Côte d’Ivoire: l’opposition pro-Gbagbo «déplore» les attaques à Abidjan et Agbaou

Le 22 décembre 2012 par RFI - Le Front populaire ivoirien (FPI), parti de l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, ne se reconnaît « nullement » dans les attaques intervenues dans la nuit du jeudi 20 au vendredi 21 décembre, à Abidjan et dans le village d’Agbaou.

Des soldats des Forces républicaines de Côte d'Ivoire, près de la caserne de Yopougon, le 21 décembre 2012. AFP PHOTO/ SIA KAMBOU.

De son côté, le gouvernement ivoirien regrette que « certains » ne s’inscrivent pas dans la logique de la réconciliation.

Les deux nouvelles attaques d’hommes armés contre une caserne de gendarmerie à Abidjan et contre un poste militaire dans le village d’Agbaou, plus au nord, contrastent avec un climat qui se voulait plus détendu après la liberté provisoire accordée jeudi 20 décembre, à huit proches de Laurent Gbagbo dont son ex-Premier ministre, Gilbert Aké N’gbo.

Joint par RFI, Richard Kodjo, porte-parole du FPI, affirme qu’il ne se reconnaît pas dans ces violences visant le régime du président Alassane Ouattara.

De son côté, Bruno Koné, porte-parole du gouvernement rappelle les « messages d’apaisement et de réconciliation que le président de la République fait passer régulièrement » et donne, comme exemple, la toute récente libération provisoire des huit prisonniers pro-Gbagbo dont certains sont inculpés de génocide et de crimes de sang.

Cette décision de la justice ivoirienne est apparue, effectivement, comme un geste d’apaisement auquel la communauté internationale semble tenir. Des négociations sont en cours, à Abidjan, entre le gouvernement et l’opposition au sein du dialogue républicain. Par ailleurs, début décembre, Sylvain Miaka Oureto, président du FPI, avait plaidé la cause des détenus - proches de l’ancien président - devant l’entourage du président français, François Hollande. Auparavant, Sylvain Miaka Oureto avait été reçu par le président sénégalais, Macky Sall, qui endosse, désormais, le rôle de médiateur entre Alassane Ouattara et l’opposition pro-Gbagbo.

Joint par RFI, Bruno Koné regrette, suite aux nouvelles attaques contre les forces de sécurité, que « certaines personnes » aient juste envie de perturber la bonne marche du pays.

Un mort et plusieurs blessés

Le bilan provisoire des nouvelles attaques fait état de un mort et plusieurs blessés. D'après la mission des Nations unies en Côte d'Ivoire (Onuci) et des témoins, des hommes armés de kalachnikovs et de lance-roquettes ont pris d'assaut la gendarmerie de Toits-Rouges, dans le quartier de Yopougon, à Abidjan, pendant deux heures. Un civil, qui était gardé à vue dans les locaux, a été tué et il y aurait plusieurs blessés. Les locaux de la gendarmerie ont été entièrement saccagés et sept véhicules ont été incendiés - des informations données par l'Onuci car les journalistes n'ont pas eu accès au site.

Une heure avant, c'était le check point des forces républicaines de Côte d'Ivoire qui était ciblé par des hommes en armes, dans le village d'Agbaou, à une centaine de kilomètres au nord d'Abidjan. Au moins deux militaires ont été blessés.

Et le weekend dernier, c'étaient encore deux postes de sécurité qui étaient visés à Agboville, au nord-est d'Abidjan. Deux soldats avaient été tués.

Les forces de sécurité ivoiriennes sont la cible de nombreux assauts depuis le mois d'août - des violences qui s'étaient calmées ces dernières semaines - imputés, par le gouvernement, à des sympathisants de Laurent Gbagbo, ce que ces derniers ont toujours nié.

Le chef de la mission de l'ONU en Côte d'Ivoire a fermement condamné ces attaques. Bert Koenders a déploré que ces actes surviennent alors que les relations entre le pouvoir et l'opposition semblent se détendre.

rfi.fr