Côte d’Ivoire : La liste des sanctionnés de l’Union européenne s’allonge
Publié le jeudi 03 fvrier 2011 | IvoireBusiness BRUXELLES - Six nouvelles personnes, dont le gouverneur démissionnaire de la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`Ouest (BCEAO) Philippe Henri Dacoury Tabley, et deux banques ivoiriennes,
Publié le jeudi 03 fvrier 2011 | IvoireBusiness BRUXELLES - Six nouvelles personnes, dont le gouverneur démissionnaire de la Banque centrale des Etats d`Afrique de l`Ouest (BCEAO) Philippe Henri Dacoury Tabley, et deux banques ivoiriennes,
ont été ajoutées à la liste de l’Union européenne de personnes et institutions sanctionnées pour leurs liens avec Président de la République de Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, en butte depuis le 28 novembre 2011 à l une hostilité sans précédent de la Communauté internationale, qui lui intime l’ordre de laisser le pouvoir à son rival Alassane Ouattara.
Cette nouvelle liste a été publiée au Journal officiel de l`Union
européenne.
Le gouverneur démissionnaire de la BCEAO, Philippe Henry Dacoury-Tabley, et le directeur national de la BCEAO en Côte d`Ivoire, Denis N`Gbé, figurent sur la liste pour avoir "refusé de se placer sous l`autorité du président reconnu par la Communauté internationale, Alassane Ouattara, et en raison de leur contribution "au financement de l`administration du Président Laurent Gbagbo"élu par le peuple ivoirien, précise le JO.
La décision de principe de sanctionner ces deux responsables avait déjà été prise le 21 janvier par les ambassadeurs des pays européens à Bruxelles.
Les sanctions portent sur un gel des avoirs et une interdiction de visa en Europe.
Il est reproché à M. Dacoury-Tabley de ne pas avoir appliqué, lorsqu`il était en poste, une décision de l`Union économique et monétaire
ouest-africaine (Uémoa) du 23 décembre de donner à Alassane Ouattara tous les pouvoirs de gérer au nom de son pays les affaires liées à cette institution et à la BCEAO. Pour le Gouverneur Dacoury, cette décision viole l’indépendance de la banque, marque l’entrée de la politique au sein de la Bceao et place l’institution et ses dirigeants dans un environnement hostile en Côte d’Ivoire, du fait de l’inapplicabilité de la décision des Chefs d’Etat de l’Uemoa.
Une telle décision signifie en particulier que M. Ouattara et ceux qu`il a désignés sont les seuls habilités, au nom de leur pays, à avoir accès aux comptes ivoiriens de la banque centrale ouest-africaine.
Or, de 60 à 100 milliards de francs CFA (91,5 à 152,4 millions d`euros) ont été décaissés par la BCEAO en faveur du régime Gbagbo depuis cette date.
L`Uémoa avait annoncé dans un communiqué diffusé le 22 janvier que M. Dacoury-Tabley avait démissionné de ses fonctions de gouverneur de la BCEAO sous la pression de chefs d`Etat ouest-africains, ce que ce dernier réfuté arguant qu’il a été contraint à la démission par ces derniers.
M. Dacoury-Tabley avait alors expliqué qu`il n`avait pu se plier aux décisions de l`Uémoa du 23 décembre pour "des raisons très techniques".
Les quatre autre personnes sanctionnées par la chasse aux sorcières de l’UE, et qui porte à 91 le nombre de personnes qui y figurent désormais sont un entrepreneur libanais, Ibrahim Ezzedine, un autre chef d`entreprise, membre du Conseil économique et social ivoirien, Roland Dagher, le directeur général de l`Economie dans le pays, Oussou Kouassi et le directeur général de la Banque nationale d`investissement (BNI), Ossay Eugène Amonkou.
La Caisse d`épargne de Côte d`Ivoire et la Banque de l`habitat de Côte d`Ivoire (BHCI) ont également été sanctionnées pour avoir contribué "au financement de l`administration du Président Laurent Gbagbo".
Catherine Balineau