Côte d’Ivoire : Charles Konan Banny, une star médiatique qui s’ignore
Par IvoireBusiness/ Débats et Opinons - Côte d’Ivoire. Charles Konan Banny, une star médiatique qui s’ignore.
Le président Charles Konan Banny est un homme public de par les hautes fonctions qu’il a exercé aux Etats Unis d’Amérique, au Sénégal et en Côte d’Ivoire. Cela est un fait banal dans la mesure où, à ces fonctions, il a géré de la ressource humaine issue de toutes les strates de la société. A ce titre, ses administrés ont évoqué son nom partout. Et, par effet multiplicateur, son nom a été répété dans les marchés, avions, véhicules de transport privé comme public, dans les champs, les usines, les ateliers, dans les écoles et j’en oublie. Dans la Sous-région ouest africaine, toutes les coupures du franc Cfa ont porté la signature de monsieur Charles Konan Banny, de longues années durant. Il a participé à plusieurs rencontres et animé des conférences de haut niveau, il a voyagé partout en somme, il a fait ses humanités. Toute chose qui lui confère une réputation d’Homme public. En revanche, le président Charles Konan Banny n’a pas le profil de l’exubérance.
Profil de l’exubérance
Je n’ai jamais approché ni rencontré monsieur Charles Konan Banny. Mais un jour, lorsque je suis allée au village, mon grand-oncle, avec une mine on ne peut plus grave, s’est exclamé à moi dans la langue Yaworê (notre langue) : « ma fille, Bédié ne veut vraiment plus garder l’héritage de Nanan Houphouët ! » Il poursuit et me demande : « pourquoi en veut-il tant à Banny alors ? Banny par-ci, Banny par-là, Banny a-t-il tué ou amené du pian sur un village de lépreux ? Ma fille Rosine, sous la sécheresse, quand il n’y a plus d’eau et lorsqu’on en trouve dans une marre lointaine, on ne va pas renverser l’eau obtenue dans la jarre de la cour voisine. Si lui Bédié s’en va dans la tombe, lui plait-il d’éteindre tous les feux dans le foyer du père et laisser pourrir les provisions, en ce moment, comment allons-nous faire pour survivre à sa mort ? Que l’esprit de Nanan Houphouët assiste Banny dans sa noble détermination, l’homme ne finit pas ». Analphabète qu’il est mon grand-oncle, à travers sa réflexion, met Bédié en tort de vouloir honorer ses propres normes comme étant un impératif de vérité absolument universelle, à partir de son appel de Daoukro. Mon grand-oncle pose en même temps un problème moral. Il rejoint, en cela, Blaise Pascal qui disait : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà…» Ayant perçu le sens de la position de mon grand-oncle, je me suis mise à savoir qui est le Président Charles Konan Banny. Je ne nie pas avoir toujours entendu parler de l’homme. J’ai vu son image dans la presse, souvent à la télé quand il était Directeur National de l’Agence principale de la BCEAO à Abidjan et Gouverneur de cette même Institution financière au Sénégal. Je l’ai aussi aperçu lors de quelques meetings du PDCI-RDA quand il fut libéré de ses charges de 1er Ministre, de plus quand il dirigeait la CDVR. Le président Charles Konan Banny m’est toujours apparu comme un homme normal, un citoyen qui vit son existence dans la simplicité et la discrétion. Il est très sobre dans la parole ce qui traduit, d’ailleurs, ses propos mesurés et d’aplomb. Comment pourrais-je comprendre la star médiatique que le président Banny est devenu, sans aucune entreprise de courtisan de presse ?
