Crise en Libye : Sarkozy et l’argent des Kadhafi
Le 17 mars 2011 par IvoireBusiness – Kadhafi avait promis mener la vie dure à Nicolas Sarkozy après sa trahison. le Guide libyen n’avait pas goutté la reconnaissance par le Président français de
Le 17 mars 2011 par IvoireBusiness – Kadhafi avait promis mener la vie dure à Nicolas Sarkozy après sa trahison. le Guide libyen n’avait pas goutté la reconnaissance par le Président français de
la rébellion à son régime, laquelle avait même été reçue à l’Elysée avec tous les honneurs.
C’est son fils Seif el Islam qui a riposté en traitant Nicolas Sarkozy de clown et en révélant que c’est le peuple libyen qui a financé sa campagne présidentielle en 2007, et d’exiger le remboursement de l’argent du peuple libyen.
"Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale", accuse le fils du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, Seif Al-Islam, dans un entretien sur la chaîne Euronews diffusé mercredi.
"C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. La première chose que l'on demande à ce clown, c'est de rendre l'argent au peuple libyen. Nous lui avons accordé une aide afin qu'il œuvre pour le peuple libyen, mais il nous a déçus", affirme encore Seif Al-Islam.
"Rendez-vous notre argent. Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement", promet-il.
Interrogée par l'AFP, la présidence française a démenti ces allégations.
La France est dans le collimateur de Tripoli depuis qu'elle a reconnu le 10 mars dernier le Conseil national de transition libyen (CNT), qui réunit l'opposition au régime du colonel Mouammar Kadhafi, comme seul représentant légitime du peuple libyen.
Premier pays à faire cette démarche, la France a aussi prôné une opération militaire, avec des frappes "ciblées", en Libye.
Dès ces annonces, l'agence officielle libyenne Jana avait promis de rendre public un "grave secret", évoquant déjà la campagne électorale de Nicolas Sarkozy, et affirmé que cette révélation entraînerait la chute du président français.
Mouammar Kadhafi lui-même s'en est pris directement au chef de l'Etat français: "C'est mon ami mais je crois qu'il est devenu fou. Il souffre d'une maladie psychique", a-t-il déclaré dans une interview à la télévision allemande RTL mardi soir.
Le gouvernement français, très critiqué pour son attentisme face aux révolutions en Tunisie et en Egypte, a pris une position très en pointe dans le soutien à l'opposition libyenne.
Au début de son mandat, Nicolas Sarkozy avait pourtant opéré un rapprochement avec le dirigeant libyen, à qui il avait déroulé le tapis rouge en décembre 2007 à Paris.
L'ex-paria de la communauté internationale avait même été autorisé à planter sa tente pendant cinq jours à l'hôtel Marigny, une résidence de la République, lors de cette visite qui avait fait grincer des dents jusque dans les rangs du gouvernement.
Paris et Tripoli avaient signé pour une dizaine de milliards d'euros de contrats avec notamment une promesse de vente d'un ou plusieurs réacteurs nucléaires et de 21 Airbus.
La visite du dirigeant libyen était intervenue cinq mois après la libération de cinq infirmières et d'un médecin bulgares, détenus pendant huit ans en Libye, dans laquelle Nicolas Sarkozy et son ex-épouse Cécilia avaient joué un rôle central. Le président français avait alors été accusé d'avoir troqué les infirmières contre la signature d'accords politiques et commerciaux, ce que Paris avait démenti.
La Libye avait commencé à sortir de son isolement en 2003 après avoir renoncé à son programme d'armes de destruction massive et indemnisé les victimes des attentats de Lockerbie au dessus de l'Ecosse (270 morts en 1998) et contre un DC-10 d'UTA au dessus du Niger (170 morts en 1989).
Mouammar Kadhafi, dont les forces reprennent l'avantage sur le terrain un mois après le début de l'insurrection, a affirmé mardi qu'à l'avenir son pays ne ferait plus d'affaires avec les pays occidentaux qui "ont conspiré" contre lui.
Eric Lassale