Débats et Opinions - À l'intention des rois et chefs coutumiers: « Vous ne devez pas vous rendre complices de l’imposture ». « Vous devez convoquer Ouattara », Par Nestor Koffi

Chers majestés,

Vos enfants, ivoiriens de l'extérieur, en un mot de la diaspora, vous adressent leurs salutations avec déférence due à votre vénérable rang.

Chers tous, vous majestés,
Notre requête s'adresse à vous en nous appuyant respectueusement sur nos us et coutumes que vous incarnez et que nous revendiquons avec beaucoup de fierté.

De tous le temps depuis l'antiquité, nos pratiques nous imposent de régler nos différends ou conflits de toutes sortes sous l'arbre à palabre symbole de notre civilisation.

N'est-ce pas que vous dites dans notre célèbre adage, « là où le sage est présent, il ne laisse pas une affaire pourrir sous ses yeux »?

Aussi quand la tête est présente le genou ne porte pas le chapeau.

D'abord, permettez-nous vos majestés, de vous féliciter pour vous avoir mis dans une structure formelle enfin, non seulement de jouir des privilèges qui sont rattachés à votre rang, mais et surtout d'agir dans vos droits et vos devoirs, ô combien de fois importants dans notre société.

Comment est-ce qu’il peut en être autrement quand on est érigé pour conduire les peuples dont on incarne les valeurs intrinsèques ancestrales, et qu'on dirige sa destinée?

Pour ce faire majestés, il convient d'anticiper le cours des choses.

Nous comptons sur vous de ne pas rester passifs et juste inaugurer des chrysanthèmes, donc passifs dans le quotidien de vos sujets.

Nous saurons désormais compter sur vous pour jouer pleinement vos rôles, et ne pas vous laisser abuser ou instrumentaliser par les politiciens dans leurs ruses de corruptions de toutes sortes.

Vous incarnez nos valeurs, donc notre dignité et notre honneur, ce que nous revendiquons aussi et encore avec beaucoup de fierté.

Car si l'homme est l'étalon de l'humanité, l'honneur qui accompagne sa nature est la substance de la dignité d'être un humain accompli.

Nous vous admirons comme des humains accomplis vénérés, donc prenez vos responsabilités comme tels.

Dans exactement deux semaines, notre pays s'apprête à se choisir l'homme à qui ce vaillant peuple va confier sa destinée pour cinq ans. Même si théoriquement ça semble facile, en réalité c'est pas simple, tellement les enjeux et intérêts sont grands et importants pour tous les acteurs.

Ainsi, il convient de vous dire pour certains d'entre vous que la modernité a ses règles qui la régissent,et à l'instar de l'humain qui a un extrait de naissance, une pièce d'identité, un pays aussi a le même dispositif appelé constitution. C'est son âme et c'est ce qui permet de le faire fonctionner normalement.

Autant quand on viole notre tradition vous vous réunissez sous l'arbre à palabre pour apporter la solution idoine, autant il en est de même pour le monde moderne dont les juridictions sont prévues à cet effet.

Nous vous informons que les échéances à venir dans deux semaines comme nous vous le disions plus haut, soulèvent un problème et si on ne prend garde, une crise grave est en train de poindre son nez à l'horizon, à l'échéance du 25 octobre prochain.

Car notre chef d'état ne remplit plus les conditions de se présenter selon les lois qui régissent sa fonction, la constitution oblige.

Ceci a poussé d'autres cadres à prendre leurs responsabilités en se portant candidat.

Ils ont utilisé tous les moyens et recours légaux en leur possession, mais rien n'y fit, le chef de l'état et ses affidés ne veulent pas entendre raison.

Les candidats appellent au dialogue mais le chef de l'état donne une fin de non recevoir à leur requête, ce qui entraîne un climat délétère et une tension vive et palpable qui augure d’un conflit futur.

Tout comme l’appel de Daoukro du président Bédié est une aberration et un viol du droit inaliénable du peuple à disposer de son destin en choisissant son dirigeant.

Chers majestés, votre responsabilité est ainsi engagée de constituer un collège de vos pairs afin d'utiliser le pouvoir sinon les pouvoirs à vous conférés par nos us et coutumes, pour convoquer le chef de l'état candidat. Ce dernier est à ce jour au même titre que les autres candidats, doit être convoqué par vous sous notre arbre à palabre afin de désamorcer ce qui semble comme une crise imminente, qui va encore entraîner des pertes en vies humaines et une division encore plus profonde. Laquelle division n'arrangera pas la cohésion sociale déjà mise à mal par la crise post électorale de 2011, dont les stigmates n'ont pas encore permis d'aller à une vraie réconciliation.

Comme nous le savons tous vos majestés, votre rôle essentiel est de veiller sur la cohésion sociale et d'être aux côtés des justiciables, à travers nos us et coutumes dont vous êtes les garants.

Vous n'allez pas chers majestés, être complices de ce qui va arriver si vous n'anticipez pas ce qui se profile dans deux semaines avec des conséquences dévastatrices qui risquent de semer désolation, désespoir, et pertes en vies humaines de certains de vos sujets.

Majestés, prenez votre place, toute votre place, pour jouer un rôle capital comme vos pairs les rois des Ashanti au Ghana et le Moro Naba, roi des Mossi au Burkina Faso, pays frères voisins.

Ne vous laissez pas infantiliser, instrumentaliser, et manipuler par les ruses des hommes politiques.

Cela à l'instar de votre collègue le Moro Naba du Burkina, qui a pris ses responsabilités aux côtés de son peuple pour freiner la forfaiture que certains dirigeants voulaient faire, pour mettre le chaos contre la volonté intangible du peuple souverain.

Espérant pouvoir compter sur vous pour éviter le chaos pendant qu'il est encore temps, chers majestés, avec nos remerciements anticipés, recevez l'expression de nos salutations avec les déférences dues à votre rang.

Les ivoiriens de l'extérieur et diaspora vous demandent d'être de dignes rois pour être fiers de vous.

La moralité, c'est que le père fondateur de la Côte d’Ivoire moderne dont nous nous réclamons tous, a la hantise des armes et pour cela, il a mis des dispositifs dans nos mains:
En bâtissant la basilique notre dame de la paix, et en créant un prix Unesco pour la recherche de la paix qui rayonne dans le monde entier, sans oublier qu'il a fait de la paix notre première religion. La paix, ce n'est pas un vain mot, c'est un comportement, « Félix HOUPHOUET BOIGNY ».

Devant dieu et devant les hommes, prendre des armes pour accéder au pouvoir et de s'y maintenir, n'est pas une bonne chose.

Il convient de dénoncer et de condamner avec force ces pratiques aux antipodes de la démocratie tant recherchée par tous et pour tous.

Rester silencieux, c'est se rendre complice.

Voilà pourquoi nous vous interpelons pendant qu'il est encore temps, c'est un impératif de survie de notre patrie, de la vraie fraternité.

Les ivoiriens de l'extérieur et de la diaspora.

Nestor Koffi représentant du président Essy Amara à l’extérieur

Membre du bureau politique du PDCI RDA
Officier de l'ordre du mérite agricole de Côte d’Ivoire.
Ambassadeur universel de la paix