Non courtisan de la presse
Si le président Banny ne s’efforce à aucune habileté à séduire la presse et les média, d’où vient-il qu’il en soit une star ? Je pourrais répondre que l’homme reste entier et total. On ne peut donc lui reconnaitre que les erreurs attachées à la nature biologique faite de défauts que tous les hommes se partagent. En ce qui le concerne, le président Banny fait des efforts pour ramener ces défauts humains à un degré de non nuisance. Il doit ces efforts à son éducation traditionnelle, à ses convenances culturelles enrichies des valeurs qu’il a acquises à l’école et dans le monde. De plus, en homme de foi catholique, le président Banny refuse de tomber dans les mondanités existentielles et haïssables. D’où le travail formidable, de Chef d’Entreprise et non de Chef de guerre, qu’il a abattu à la CDVR. Ses conclusions implacables et sans appel ne seront jamais publiées par le clan des régnants qui ont tout à se reprocher dans ce-dit rapport. Nombre de personnes conviennent avec moi qu’adopter une telle ligne de conduite dans la société relève d’énormes sacrifices à consentir. En conséquence, vous devenez la cible des hommes de proie, celle des inimitiés des personnes de peu de scrupule aux armures de souillures. Vous faites l’objet de toute sorte de calomnies, vous devenez un déversoir de bile et de haine gratuites des hommes qui, sans valeurs ni mérites, ne doivent leur existence qu’aux compromissions. Cela explique donc que le président Banny soit devenu, sans le vouloir, une star médiatique. Quelles grâces ?
Qui sont les promoteurs de Charles Konan Banny ?
Il y a deux catégories de mécènes du président Charles Konan Banny. Dans la première catégorie se trouvent quelqu’un qui a mailles à pâtir avec tout : son passé cousu sur du faux, son imposture, ses instincts de bourreau, ses crimes de sang et contre l’humanité, ses embrouilles judiciaires, sa tyrannie et son penchant pour les divisions ethnico religieuses, ses mensonges érigées en morale d’Etat…Un autre qui, malgré son âge, est le lâche personnifié doublé d’un peureux qui se renie à coup de billets de Banque. Dans la deuxième catégorie, il y a un second couteau qui dit avoir fait des études d’avocat et prétend pratiquer ce métier. Cependant, le meilleur instrument de la pratique de ce métier lui manque de façon triviale : l’éloquence, il fait plutôt usage d’un verbe bancal à l’emploi grammatical lacunaire. Il n’a jamais su monter un dossier de défense ni pu gagner un procès. Ce qu’il sait faire, ce sont les calomnies, les dénonciations, les arabesques et les pleurs pour apitoyer ses offreurs de postes quand ses intérêts l’exigent. Une fois devenu 1er ministre, le prince nommant et régnant est allé jusqu’à douter de la formation de son sous-ordre. Il lui a posé la question de savoir où a-t-il fait ses études d’avocat, s’en sont suivi les humiliations publiques en conseils de ministres jusqu’à sa répudiation pour incompétence. Sur le terrain politique, un jeune cadre l’a laminé et battu à plate couture à la régionale chez lui. C’est en ayant tordu les bras à ce jeune cadre, à travers la machine à broyer du prince régnant, que la victoire lui a été offerte. Par dignité, j’aurais refusé de revenir dans le gouvernement mais, suis-je ce dernier qui bat de la que devant son maître ?…Même tout récemment, il a fait perdre sa candidate aux élections des femmes urbaines de son parti. Il se prend pourtant pour le successeur naturel du vieux-rajeuni de son parti. Banny a détourné 16 milliards alloués à la CDVR, Banny est inquiet, son rêve s’est brisé, à la CNC, Banny et ses amis n’ont encore rien compris et patati et patata. Ces babils de personnes péteuses sont relayés par une certaine presse réduite à de simples papiers à torcher. Qu’est-ce que cela peut bien faire au président Charles Konan Banny dans sa décision de défendre l’or du père ? Une fois aux affaires, il entend être au service du bien-être de ses frères et sœurs, de ses filles et fils et celui des futures générations dans une Côte d’Ivoire-nation où règneront la concorde, le culte du travail bien fait, la justice, la démocratie, la fraternité dans l’éthique, la morale et la paix définitive. Je terminerais en souhaitant bon vent à l’étalon de bonne extraction qu’est Charles Konan Banny qui jouit d’une virginité, sans équivoque, en matière de crimes humains et économiques. Il n’est ni bavard, ni adulateur, ni corrompu… C’est justement, ce qui fait de lui un homme craint par ses détracteurs. Monsieur le président Banny, foncez sans tenir compte de la qualité des hommes et des supports qui font votre promotion, la plus belle rose poussant sur du fumier, ceux-là vous feront Roi.
Une contribution de Bécan Tiékpa Alice-Rosine