Coré du Nord : Le dictateur Kim Jong-Il est mort. Vive son fils !
Le 21 décembre 2011 par IvoireBusiness - Le dictateur Kim Jong-Il est mort. Vive son fils !
Des millions de Nord-Coréens ont rendu hommage au dictateur Kim Jong-Il à Pyongyang. Selon la propagande officielle dans ce pays communiste, ce sont
cinq millions de citoyens chagrinés qui ont rendu hommage à leur dirigeant défunt Kim Jong-Il.
Son fils Kim Jong-Un, dont le monde s'interroge sur ses capacités et ambitions, lui succède à la tête du pays.
La télévision du régime communiste diffusait mercredi des images d'officiels venus pleurer leur chef au mausolée Kumsusan de Pyongyang, parmi lesquels Kim Jong-Un, jeune héritier propulsé numéro un du pays.
Elle montrait aussi des foules en larmes et des officiers sanglotant, sur fond de musique militaire funèbre ponctuée d'interprétations de "l'Internationale".
"Entre le 19 décembre à midi, lorsque la triste nouvelle de la mort de Kim Jong-Il a été annoncée, et le jour suivant à midi, un total de plus de cinq millions de citoyens de Pyongyang se sont rendus devant les statues et portraits" du chef défunt, a affirmé l'agence de presse officielle, KCNA.
Ce chiffre signifie que plus d'un cinquième de la population totale de la Corée du Nord, estimée à 24 millions d'habitants, aurait rendu un hommage public à Kim Jong-Il dans la capitale, sans compter le reste du pays.
Les médias officiels s'escrimaient en outre à célébrer le "grand et respecté camarade" Kim Jong-Un, soulignant que les condoléances envoyées de l'étranger s'adressaient directement au nouveau dirigeant du pays.
Mais les puissances régionales restaient inquiètes de la stabilité du régime, soit qu'elles craignent d'éventuelles provocations militaires d'un système ébranlé, du côté des Etats-Unis, de la Corée du Sud et du Japon, ou qu'elles redoutent comme la Chine un afflux de réfugiés en cas d'effondrement.
Agé de moins de 30 ans, Kim Jong-Un n'a qu'une faible expérience du pouvoir - trois ans de formation aux côtés de son père - et devra s'imposer aux dirigeants du Parti des Travailleurs et de l'Armée, une tâche malaisée malgré la mainmise de sa famille sur l'appareil d'Etat.
Le deuil national décrété jusqu'au lendemain des obsèques de Kim Jong-Il, prévues le 28 décembre, pourrait n'être que le prélude de luttes de pouvoir risquant de donner des sueurs froides à des diplomaties étrangères impuissantes.
"C'est comme un bocal à poisson. Nous sommes tous en train de regarder et d'essayer de comprendre ce qui se passe", a reconnu Victor Cha, qui fut conseiller de l'ex président américain George W. Bush pour la Corée.
Encore faut-il pouvoir regarder, le régime nord-coréen ayant prouvé, en gardant secrète la mort de Kim Jong-Il pendant deux jours, sa capacité de dissimulation malgré la puissance démontrée ailleurs des réseaux sociaux sur internet.
Les services secrets sud-coréens, ignorants comme les agences de renseignement étrangères du décès du dirigeant jusqu'à son annonce officielle, estiment désormais que la Corée du Nord devrait être placée sous la direction intérimaire et collégiale d'une commission du Parti des Travailleurs, présidée par Kim Jong-Un.
Mais l'important pour Séoul, comme pour Washington et Pékin, est d'éviter un bouleversement trop rapide d'un Etat doté d'armes nucléaires, chimiques, d'un millier de missiles et fort d'une armée de 1,2 million d'hommes.
Car si la terrible oppression politique a dissuadé jusqu'à présent des révoltes populaires massives en Corée du Nord, l'assise du régime est fragilisée par une économie précaire incapable de subvenir aux besoins alimentaires de sa population.
Christian Vabé avec Afp