CE QUE M'A PRIS, HIER: PRIERE D’UN PETIT VOYAGEUR PROTESTANT, Par Dr Kock Obhusu

Goûte à ma prière
En ces temps d’impédance
Moi qui ne rêve plus qu’en songe, vêtu de robe d’Eve
Moi qui ne tiens plus que d'une main, drapé de suaire d’Adam
Sur les routes moribondes de l’exil
Moi qui navigue perdu aux confins d’une errance vagabonde, en quête d’oxygène

Goûte à ma prière
Ma prière, supplique d’un temps catéchèse
Et tu sentiras que je ne me parfume pas à l’onde immonde
Même si, las et dos exténué,
Je cours le monde en altitude de pesanteurs
Je cherche
Je cherche le néant
Je cherche le néant vagissant que je ne trouve pas
Alors,

Goûte à ma prière
Pour découvrir ce que m’a pris hier
Je sais que sous un pont armé de béton
Qui claque de félicité au fouet de minuit,
Des âmes agonisent bercées de psaumes
Elles ont toutes, le front garni de perles de sueurs
D’un peuple qui ploie sous les cliquetis de bois bandant d’ivresse
Cathédrale !
Je sais aussi que là-bas, tout au fond de la vallée de mon Bandama
Une eau s’écoule sous un pont d’architecture tribalique
Mais,

Goûte à ma prière
J'ai parcouru le monde affric au prix de mille godasses corrompues
Et las,
À présent,
Je me sens vidé, exténué, enclavé
Je cherche un espoir,
Je cherche une espérance
Je cherche une espérance que je ne trouve pas
Alors,

Goûte à ma prière
Ma prière inondée de larmes
Et seulement tu sauras couleur de ma peine
Et alors tu entendras mon cri
Tu sentiras aussi ma douleur
Paraboles !
Oh Frère,
Frère de temps d’impédance
Frère de tant de suffisance
Je te veux ma voix
Je te veux la voix de ma pénitence
Goute à ma prière
Pour découvrir ce que m’a pris, Hier

DR KOCK OBHUSU
Economiste, Ingénieur