Côte d'Ivoire: Le ministre de la Culture favorable au festival Koulango
Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire. Le ministre de la Culture favorable au festival Koulango.
LE MINISTRE DE LA CULTURE ET DE LA FRANCOPHONIE EN PHASE AVEC LE COMMISSAIRE GENERAL DU FESTIVAL DE LA RENAISSANCE DU PEUPLE KOULANGO (FESTIKOUL)
"Ce que propose l'intervenant du Festival Koulango est fondamental. C'est pourquoi le Ministère de la Culture et de la Francophonie est pour la pluralité et la multiplication des festivals. C’est irréversible. Un pays comme le Maroc compte de milliers de festivals. Les festivals sont des détonateurs de l'économie locale en drainant les touristes du monde entier…».
Le ministre M.Maurice Kouakou Bandaman approuve ainsi la contribution de M. Dapa Donacien, qui interpelle et exhorte les sommités de la promotion de la culture ivoirienne à autoriser la pluralité ou la multiplicité des festivals.
Se voulant plus précis, il a souhaité en quelque sorte que dans les régions, chaque peuple puisse avoir le soutien de l'Etat et des Conseils Régionaux pour l'organisation de son festival auquel il se reconnaît.
Pour le Commissaire Général du Festival de la Renaissance du peuple Koulango, c'est la meilleure manière de challenger et de susciter la saine émulation entre les différentes cultures locales et tenant compte des spécificités de chaque peuple.
L’idée, c’est qu’en favorisant,par une politique volontariste et continue, l’émulation des cultures locales, les valeurs les plus pertinentes et bénéfiques pour le développement local finiront par s’imposer toutes seules par une sélection naturelle au plan local.
L’invité à la fois du Ministère de la Culture et de la Francophonie et de Mme le Dg du Musée National des civilisations de Côte d’Ivoire serait impardonnable aux yeux du peuple Koulango, s’il ne saisissait pas l’opportunité des plus idéales, pour évoquer la préoccupation chère à ce peuple fondateur du tout premier royaume en Côte d’Ivoire, selon le Pr feu Harris Mémel Fotê, et dont l’histoire a été cependant outrancièrement tronquée.
Fort heureusement, des travaux récents entrepris par des universitaires ont pu reconstituer l’ordre chronologique de la création des royaumes en Côte d’Ivoire. Encore une fois, les travaux du chercheur anthropologue Mémel Fotê sont confirmés comme la pierre angulaire des conclusions des auteurs Siméon K. Kouakou, Philippe Delanne, Viviane Fortaillier.
Un acquis que l’on trouvera dans l’ouvrage intitulé « LA ROYAUTE EN COTE d’IVOIRE », publié en 2013 puis préfacé par l’UNFPA et dont l’Avant-propos est signé du Ministre Maurice Kouakou BANDAMAN, alors ministre de la Culture. Un véritable bréviaire de la connaissance qui touche le sujet du jour.
Cela cadre bien avec les thématiques abordées par le Ministre à savoir :
1- « Restitution des résultats de l’inventaire du patrimoine culturel immatériel présent en Côte d’Ivoire en vue de la sauvegarde urgente ».
2- « Plan d’identification, de promotion et de restitution des biens culturels de la Côte d’Ivoire à l’extérieur ».
En effet, comment arriver à inventorier le patrimoine immatériel de tel ou tel peuple, si nous faisions une impasse sur l’ordre chronologique de gestation des Etats traditionnels dans l’espace qui s’appellera plus tard la Côte d’Ivoire?
Comment éviterions-nous d’attribuer telle ou telle valeur culturelle authentiquement ivoirienne au Ghana voisin par exemple, si nous sommes ignorants des influences antiques de la culture Koulango sur les premiers peuples fondateurs de l’Adansi (actuel Ghana) ?
Lequel royaume Adansi deviendra, plus tard, le laboratoire inspirateur des tributs Akan, devenues les peuples Akan peuplant partiellement le Ghana, le Togo, la Côte d’Ivoire et le Bénin.
Etudiant l’Adansi, l’anthropologue français Gérard Pescheux confirme les conclusions de son prédécesseur anthropologue l’Allemand Reindorf : « Reindorf décrit les Adansi comme la tribu la plus « éclairée » des Akan « fromWhom the othersacquiredknowledge and Wisdom ». GérardPecheux, va remonter pour trouver que ce sont les BonaNkoran (les Koulango de Bouna) qui ont fondé et peuplé l’Adansi.De ce qui précède, la tribu la plus éclairée dont parlait Reindorf renvoie au Koulango.
