CES COLLABOS…DE LA TRAHISON, par Bernard DOZA

Le 31 décembre 2012 par IVOIREBUSINESS - Selon Bernard Doza, des pro-Gbagbo en exil et à l’intérieur ont trahi la lutte face au dictateur Ouattara.

C’est dans l’exercice du pouvoir politique que dès l’an 2000, Laurent Gbagbo l’avait compris et dit:
«Si j’avais su que les ivoiriens aimaient autant l’argent, je n’aurais pas fait trente ans d’opposition en croyant à des idées».
Alors pour piéger ceux qui n’ont pas de conviction politique pour résister à la tentation financière, il les encourage:
«Si ton adversaire politique te donne de l’argent, prends le et fais ce que ton cœur te dit».
Certains en ont fait une morale pour justifier ainsi leur manque de conviction politique et de détermination pour le pays.
Car si tu prends en cachette l’argent de l’adversaire en vue de le combattre avec son propre argent, sache qu‘il va rapidement diffuser l’information de ta corruption en direction de tes amis, pour mettre en doute ta moralité politique.
Mais les ivoiriens aiment l’argent, si bien qu’ils bradent leur dignité pour avoir le confort matériel.
Car il faut avoir perdu toute sa dignité pour collaborer avec Alassane Ouattara, le père de la dictature primitive d’Abidjan, qui a refusé le combat pacifique pour la démocratie en venant armé de fusils en septembre 2002 pour tuer la Côte-d’Ivoire au nom des peuples du nord.
Véritable démon en chair, Alassane Ouattara est un criminel froid au service du mal. Car c’est sans émotion qu’il capture et déporte Laurent Gbagbo comme un être vil, pour lui avoir refusé la victoire des urnes (version CEI).
Sous l’œil des caméras, c’est avec une certaine délectation jubilatoire qu’il fait maltraiter par les FRCI, l’épouse (Simone), et fait battre à sang l’enfant (Michel), juste pour être la femme et le fils de Laurent Gbagbo.
Même le tribunal de la CEDEAO qui s’est prononcé en Mars 2012 à Cotonou sur la libération rapide de Michel Gbagbo, emprisonné injustement et piqué par un Scorpion dans sa cellule, n’émeut pas Alassane Ouattara.
Dans notre pays, c’est Alassane Ouattara qui a inventé (dans la tradition des grands seigneurs de guerre bambara du 12è siècle) la culture du « tuer pour tuer ». Il a ainsi créé les conditions de la peur pour l’intégrer dans l’inconscient collectif du peuple, qui l’acceptera selon lui, pour avoir la paix.
Dans l’arrogance verbale des dirigeants du RDR, à travers les invectives quotidiennes d’Amadou Soumahoro qui affirme sans détours: « Nous allons mater le FPI », on perçoit chaque jour la rhétorique de la violence, comme instrument d’intimidation du peuple ivoirien.
J’étais à Abidjan depuis février 2011. Au milieu des bombes pleuvant sur la ville dès le soir du 27 mars, j‘ai vu les hélicoptères français voler sur les toits, tirant à vue, pour décourager toute résistance.
L’après-midi du 12 avril, 75.000 Frci et 18.000 Dozos s’abattent sur la ville (de 7 millions d‘habitants), pour faire main-basse sur les biens et les personnes.
On a vu arriver des FRCI affamés par plusieurs jours de maquis, entrer par vagues de 200 dans les quartiers, dans les maisons, les villas et les immeubles, casser les portes des appartements, violer les femmes, poursuivre les bété (ethnie de Gbagbo), et se partager les biens de ceux qui ont fui les combats.
Rançonner systématiquement ceux qui ont encore de l’argent pour payer leur survie. C’est 10.000 CFA par porte et par jour, sans compter le petit-déjeuner, le déjeuner et le diner, qui nous étaient imposés, à livrer à nos geôliers.
Ensuite payer pendant trois mois une cuisinière, pour faire à manger à une soldatesque venue pour tuer.
Avec en permanence une escouade de FRCI qui campait devant les villas et résidences, alors que les quartiers populaires étaient livrés à la violence gratuite ….
