Côte d’Ivoire : Face à la fronde sociale et aux revendications légitimes des jeunes, le pouvoir répond encore par la répression

Par Ivoirebusiness - Côte d’Ivoire. Face à la fronde sociale et aux revendications légitimes des jeunes, le pouvoir répond encore par la répression.

Affrontements étudiants-forces de l'ordre à l'université Félix Houphouët Boigny d'Abidjan-Cocody, le mardi 12 avril 2016.

Dans tous les pays du monde, la jeunesse est un facteur essentiel du développement parce qu’elle représente la main d’œuvre de demain. Depuis plusieurs semaines voire des mois, face aux augmentations hautement inflationnistes des prix de denrées de premières nécessités, à la hausse effrénée des taxes sur des produits, à l’insécurité qui reste toujours à un niveau élevé dans des villes et des villages mis à feu et à sang et au manque de matériel si ce n’est d’infrastructures pour qu’élèves et étudiants fréquentent convenablement l’école, plusieurs représentants de la société civile et de syndicats dont celui estudiantin appellent à des manifestations pour exprimer leur ras-le-bol.

Le régime d’Abidjan qui est arrivé au pouvoir dans le sang, après avoir durablement communiqué des mensonges, se retrouve pris à son propre piège. En fait, depuis qu’il a accédé au pouvoir, Alassane Dramane Ouattara promet la création de millions d’emplois des jeunes. Il dit avoir restauré les universités. Tout cela encore une fois n’est que de la communication. En réalité, les budgets qui ont été annoncés n’ont pas servi pour les affectations annoncées.

Les étudiants se retrouvent donc avec des locaux sans matériel. Le minimum n’existe pas pour cette jeunesse qui sera le capital humain de demain. Mais l’incapacité du pouvoir à mettre à disposition des conditions d’études pour la jeunesse n’est pas la seule tare qui révolte. En effet, alors que chômage est galopant, que le népotisme et la corruption sont la règle dans ce pays, le prix des taxes augmentent sans aucune justification au niveau budgétaire.

Dans un pays soucieux de sa jeunesse, quand celle-ci manifeste son mécontentement, il convient de l’écouter pour travailler au règlement des problèmes. L’actualité en France montre bien cet état de fait. Mais en Côte d’Ivoire, plutôt que d’écouter cette jeunesse qui exprime des revendications légitimes, le pouvoir la réprime. Des blessés et des arrestations sont nombreux à ce jour.

Démocrates que nous sommes, nous soutenons cette jeunesse dans ses revendications parce qu’elles sont justes et légitimes. Nous condamnons par conséquent les actes de répression et d’intimidations du pouvoir. Ces actes ne peuvent pas être les solutions des problèmes graves qui se posent et des réponses aux revendications sociales et sociétales.
Nous demandons sans condition la libération des étudiants arrêtés.
Fait à Paris le 14 avril 2016
Dr Claude Koudou, Enseignant-Ecrivain ; Président de l’ONG « Convergences pour la Paix et le Développement de l’Afrique ». Contact Mail : ongconvergencespaixdev@gmail.com

Ampliations : Elysée ; Union Européenne ; Union Africaine ; CEDEAO ; Amnesty international ; FIDH ; MEDEF ; CGT ; FO ; CFTC (France) ; Kremlin ; Ambassade de Côte d’Ivoire en France