Côte d’ivoire: La lutte contre la pauvreté passe par la lutte contre les inégalités, par Dr Nash Kpokou (Représentant du Rpci-Ac aux Usa)
Par Correspondance particulière - Les causes de l’aggravation de la pauvreté en Cote d’ivoire sont à rechercher dans l’inégalité profonde qui sévit notre pays.
La Cote d’ivoire constitue un pays possédant quelques-unes des plus grandes réserves de matières premières stratégiques du monde, des sources bon marché d’énergies, des possibilités optimales de production agricole et d’élevage, d’énormes richesses touristiques et une très bonne localisation en termes de géographie économique. Cependant, plus de 80%de ses 20 millions sont pauvres et plus de deux tiers des jeunes Ivoiriens sont au chômage,
A titre d’exemple, il faut signaler qu’entre 2010 et 2013, le nombre de pauvres à augmenter de 18 millions et leur pourcentage est plus depuis que Mr Ouattara est au pouvoir.
En premier lieu, il faut souligner qu’environ 8% les plus riches de la population ivoirienne reçoivent 60% du revenu national Ivoirien, et les 60% les plus pauvres reçoivent seulement 3% de ce revenu.
Dans l’accès aux actifs productifs, comme la terre. Une population rurale considérable n’accède pas au bien de production le plus élémentaire. Il y a les inégalités dans l’éducation, car les 10% les plus riches ont un minimum de douze années de scolarité alors que les 70% ayant le revenu le plus bas atteignent à peine cinq années de scolarite. Cela se traduit par des salaires inférieurs, parce que le fossé entre les travailleurs qualifiés et les non-qualifiés est un des plus grands.
Il y a de grandes inégalités en matière de santé, en raison de la moindre espérance de vie et de la mortalité maternelle et infantile. De 2010 a 2013 des maladies associées à la pauvreté ont causé la mort de 2600 enfants en Cote d’ivoire.
La pauvreté serait de moitié par rapport à celle qui existe actuellement si le programme du gouvernement du FPI avait été applique. L’augmentation de l’inégalité a doublé la pauvreté. C’est ce que j’appelle la pauvreté « non nécessaire », qui est causée seulement par davantage d’inégalité.
Il y a de petites et moyennes entreprises en Cote d’Ivoire, qui sont la principale source d’emplois et qui peuvent générer beaucoup plus, mais qui reçoivent à peine 5% de tout le volume de prêts accordés par les banques coloniales en Cote d’ivoire.
Le régime du président Ouattara doit s’attaquer a l’éradication de la pauvreté parce que le point d’achèvement du PPTE est un atout majeur pour réduire la pauvreté. La clameur sur les inégalités et la pauvreté s’étend, parce que le président Ouattara ne s’intéresse pas au quotidien des ivoiriens de toutes les régions et de tous les partis politiques. Le programme brésilien Faim zéro, par exemple, est absolument anti-inégalités et il développe une stratégie originale en cherchant à inclure toute la société et pas seulement l’Etat dans le travail pour faciliter le droit humain fondamental à l’alimentation.
Il faut débattre a fond le problème de la pauvreté et du développement. Ce ne sont pas des clés magiques, mais toute comparaison entre des sociétés plus ou moins inégales montre l’importance du climat de confiance à l’intérieur d’une société, de la capacité à s’associer, de la conscience civique et des valeurs éthiques.
Les envois d’argent des immigrants ivoiriens en de l’Europe , Amérique du Nord, Afrique, et du Moyen Orient pour aider ceux qui sont restés en Cote d’Ivoire, ont représenté 10 milliards de Franc CFA 2002 a 2012 Ce flux de ressources n’est pas entré dans les calculs des économistes traditionnels, et c’est une sorte de capital parfait, qui n’engendre pas de dette extérieure, mais va vers les secteurs qui sont le plus dans les besoins sociaux et ont a un effet multiplicateur important.
Le Président Ouattara qui a fait ses preuves a la Banque Mondiale et au FMI en qualité de senior économiste devrait en définitive mettre l’économie au service des valeurs éthiques, comme le droit des familles et des enfants, ou celui des jeunes à avoir un travail, ou celui des personnes âgées à être protégés. 70% des personnes de plus de soixante ans en Cote d’ivoire ne disposent d’aucune ressource. Il faut une responsabilité éthique dans les politiques publiques et dans l’action des entreprises privées et tout parti politique qui veut diriger la Cote d’Ivoire de demain doit s’inspirer de ce modèle.
Oui, mais la corruption dévore encore jusqu’à 10% du produit brut Ivoirien. À cause de cela des initiatives sont importantes comme celle de la législature de l’Etat brésilien méridional de Rio Grande do Sul, qui ordonne que le budget économique actuel soit accompagné d’un budget social, avec des objectifs quantifiables dont l’exécutif devra rendre compte annuellement.
Nash Kpokou, Ph.D.
Economiste et Représentant du RPCI- AC aux USA