C’est dans cette ambiance d’occupation que nous avons vu (à travers les médias) tous les présidents d’institutions LMP, sommés de se rendre au golf Hôtel, pour rendre les honneurs à Alassane Ouattara, devenu le « président de la Côte-d’Ivoire vaincue. »
Plus grave, une délégation du FPI s’est rendue à la primature dès la fin du mois de mai 2011 (soit un mois après l’arrestation de Laurent Gbagbo) pour discuter avec Soro Guillaume (premier ministre de Ouattara), de la question de son entrée au gouvernement.
Une doléance que Soro guillaume, chargé par Alassane Ouattara de former le premier gouvernement de l’après-guerre, refuse en proposant deux ministères au FPI, qui en voulait six, au nom des accords de Marcoussis.
C’est au vu de ces tractations en coulisse, qui surviennent un mois à peine après l’arrestation ignoble de Laurent Gbagbo par les pro-Ouattara, que dès le mois d’août je décide de donner de la voix.
Surtout pour relancer le combat de la résistance et contrer toute tentative souterraine de rapprochement avec le pouvoir d’Abidjan. A la une du journal: « Aujourd’hui » j‘affirme, que: « Ce régime ne peut pas durer… »
C’est ainsi, vers fin août 2011, des rumeurs de coups d’état contre Alassane Ouattara se propagent. En septembre, elles s’amplifient.
Ce sont des pro-Gbagbo de l’intérieur qui entretiennent le peuple ivoirien, angoissé par l’occupation des FRCI, sur une éventuelle opération militaire de libération nationale.
Il est donc question de faire beaucoup de provisions car l’opération qui devait être violente, allait paralyser la ville, voire le pays, pendant le temps que va prendre l‘évacuation de l‘envahisseur venu du nord. Mais rien ne vient… Et le peuple espère.
En octobre 2011, après une nouvelle sortie médiatique dans le journal: Le temps, je suis convoqué le 14 octobre au ministère de l’intérieur par Ahmed Bakayoko, qui m’envoie chercher par le directeur de la DST, parce qu’il n’apprécie plus ce qu’il appelle: « les dérives verbales contre le président Alassane Ouattara. »
Mais l’entretien tourne court quand le ministre de l‘intérieur de Ouattara affirme ceci: « Monsieur Doza, vous êtes un grand journaliste que j‘admire depuis que j‘étais à l’Université. Mais sachez qu’ici à Abidjan, il y a des FRCI que ni moi, ni le président, ne maîtrisons … »
Malgré cette menace à peine voilée, non seulement je reste à Abidjan, mais je m’entête à vouloir dénoncer la forfaiture Ouattara.
Le 27 février 2O12, je déclare encore dans le quotidien d’Abidjan que: « Laurent Gbagbo a été empêché de gouverner par les hommes de Ouattara, encagoulés dans la rébellion dès 2002.(…)
Alors cessons de mentir, nous verrons Ouattara à l’œuvre quand il sera bientôt dans la même situation… »
C‘est la goutte d‘eau qui fait déborder le vase. Le « Nouveau réveil du 29/2/2012», quotidien d’Henri Konan Bédié, véritable bras politique d’Alassane Ouattara, me dénonce aux FRCI en écrivant: « (…) Depuis quelques temps, les partisans de l’ex-président Laurent Gbagbo ne cachent pas leurs intentions subversives vis-à-vis du pouvoir en place. A l’instar de Bernard DOZA (in le quotidien d’Abidjan du lundi 27 février), ils ébruitent des scénarios visant à renverser les institutions de la république. Et effectivement ils ne dorment pas. »
C’est sur les conseils pressants de certains camarades de la lutte intérieure, que je sors de la Côte-d’Ivoire le 23 mars 2012, vers le Bénin.
Où je me mets en retrait stratégique pour travailler à la chute d’Alassane Ouattara, le génocidaire du peuple autochtone, au profit de la troisième génération des immigrés africains de Côte-d‘Ivoire.
