séduit
notre âme, la fascination de ce qui est vil obscurcit le bien, le tourbillon de la convoitise gâte les
esprits sans malice. La mort accidentelle du Nonce apostolique et de tous ces Ivoiriens qui sont nombreux
à périr sur nos routes, à l'occasion des fêtes ou de grandes cérémonies, condamne donc les impies
de notre pays où les faux dieux semblent progressivement se substituer au Dieu unique. La
domination et la royauté prennent le pas sur la Loi, sur la justice, car les plus forts ont choisi
d'abolir la loi et non de l'accomplir, afin de dominer, d'opprimer les plus faibles, mais la foi
inébranlable en Christ manifesté dans le monde, en vue de rendre justice aux pauvres, nous
obtiendra la victoire sur les
partisans de la domination.

Une contribution par Isaac Pierre BANGORET (Écrivain)