Côte d'Ivoire: L'Etat-major fait le bilan du fiasco de l' opération antiterroriste dans le Nord "8 morts et 38 arrestations"
Par Ivoirebusiness - Côte d'Ivoire. Bilan du fiasco de l' opération antiterroriste dans le Nord "8 morts et 38 arrestations" (Etat-major).
Comme nous le disions dans notre précédente édition, une opération lancée dans le nord de la Côte d’Ivoire devant permettre de démanteler un groupe de jihadistes a connu un fiasco du fait des fuites dans l'armée.
Cette opération conjointe de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, a été déclenchée le 14 mai par une unité d’élite de la gendarmerie dans les environs de Sangopari, non loin de la frontière burkinabè. Mais une fuite organisée par un officier supérieur ivoirien a fait capoter l’opération qui visait à traquer ces jihadistes repérés dans le nord de la Côte d’Ivoire.
L'Etat-major des armées accablé par ce fiasco, s'est fendu d'un communiqué dont Ivoirebusiness a eu copie.
Ci-dessous, le communiqué de l'Etat-major général des Armées ivoiriennes faisant le bilan de l'opération et dans lequel il est étrangement fait état de succès.
Communiqué de l'Etat-major des Armées
Opération ‘’Comoé 2020’’ des troupes ivoiro-burkinabè
Le Général de Corps d’Armée Lassina DOUMBIA et son homologue des Forces Armées du Burkina Faso, le Général de Brigade Moïse MINOUNGOU, ont effectué une visite terrain ce vendredi 22 mai 2020 dans la localité frontalière de Kafolon-BAC. Objectif, féliciter de vive voix, les troupes ivoiriennes et burkinabées engagées depuis plus d’une semaine dans le cadre de l’opération de lutte anti-terroriste, baptisée ‘’COMOE 2020’’.
Planifiée depuis le mois de février 2020, l’opération de sécurisation de la bande frontalière commune baptisée ‘’COMOE 2020’’, a été lancée conjointement le 11 mai sur les quelques 580 km de frontière terrestre que se partagent la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Cette opération vise à endiguer dans cette zone couverte de forêts, les trafics illicites, les braquages à main armée mais surtout l’action des Groupes Armées Terroristes (GAT). Les deux armées ont mutualisé, à cet effet, leurs compétences, et leurs moyens techniques et personnels.
Côté Ivoirien, il s’est agi de contrôler, la zone comprise entre LALERABA-PETIT NAGPOU-SIKOLO-KAFOLON BAC, quand la partie burkinabé se devait de faire le bouclage et le ratissage du périmètre OUO-OUANGOLODOUGOU-YENDERE- DAGBINDOUGOU.
Cette opération, la première du genre entre les deux armées, a été un succès sur le plan opérationnel. Présents sur les lieux, les Chefs d’Etat-Major des Armées de Côte d’Ivoire et du Burkina Faso, ont tenu à féliciter l’ensemble des troupes engagées sur le théâtre des opérations pour la franche collaboration entre les forces et la bonne coordination des actions qui ont permis d’obtenir ces résultats probants.
Pour le Général de Corps d’Armée Lassina DOUMBIA, Chef d’Etat-Major Général des Armées de Côte d’Ivoire « Des dernières attaques terroristes survenues dans la zone sud du Burkina Faso, certaines ont eu lieu à moins de 10 kms de la frontière commune. Ce qui a suscité des interrogations. Pour notre part, nous estimons qu’aucun Etat ne devrait laisser utiliser une portion quelconque de son territoire, pour préparer, organiser et mener des attaques en territoire voisin, ou servir de zone refuge après la commission de tels forfaits. Cela relève de la morale. Cette opération conjointe aura permis de lever les doutes. »
Au bilan, une base terroriste a été démantelée en territoire burkinabé, huit (08) combattants armés des GAT tués, des armements, munitions, équipements informatiques, téléphones portables et motocyclettes saisis. Environ 24 suspects interpellés par les forces burkinabés et 14 par les forces ivoiriennes, ont été mis à la disposition des services de renseignements. Si l’opération a montré qu’aucune base terroriste n’existe sur le territoire ivoirien, toutes les zones identifiées comme pouvant servir de refuge dans la forêt de la Comoé ont fait l’objet de fouille et de ratissage.
Pour le Chef d’Etat-Major des armées du Burkina Faso, de telles initiatives sont à réitérer entre forces armées alliées afin de venir à bout de l’insécurité endémique dans la zone au sud du Sahara. « Comme vous l’avez vu, ces résultats probants ont été obtenus grâce à la coopération entre nos deux armées. Quand vous menez seul une offensive, eux, ne respectant pas les frontières, ont le temps de s’échapper. Cette fois, il n’y avait pas d’issue pour eux. C’est une initiative à poursuivre. »
L’Opération ‘’COMOE 2020’’, qui se déroule en pleine pandémie de la COVID-19, a été le lieu pour les Forces Armées des deux pays, en plus de la sensibilisation, de faire des dons en matériels de protection contre la COVID 19, aux populations locales : Masques, seaux à robinet, gels hydroalcooliques, savons liquides, eau de javel et savons en poudre ont été offerts aux villages dans la zone d’opération. Cette action civilo-militaire vient participer au renforcement de la cohésion entre les armées ivoiriennes et burkinabés et leurs populations respectives.
De retour, au 4ème Bataillon d’infanterie de Korhogo, unité en charge de la défense de la zone cible de l’opération conjointe, c’est en langage clair que s’est adressé le Général de Corps d’Armée Lassina Doumbia à ses hommes. Tout en les félicitant, il les a appelés à la plus haute vigilance dans cet espace sensible, à faire preuve de professionnalisme, de rigueur personnelle et surtout de patriotisme. Le Chef d’Etat-Major Général des Armées, a terminé par annoncer, un imminent renforcement des capacités opérationnelles des unités présentes dans le nord, au regard des menaces qui pèsent sur la zone dont elles ont la responsabilité.
Déjà initié par les opérations ‘’Bordure Protectrice’’ et maintenant ‘’Frontière Etanche’’, l’Ordre d’Opération ‘’COMOE 2020’’ toujours en cours, vient révéler la volonté des Forces Armées de Côte d’Ivoire de préserver par tous moyens, le territoire ivoirien contre les GAT et de participer au rétablissement de la sécurité régionale.
Sercom Ministère de la Défense