Côte d'Ivoire: Lettre ouverte aux candidats issus de la CNC, Par Sylvain de Bogou

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - Côte d'Ivoire. Lettre ouverte aux candidats issus de la CNC, Par Sylvain de Bogou.

Sylvain de Bogou.

LETTRE OUVERTE AUX CANDIDATS ISSUS DE LA CNC

A Messieurs Charles Konan Banny, Mamadou Koulibaly, Kouakou Konan Bertin et Essy Amara.

Dès les premiers jours de la mise en place de la CNC, j’ai écrit à mon ami Joseph Martial Ahipaud pour lui parler de la responsabilité que vous veniez de prendre face au peuple de Côte d’Ivoire. J’ai profité de l’occasion pour le mettre en garde en ces termes: “l’histoire, notre histoire commune vous jugera et vous condamnera si vous trahissez le peuple”. Ce que j’ai dit à mon ami, dont le parti est un member signataire de la charte de la CNC s’applique aussi a vous.
Depuis le neuf (9) septembre, par “DÉRIVATION” (ce néologisme juridique ne nous surprend pas, car Le Conseil Constitutionnel Ivoirien est à l’image de la CPI avec sa co-action indirect), Le Conseil Constitutionnel a validé la candidature d’Alassane Dramane Ouattara pour les échéances présidentielles de 2015.
A en croire la théorie qui vous a poussés à deposer vos candidatures pendant que votre géant allié le FPI maintient toujours son “NON”, il était temps de faire de “ l’entrisme” pour pouvoir ronger l’ennemi de l’intérieur. Ceux qui ont voulu croire en votre choix, y ont cru. Les sceptiques qui pensent que vous voulez vous servir des militants du FPI pour vous élever continuent de croire mordicus en leur position.
La question est de savoir pourquoi un mutisme coupable devant la grave violation de notre constitution? Le peuple vous a applaudis a grands cris et a tambours rompus. Mais, depuis ce 10 septembre 2015 qui a encore engendré des morts du côté des jeunes Ivoiriens assoiffés liberté, de pain quotidien, de savoir et de vie.
Qu’est-ce qui vous maintient dans ce silence incomprhésible face à tous les abus et surtout face aux assassinats commis par les supporters du RDR sur tout le territoire ivoirien? Pourquoi n’y a-t-il pas de déclaration de votre part pour dénoncer les faits énumérés plus haut? Vous êtes plus au parfum que quiconque des dérives de la part de la plus haute jurisdiction de notre pays et de la part du RDR puis de Dramane Ouattara personnellement.
Enfin, est-ce à dire que vous respectez la règle du “qui ne dit rien consent”? Comment voudriez-vous être jugés demain? Comment voudriez-vous regarder le peuple qui donne chaque jour sa poitrine pour vous mettre sur la tribune des grands? Quel exemple laisseriez-vous aux jeunes qui voient encore en vous des références? Seriez-vous à l’aise si demain le peuple vous baptisait comme les collaborateurs du sanguinaire Dramane Ouattara qui a mis notre pays à genoux? Sachez que l’histoire est la seule juge incorruptible. Elle ne pardonne pas; soit elle libère, soit elle condamne fermement et définitivement.

Une contribution de Sylvain De Bogou