Cour pénale internationale: La juge Silvia de Gurmendi menace de démissionner. Elle réclame des pro-Ouattara à la barre
Le 24 septembre 2012 par L'INTER - La juge unique de la Cour pénale internationale (CPI), Silvia Fernandez de Gurmendi, menacerait de se dessaisir de l’affaire ‘’ le procureur
contre Laurent Gbagbo ‘’, si les présumés auteurs de crimes épinglés dans le camp d'Alassane Ouattara, ne lui sont pas livrés.
Le 24 septembre 2012 par L'INTER - La juge unique de la Cour pénale internationale (CPI), Silvia Fernandez de Gurmendi, menacerait de se dessaisir de l’affaire ‘’ le procureur
contre Laurent Gbagbo ‘’, si les présumés auteurs de crimes épinglés dans le camp d'Alassane Ouattara, ne lui sont pas livrés.
Mme de Gurmendi refuserait ainsi de juger le seul Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité pendant la crise post-électorale, alors qu’il y avait d’autres forces en présence, notamment celles proches du président Alassane Ouattara, qui ont été également accusées d’avoir commis des crimes. En tout cas, l’information relative à cette décision que pourrait prendre la juge unique au cas où, a été révélée le vendredi 21 septembre 2012 dernier au cours de l’émission « Afrique presse » de TV5 Monde, co-produite par Radio France internationale (RFI) et présentée par la journaliste Denise Epoté Durant. L’émission était essentiellement consacrée à la crise ivoirienne, au cœur de laquelle le procès de l’ex-président de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, écroué au pénitencier de Scheveningen à La Haye depuis bientôt un an, attendant le procès de confirmation ou non des charges retenues contre lui, a été évoqué. Pour le journaliste Christophe Boibouvier, cette situation agacerait donc la Cour au point où la juge voudrait rendre le tablier, histoire de s’interdire un procès qui pourrait être qualifié de partial s’il concerne les acteurs d’un seul camp.
Faut-il le noter cependant, cette volonté de la juge unique de vouloir démissionner si les choses restent en l’état, ne devrait pas être perçue comme une chance toute faite pour Laurent Gbagbo d’obtenir la liberté provisoire, selon les invités de M. Durant. « Ce que j’entends sur l’affaire, c’est que personne ne croit en la remise en liberté provisoire », a souligné M. Boibouvier. Relançant du coup la question du pays qui pourrait accueillir Laurent Gbagbo au cas où il obtiendrait cette remise en liberté conditionnelle. A ce sujet d’ailleurs, l’Ouganda, qui était pressentie pour accueillir l’ancien président ivoirien, n’est plus à présenter comme une destination fiable à cause d’une certaine instabilité dans le pays. Par ailleurs, les invités de « Afrique presse » ont commenté d’autres pans de l’actualité ivoirienne, notamment les récentes attaques des positions des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI), et des camps militaires, l’extradition de Moïse Lida Kouassi, ex-collaborateur de Laurent Gbagbo, l’affaire Koné Katinan, son porte-parole dont l’extradition est également voulue par les autorités ivoiriennes. Ils n’ont pas passé sous silence les arrestations et autres emprisonnements de pontes de l’ancien régime.
Ce qui crée un durcissement de la situation en Côte d’Ivoire et complique le processus de réconciliation nationale. Non sans faire remarquer que le procès de Gbagbo à la CPI pourrait davantage compliquer la situation. Autant de faits pour lesquels, selon ces analystes, le pouvoir d’Abidjan devrait faire quelques gestes d’apaisement, notamment en libérant quelques prisonniers membres de l’ancien régime et incarcérés en Côte d’Ivoire. « C’est une des questions que se pose certainement Alassane Ouattara depuis un an. Evidement, il doit attendre le bon moment pour sortir telle ou telle autre carte », a conclu le journaliste de RFI. A noter que sauf changement de dernière minute, il est prévu aujourd’hui 24 et demain 25 septembre, l’audience à huis clos sur l’état de santé de Laurent Gbagbo, avant celle de la confirmation ou non des charges.
Hamadou ZIAO