Côte d'Ivoire: Des FRCI occupent encore dans les édifices publics et privés

Le 26 juillet 2012 par L'INTER - Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont déchiré l'ultimatum du chef de l'Etat, ministre de la Défense, Alassane Ouattara.

Soldats FRCI.

Le 26 juillet 2012 par L'INTER - Les Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI) ont déchiré l'ultimatum du chef de l'Etat, ministre de la Défense, Alassane Ouattara.

En effet, un communiqué signé à la mi-mai 2012 par délégation de Koffi Koffi Paul, ministre délégué à la Défense, faisait injonction aux FRCI de libérer au plus tard le 30 juin 2012, les édifices publics et privés ainsi que les domiciles de particuliers qu'ils occupent abusivement et illégalement depuis la fin de la crise postélectorale, en avril 2011. Le ministre de la Défense avait pris le soin de prévenir tous les contrevenants à cet ultimatum, qu'ils s'exposeraient à la rigueur de la loi et qu'ils risquaient de lourdes sanctions allant de condamnations judiciaires à la radiation des effectifs des FRCI, pour ceux qui étaient régulièrement immatriculés.

Mais près d'un mois après cette décision de la tutelle militaire, les FRCI n'ont, pour la plupart, pas bougé d'un iota des sites dont ils ont pris possession par la force des armes. En voici quelques illustrations non exhaustives. Concernant les édifices publics, à Agboville, le Centre de formation de Côte d'Ivoire Télécom, situé à l'entrée de la ville, est le « quartier général » (QG) des 241 éléments des FRCI stationnés dans le chef-lieu de la région de l'Agnéby-Tiassa.

A Grand-Bassam, les FRCI continuent d'occuper une partie de la Zone Franche du VITIB (Village des technologies de l'information et de la biotechnologie, ex-IIAO). A Abidjan, les FRCI ont délesté les policiers du nouveau camp de la BAE (Brigade anti-émeute, une unité de la Police nationale), sis à Yopougon non loin du CHU. Et des FRCI récalcitrants continuent de squatter certains campus et résidences universitaires dont ceux d'Abobo, des 220 logements à Adjamé, de la Riviera II, etc.

S'agissant des établissements privés et des domiciles de particuliers, les FRCI ont toujours leur base au « village de la liberté » du FPI à Yopougon Nouveau-Quartier, et sont encore présents au siège du COJEP (Congrès panafricain des jeunes et des patriotes), aux Toits-Rouges. Toujours à Yopougon Toits-Rouges, au sous-quartier Jean-Paul II, les FRCI continuent d'occuper le complexe hôtelier « Apoha » du maire « déchu » Gbamnan Djidan Jean-Félicien, rentré d'exil d'Accra depuis quelques mois suite aux assurances données par le gouvernement, et qui peine jusqu'à ce jour à récupérer son bien en piteux état.

A Port-Bouët, ces soldats logent toujours dans le vaste maquis « L'Escale des Princes » situé à Gonzagueville, sur la route de Bassam, et propriété privée de Ervé Siaba, ex-conseiller à la présidence en exil au Ghana. Le week-end dernier, nous avons aperçu à la Riviera 3 (Beverly Hills), des quidams en pantalons treillis au domicile presque entièrement ravagé du président du FPI, Pascal Affi N'Guessan, en prison à Bouna depuis bientôt treize (13) mois.

L'autorité de Ouattara mise à mal

Ce n'est pas la première fois que le président de la République, ministre de la Défense, Alassane Ouattara, prend des mesures disciplinaires à l'encontre des FRCI, mais qui ne sont nullement respectées par leurs destinataires.

Ainsi, même s'ils ont fortement diminué, l'on continue de voir circuler dans les rues d'Abidjan, des véhicules non militaires aux vitres teintées et aux plaques d'immatriculation fantaisistes, avec des graffitis estampillés FRCI, et dont les occupants sont des éléments des Forces républicaines de Côte d'Ivoire.

Pourtant, une décision prise en Conseil des ministres il y a près de six mois, était censée mettre fin à ce cafouillage pas du tout digne d'une armée républicaine. Tout comme les tenues bigarrées des FRCI, également interdites mais toujours arborées par certains soldats voire des « Commandants ».

D'ailleurs, dans la perspective de faire appliquer ces dispositions réglementaires, le chef de l’État, ministre de la Défense a créé par ordonnance une unité spéciale, la Police Militaire, dont la mission principale est de traquer les soldats indisciplinés et réfractaires aux édits présidentiels et gouvernementaux. Alassane Ouattara a nommé à la tête de cette brigade un caïd en la personne du Commandant Koné Zackaria, pour nettoyer les écuries d'Augias de l'armée ivoirienne. Certes, il y a quelques résultats. Mais les « brebis galeuses » sont encore trop nombreuses dans les rangs des FRCI, qui sapent l'autorité du président de la République, ministre de la Défense, Alassane Ouattara.

ANASSE ANASSE