Avec l‘installation progressive de la dictature, voit le jour à Paris, Londres, Rome, Washington, surtout dans les diasporas ivoiriennes, des organisations éparses au nom de Laurent Gbagbo.
L’ancien président ivoirien, grande victime de l’impérialisme, devient de facto, le fonds de commerce de tous ceux qui l’ont utilisé et abandonné à Abidjan aux mains des pro-Ouattara.
Profitant de l’émotion du peuple ivoirien, ils obligent à des cotisations de fonds et encaissent des sommes énormes, en direction des pro-Gbagbo, principalement du Ghana.
Les pro-Gbagbo du Ghana étant censés devenir dans la douleur des ivoiriens, expropriés de leur terre, les sauveurs de la nation par l‘organisation d‘une opération militaire contre le génocidaire d‘Abidjan.
Mais au fil des jours, rien ne se passe.
C‘est alors que la guérilla du « commando beinguiste » apparait. Les frappes militaires du commando binguiste, contrairement aux affirmations de Soro Guillaume (qui, dans une démarche corporatiste (FESCI), accusent Damana Pickas), sont en réalité, le fait de jeunes volontaires ivoiriens nationalistes. En fait, des rescapés de la bataille d’Abidjan, qui ont choisi le maquis en devenant des francs-tireurs pour la libération de la Côte-d‘Ivoire.
C’est donc le commando beinguiste qui depuis le 10 décembre 2011, avec la première attaque de Bangolo en octobre 2011 et la dernière à yopougon toits rouges en décembre 2012, s’est signalé comme la seule alternative armée face à la dictature d’Abidjan.
En cette fin d’année 2012, du côté des partisans LMP de l‘intérieur, comme ceux de l‘exil, qui sont désormais loin du combat de la libération nationale, c’est la cour à Alassane Ouattara.
Ainsi à la veille des élections municipales de février 2013, des partis politiques suscités par des promesses financières, se créent, chaque jour.
Certains barons qui n’hésitent pas, demandent même, au dictateur d’Abidjan de précipiter le financement des partis en vue de la campagne des municipales.
Dans cette opération de charme organisée, le grand perdant du deal c’est le peuple ivoirien qui blessé dans sa chair, regarde et attend la libération.
Envahi dans son propre pays par la légion tribaliste du nord, c’est un peuple ivoirien qui scrute l’horizon ténébreux de la dictature-Ouattara, dans l’espoir d’un lendemain meilleur, tout en comptabilisant les actes posés par ces leaders qui trahissent la lutte au quotidien.
Ces collabos doivent savoir qu’ils seront jugés par le peuple ivoirien, qu’ils trahissent au nom d’intérêts mesquins.
Les collabos ont existé dans la France occupée, pendant la seconde guerre mondiale. Mais ils ont été arrêtés et rapidement exécutés, sans jugement par les patriotes à la libération.
C’est pour cela que, journaliste-écrivain, observateur de l’espace politique ivoirien de ces vingt dernières années, je demande au peuple ivoirien de prendre son destin en main.
Je lui conseille de ne plus rien attendre qui puisse venir, ni du Ghana, ni du Togo, encore moins du Libéria. Car personne ne viendra pour le libérer de la dictature-Ouattara.
Peuple occupé, il voit par lui-même que les promesses de la libération nationale de la Côte d’Ivoire s’étiolent de jour en jour, au profit d’Alassane Ouattara, qui s’installe progressivement depuis le 11 avril 2011, grâce au pacte signé avec certains pro-Gbagbo en exil.
Le génocidaire est même venu à Paris, au micro d’Europe 1, pour appeler les PME et PMI françaises à venir s’installer dans le nouvel Eldorado du capitalisme tropical, car le calme serait revenu à Abidjan, après quelques poussées de violence. Et il a été démenti de l’intérieur par le commando beinguiste.
C’est donc de l’intérieur que surgiront les soldats pour la libération nationale, allant vers la constitution d‘une nouvelle armée à la dimension du peuple de Côte-d’Ivoire, grande figure économique de l’Ouest africain.

Bernard DOZA, journaliste-écrivain, en retrait à Cotonou.