D’autre part, la doxa (au sens noble du terme) répète à la queue leu leu que la culture Akan vient du Ghana. Ce n’est pas faux, si nous restons dans les superficialités. Mais d’où est parti le peuple Ashanti, ancêtre non lointains de la plus part des Akan?
A-t-on une idée de la vague de migrationKoulango partie de l’emplacement de l’actuelle réserve de la Comoé ou réserve de Bouna pour aller fonder le peuple Ashanti?
Pourquoi le trône royal ou le trône de la chefferie est-il en tabouret, indistinctement chez les Koulango et les Akan?
La réponse est à rechercher dans « LA FABULEUSE EPOOPEE KOULANGO EXHUMEE ».
L’ouvrage est en cours de publication aux Editions Universitaires Européennes (EUE).
L’œuvre vaut la peine d’être lue pour sortir des faussetés faisant croire que la Côte d’Ivoire serait un no mans land, consommatrice de culture et non jamais vecteur de culture. Dans les colloques à l’international, les représentants ivoiriens ne sont-ils pas fatigués de laisser entendre qu’ils sont dans un pays dont les habitant n’auraient jamais influencé les voisins dans l’histoire ?
Bref, Dr Silvie MEMEL-KASSI, Experte UNESCO, Officier de l’Ordre du Mérite Culturel, la Directrice du Musée National des Civilisations de Côte d’Ivoire, responsable en chef du conservatoire du patrimoine immatériel de la Côte d’Ivoire, de sa position de Tour de Contrôle de l’âme culturelle de la Côte d’Ivoire, nous instruira en temps opportun. Docteur en Culture et Développement, elle en a eu la primeur lors de sa conférence inaugurale du lancement du Festival de la Renaissance du Peuple Koulango le 1er septembre 2018 au Musée National des Civilisations de Côte d’Ivoire au Plateau.
Les Festivités pourraient se tenir dans la période de Pâques 2019 à Bondoukou, comme souhaité par la majorité.
D’ici là, que l’on considère les Akan comme provenant des Adansi, ou que l’on considère les Akan comme provenant des Ashanti, le résultat est le même. Et c’est E.Meyerowitz, un autre anthropologue spécialiste du Ghana qui tranche clair et net. « Les Akan ont pour ancêtres communs les Koulango».
Et c’est bien de ce qui ne s’appelait pas encore Côte d’Ivoire que les Koulango sont partis fonder des Etats traditionnels aux Ghana, en leur enseignant l’art de la construction d’où le qualificatif « Adansi, diminutif de Adansifo ».
Quant au Kenté (Kita) Ashanti dérivant originellement du KogoraKoulango ou Kugura (selon la prononciation), les Ashanti vous diront que le Kente est fabriqué à partir de Koragu ou Kuragu.
En déplaçant et inter-changeant « gu » et « ra » vous retrouvez Kugura, nom originel sous le lequel les Koulango fabriquaient ce tissu à l’aide de cet instrument, que nous avons importé du site web « Diaspora Koulango, Espoir du zanzan », site de promotion de la culture Koulango animée depuis l’Espagne. C’est unPeigne pour tisserand Koulango,photo datant du XIè siècle.
De ce qui précède, entre la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui a influencé qui dans la préhistoire ?
Et qui a influencé qui dans l’histoire ?
Serait-il inexact de dire que dans la préhistoire, la Côte d’Ivoire a influencé la culture Ghanéenne et qu’en revanche dans l’histoire, le Ghana a influencé à son tour la Côte d’Ivoire ?
Entre la poule et le poussin, lequel a engendré lequel ? Voilà à quoi ressemblent les relations entre la Côte d’Ivoire et le Ghana au plan culturel.
Voilà un autre angle qui donne tout son sens à la thématique : « Plan d’identification, de promotion et de restitution des biens culturels de la Côte d’Ivoire à l’extérieur ».
Par Kouakou Dapa Donacien,
Commissaire Général du Festival de la Renaissance du Peuple Koulango (FESTIKOUL),
Auteur du livre : La Fabuleuse Epopée Koulango Exhumée,
dapadonacien@yahoo.fr