Côte d'Ivoire: Déclaration de la société civile sur le policier égorgé à Yopougon par des microbes

Par Ivoirebusiness - Côte d'Ivoire. Déclaration de la société civile sur le policier égorgé à Yopougon par des microbes.

Le policier KOFFI Yao Esaïe sauvagement égorgé en public à sa descente du service, par des "Microbes", dans la soirée du 30 août 2017.

Déclaration FORSCI suite à l’assassinat
d’un policier par les « Microbes » à Yopougon

I- Les Faits

Dans la soirée du 30 août 2017, dans la commune de Yopougon, précisément au quartier Sable, un policier répondant au nom de KOFFI Yao Esaïe a été sauvagement égorgé, en public, à sa descente du service, par des "Microbes", cette cohorte de jeunes gens de 12 à 17 ans, munis de couteaux, de machettes et d’autres objets contondants capables de donner la mort. KOFFI Yao Esaïe était de la 4ème Compagnie républicaine de Sécurité (CRS4) et de la promotion 2008-2009, selon des sources policières.

II- Nos constats

Ce crime inacceptable n'est pas un cas isolé en Côte d'Ivoire. Les assassinats en série des Ivoiriens et des populations sans défense, dont ces enfants délinquants se rendent coupables, sont de notoriété publique depuis la fin de la crise postélectorale de 2010-2011. Ce grave phénomène a pris naissance dans le quartier d’Abobo et se propage de nos jours dans tous les quartiers d’Abidjan. En face, il est notoirement établi que ce triste phénomène ne semble pas véritablement émouvoir le régime en place, qui qualifie ces cruels délinquants « d’enfants en conflit avec la loi ». Du coup, depuis que ces petits assassins blessent et tuent, aucune méthode efficace n'est mise en place pour démanteler leurs réseaux et assurer la sécurité et la quiétude des populations. Pis, ceux de ces criminels qui sont arrêtés sont, pour la plupart, relâchés aussitôt, pour des raisons propres aux autorités supposées compétentes en la matière.

III- Notre position

Face à ces crimes odieux, impunis, incompréhensibles et inquiétants pour les Ivoiriens et pour les populations vivant en Côte d’Ivoire, le Forum des Organisations de la Société civile ivoirienne (FORSCI):
- Condamne avec la dernière énergie la légèreté et l’impuissance affligeantes du régime ivoirien pour la sécurité des populations sans défense ;
- Demande au gouvernement d'œuvrer de façon sérieuse et rigoureuse à éradiquer ce mal à la racine pour éviter que les populations traumatisées ne cèdent à la tentation de l’auto-défense qui se murmure de plus en plus dans nos quartiers ;
- Appelle la population à éviter de se faire justice, mais à faire plutôt preuve de solidarité, de vigilance et d’humanisme face à ces drames dans lesquels des jeunes gens, parce que dangereux, égorgent d’honnêtes citoyens dans l’indifférence de la foule apeurée ;
- Invite les populations à faire preuve de courage et de réactivité en alertant, à temps, les forces de sécurité les plus proches en pareil cas.

Fait à Abidjan, le 4 septembre 2017
Pour le FORSCI
Pulchérie GBALET
Présidente