Côte d'Ivoire: Contraindre la classe politique à la reconciliation, par l'Expert Armand Gérard Obou
Par correspondance particulière - contraindre la classe politique à la réconciliation en Côte d'Ivoire, par Armand Obou.
CONTRAINDRE LA CLASSE POLITIQUE A LA RECONCILIATION
Il y a à peine deux (2) semaines que nous avions lancé un appel au Gouvernement Ouattara lui suggérant de prendre des mesures urgentes pour ramener définitivement la paix dans notre pays. Notamment:
1- La levée immédiate de tous les mandats d’arrêts et la levée de toutes les décisions unilatérales de gèle des avoirs des personnalités de l’ex-majorité Présidentielle.
2- La Libération de tous les Prisonniers Politiques et Militaires encore incarcérés du fait de la Crise postélectorale de 2011.
3- La constitution d’un Gouvernement de Cohabitation Pacifique pour la Réconciliation Nationale.
4- La mise en Place immédiate du Senat qui permet de ne pas envisager la dissolution de l’Assemblée Nationale monocolore qui s’apparente clairement au Parti unique.
5- La suspension des lois sur l’apatridie, la nationalité, le foncier et l’abrogation de celle portant définition de la nouvelle carte électorale.
6- La dissolution de la Commission électorale Indépendante et la mise en place d’une nouvelle Commission Electorale dirigée par un Présidium de personnalités issues de la société civile.
Plutôt que de poser ces actes allant dans le sens de l’apaisement, le Gouvernement a choisi de gagner du temps et de louvoyer. Il fait un conseil des Ministres extraordinaire pour annoncer la libération de 3.000 Prisonniers de droit commun. Ce n’est pas du tout ce qui lui est demandé. Il refuse le transfert de Simone Gbagbo à la Haye contrairement au vœu de l’ex-première dame qui est prête à se défendre devant la CPI comme Laurent Gbagbo le fait si brillamment. Le Gouvernement Ouattara prend cette décision suicidaire de se mettre à dos la communauté Internationale, pour éviter de livrer les chefs de guerre et Guillaume Soro que réclame la CPI. En outre, Il cherche a gagner du temps dans ses discussions de façade avec le FPI en demandant au Parti de Laurent Gbagbo de préalablement rejoindre le CPC avant toute discussion de fond alors que le Gouvernement a depuis toujours négocier avec l’opposition de façon éparse. En clair, le Gouvernement Ouattara refuse désormais la franche discussion avec son opposition significative et choisi de se rebeller contre la Communauté Internationale en refusant à la CPI l’exécution de son mandat d’arrêt.
Et pourtant, la situation économique de notre pays n’est pas du tout reluisante. Les 6.000 milliards d’accords de prêts des bailleurs de fonds que le Président Ouattara prétendait faire pleuvoir sur notre pays ne viendront jamais sans la réconciliation nationale. Les bailleurs de fonds ne bougeront point pour un pays avec une assemblée nationale monocolore de parti unique. Les investisseurs privés n’investiront jamais durablement dans un pays à haut risque avec une tension politique permanente qui laisse présager des affrontements imminents…. Avec un parti au pouvoir laminé par des querelles internes et des jeux d’intérêts insoupçonnés…Un pays quasiment contrôlé par des Bandes armées et des chasseurs traditionnels, savamment entretenues par des anciens chefs de guerre…Un Président en Tourisme dans son propre pays car vivant a l’extérieur…Une coalition au pouvoir désormais divisée avec en ligne de mire les élections de 2015 auxquelles chaque démembrement du RHDP se prépare au risque et péril de l’Alliance politique des Houphouëtistes… Et pendant ce temps les fonctionnaires sont gagnées par la lassitude avec en sus des salaires difficilement assurés en fin de mois…source de corruption galopante dans l’administration publique. Que faire pour sauver la Côte d’Ivoire ?
Il faut nécessairement amener cette classe politique à la table discussion.
Nous en appelons à l’Organisation des Nations Unies, à l’Union Africaine, à la République Française et aux Etats Unis d’Amérique. Le Gouvernement Ouattara, désormais minoritaire dans ce pays, ne peut se permettre de défier ainsi le Monde entier en foulant au pied les règles élémentaires de prévention des conflits. Il est temps, grand temps d’agir en faveur de la Paix et la Réconciliation par contrainte en Côte d’Ivoire. Apres, ce sera beaucoup trop tard. La Cote d’Ivoire ne peut demeurer longtemps encore invivable, divisée, terrorisée par des bandes armées et confisquée par un groupuscule armé. C’est intenable.
Depuis que le Président Ouattara a annoncé sa candidature à trois ans des élections présidentielles à venir, le pays est arrêté. Le RHDP, la coalition qui l’avait soutenue est en lambeau. L’état n’est plus géré. Toute la classe politique n’a désormais d’yeux que pour les élections à venir. Chacun affûte ses armes. Ouattara se surarme pour, malgré l’embargo des Nations Unies. Pendant ce temps, la situation économique et sociale des populations s’empire de jour en jour. Le panier de la ménagère se vide de plus en plus. Les prix de denrées essentielles flambent. Les familles n’arrivent plus à boucler les fins de mois. Les licenciements se suivent en cascade. La paupérisation se généralise de façon rampante que l’on soit à Abobo, à Yopougon ou à la Riviera. L’insécurité est de plus en plus grandissante. Les forces de l’ordre, théoriquement chargées de notre sécurité ne se sentent plus elles-mêmes en sécurité. Elles sont victimes d’embuscades et de tueries toutes les semaines. Qui devrait alors assurer la sécurité des citoyens et protéger les biens des personnes dans ce pays ? En clair le pouvoir d’Etat n’est plus géré en Côte d’Ivoire. Ou du moins, il l’est par les bandes armées. Surtout que son détenteur est en villégiature chaque semaine.
Et pourtant, les financements des bailleurs de fonds et des investisseurs n’attendant que cette classe politique s’entende et fasse la vraie Réconciliation par Amour pour ce pays. Dans une telle perspective, C’est à celui qui est au pouvoir de faire preuve de grandeur et d’humilité pour son pays. En acceptant de faire la Paix avec son Opposition. La Paix à tous les Prix. La Paix par tout moyen. C’est ainsi que Laurent Gbagbo avait accepté, malgré lui de céder le Poste de Premier Ministre à l’opposition au sortir de Marcoussis, de partager équitablement les postes au sein du Gouvernement issu de Marcoussis et de céder le poste de Président de la Commission Electorale Indépendante à son opposition. Laurent Gbagbo avait déployé toute cette force de grandeur et d’esprit pour avoir une relative Paix pour son peuple de 2003 à 2010!
Mais visiblement cette nouvelle classe politique à la force de faire la guerre mais n’a la force de caractère indispensable au dialogue pour la Paix. Comme le recommandait le Grand Sage de Yamoussoukro qui répétait à longueur de discours: “le dialogue est l’arme des forts.
Pour que vive la Cote d’Ivoire, il faut irrémédiablement contraindre cette classe politique à faire la Paix de gré ou de force pour la Renaissance de notre nation meurtrie. Car la Cote d’Ivoire n’appartient pas qu’aux seuls Hommes politiques.
Quelqu’un devra les y contraindre pour la Côte d’Ivoire et pour la préservation de nombreux intérêts étrangers dans ce pays.
A défaut, les élections de 2015 seront l’occasion d’une guerre encore plus fratricide! Entendra qui voudra !
Une contribution de Armand Gérard OBOU
Ingénieur Expert en Economie Numérique
Libre Citoyen