CPI: Jeune Afrique et Me Habiba Touré confirment que Fatou Bensouda, incapable de fabriquer de nouvelles preuves, ne veut plus enquêter. Ouattara la renie déjà!

Par IvoireBusiness - Incapable de fabriquer de nouvelles preuves, Fatou Bensouda décide de ne plus enquêter.

Selon nos confrères ivoiriens LG Info et Le Quoditien en date du 11 juin 2013, Me Habiba Touré Conseil de la famille Gbagbo, a confirmé l’intention de la procureure Fatou Bensouda, de ne plus mener d’enquêtes afin d’apporter de nouvelles preuves, cette fois suffisantes, contre le Président Laurent Gbagbo, comme le lui ont demandés les juges de la CPI.
L’argument de l’avocate est que Fatou Bensouda, dont les yeux se sont ouverts sur la nature réelle du régime Ouattara, a compris que c’est pratiquement mission impossible, eu égard à la vacuité du dossier lequel repose principalement sur du mensonge, et sur une collection d’inepties basées sur des coupures de presse.
Elle refuse désormais d’aller au suicide, mettant du coup le régime Ouattara dans un fort embarras. Lequel a déjà commencé à prendre ses distances.
En effet, à l’occasion de sa visite d’Etat au Congo-Brazzaville, Alassane Dramane Ouattara a pris le contre-pied de son ministre Koné Bruno dimanche 9 juin à Pointe-Noire lors d’une conférence de presse avec son homologue Denis Sassou Nguesso.
Pour lui, «Les juges de la Cour pénale internationale ont fait un certain nombre de recommandations qui s'adressent au procureur. La Côte d'Ivoire attend simplement la décision de la CPI».
Pour Ouattara, qui désavoue le porte-parole de son propre gouvernement, ce n’est pas à son régime de rechercher des éléments de preuves contre le président Gbagbo comme s’est promptement proposé de le faire le ministre Koné Bruno, mais c’est plutôt à la procureure Fatou Bensouda de se débrouiller toute seule: «Il appartient au procureur de fournir les documents complémentaires qui lui ont été demandés», a poursuivi Alassane Ouattara, qui estime que la Cour pénale internationale (CPI) fait « son travail en toute liberté » et lui n’a plus rien à avoir avec ce dossier, dont il est pourtant l’instigateur : « Pour le reste, la CPI fait son travail, je fais le mien pour mes compatriotes », a-t-il tenu à souligner.

L’hebdomadaire panafricain JEUNE AFRIQUE confirme également la volonté de la procureure Bensouda de ne plus mener de nouvelles enquêtes comme exigé par les juges de la CPI.

En effet, Jeune Afrique le révèle dans sa dernière édition de cette semaine. Fatou Bensouda a l’intention de faire appel contre la dernière décision des juges de la Chambre préliminaire I lui demandant de revoir sa copie, d’enquêter sérieusement et de présenter un standard de preuves plus élevé que ce qu’elle a servi lors de l’audience de confirmation des charges dans « l’affaire Gbagbo ». « Pour contester cette décision, la procureure s’appuiera sans doute sur l’opinion dissidente de la juge Gurmendi, présidente de la chambre préliminaire. Pour cette dernière, les éléments de preuve sont suffisants à ce stade de procédure », écrit Jeune Afrique.

Si elle se vérifie, cette information participera à démontrer que l’ajournement de la décision sur la confirmation ou l’infirmation des charges dans le cas Gbagbo n’a absolument pas la même signification que celle qui avait été prononcée, en 2009, dans le cadre de l’affaire Jean-Pierre Bemba – les juges avaient demandé au procureur d’ajouter un mode de responsabilité à ceux qui avaient été choisis dans un premier temps. Si elle fait appel, c’est que Fatou Bensouda elle-même interprète le verdict des juges de la Chambre préliminaire I comme un désaveu et une défaite, contrairement à certains de ses thuriféraires ivoiriens qui voudraient y voir une simple modalité facile à « gérer ».

Comme on le voit, le dossier Gbagbo contre la procureure Bensouda à la CPI apparaît de plus en plus comme une patate bien chaude aux mains de la procureure et d’Alassane Ouattara, qui contre toute attente, n’en veulent plus.

Fatou Bensouda se rend bien compte qu’elle a été utilisée par le régime Ouattara pour regler son compte à Laurent Gbagbo, et que sur la base de mensonges et de coupures de presse, le régime Ouattara lui a fait miroiter monts et merveilles avec à la clé, une condamnation facile de Laurent Gbagbo pour crimes contre l’humanité par la CPI.
Le réveil est comme on le voit très brutal pour la pauvre Fatou.

Michèle Laffont
Correspondante permanente aux Pays Bas