Côte d`Ivoire: Charles Konan Banny, ancien Premier ministre, président de la commission « Vérité et réconciliation »

Le 02 mai 2011 par IvoireBusiness - Alassane Ouattara, Président installé par la Communauté internationale, a choisi Charles Konan

Banny, ancien Premier ministre, pour diriger la commission « Vérité et réconciliation » dans un pays où 3000 personnes ont été tuées lors de plus de quatre mois de crise post-électorale.

De gauche à droite: Desmond Tutu, Soro Guillaume, Konan Banny, Kofi Annan. De Afp.

Le 02 mai 2011 par IvoireBusiness - Alassane Ouattara, Président installé par la Communauté internationale, a choisi Charles Konan

Banny, ancien Premier ministre, pour diriger la commission « Vérité et réconciliation » dans un pays où 3000 personnes ont été tuées lors de plus de quatre mois de crise post-électorale.

"A ma gauche se trouve le Premier ministre Charles Konan Banny. Il se trouve ici car nous avons très prochainement l`intention de le nommer président de la Commission pour le dialogue, la vérité et la réconciliation", a déclaré à la presse M. Ouattara, juste avant de recevoir les membres du groupe dit des Elders (Anciens), des anciens dirigeants mondiaux oeuvrant pour la paix.

M. Banny, 69 ans, a été Premier ministre de transition de Laurent Gbagbo de décembre 2005 à mars 2007, alors que la Côte d`Ivoire traversait une crise née en 2002 avec la tentative de coup d`Etat contre le président Gbagbo.

Cacique du Parti démocratique de Côte d`Ivoire (PDCI, ex-parti unique), diplômé de l`Ecole supérieure de sciences économiques et commerciales (Essec) de Paris, il a dirigé la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`ouest (BCEAO) entre 1990 et 2005.

Il s`était engagé derrière Alassane Ouattara lors de la campagne pour le second tour de la présidentielle de novembre 2010, après avoir soutenu Henri Konan Bédié au premier.

Le président Ouattara avait dit son intention de créer une "Commission Vérité et Réconciliation à l`image de ce qui a été fait en Afrique du Sud", et qui sera présidée par "un laïc accompagné par deux religieux: un chrétien et un musulman", dans une interview au quotidien français La Croix de jeudi.

"Nous avons ajouté le mot +dialogue+ (pour le nom de la Commission) parce que c`est important dans la culture ivoirienne", a déclaré dimanche le chef de l`Etat, accompagné du Premier ministre Guillaume Soro et de plusieurs membres du gouvernement, avant son entretien avec la délégation des "Elders".

Celle-ci se compose de l`ancien secrétaire général de l`ONU Kofi Annan, de l`archevêque sud-africain Desmond Tutu, Prix Nobel de la paix, qui a présidé la Commission de réconciliation en Afrique du Sud, et de l`ancienne présidente d`Irlande et ex-Haut commissaire aux droits de l`homme de l`ONU, Mary Robinson.

"On est venu apporter notre soutien aux Ivoiriennes et aux Ivoiriens, au pays et au gouvernement. Il y a énormément à faire, et par notre présence ici on veut savoir comment vous aider", a dit Kofi Annan, en qualifiant le processus de réconciliation d`"absolument nécessaire".

Desmond Tutu a salué "l`engagement du président et de ses ministres à guérir la nation".

Pour beaucoup d’analystes, l’installation de cette Commission n’est pas frappée du sceau de la sincérité, car l’épuration ethnique des bétés, ethnie du Président kidnappé Laurent Gbagbo, a toujours lieu ainsi que les pillages et les chasses à l’homme des pro-Gbagbo ou des membres d’ethnies supposées l’avoir voté.
Eric Lassale