Côte d’Ivoire : Après la justice des vainqueurs, l’art des vainqueurs?: Sidiki Bakaba blacklisté par les médias d’Etat ivoiriens
Par Le Nouveau Courrier - Sidiki Bakaba blacklisted par le régime Ouattara.
C’est un phénomène sur lequel l’humoriste Dolo Adama dit Adama Dahico avait attiré
l’attention de l’opinion ivoirienne. La diva
Aïcha Koné en a elle aussi été victime selon un
certain nombre de médias. La RTI, financée par
la redevance des Ivoiriens toutes tendances politiques
confondues, a manifestement mis en
place une sorte de liste noire de chanteurs,
comédiens, acteurs et réalisateurs estampillés
«pro-Gbagbo» et dont les oeuvres ne doivent surtout
pas être promues ou tout simplement diffusées
à l’antenne.
Le Nouveau Courrier est en mesure d’affirmer
que l’ancien directeur général du Palais de la
Culture, le comédien, acteur, réalisateur et formateur
Sidiki Bakaba, fait l’objet d’une véritable
fatwa tacite au sein de l’audiovisuel public.
Diffuser une de ses pièces de théâtre ou un film
dans lequel il intervient, y compris en simple
qualité d’acteur, est inconcevable pour les
marionnettistes de l’ombre qui structurent la
police de la pensée et mettent en place, sinon un
«art officiel», du moins une liste d’artistes «validés
» par le régime et dont les oeuvres ne «heurtent
» pas les nouveaux maîtres d’Abidjan.
Certains observateurs ont remarqué que son
nom a été volontairement «oublié» par l’actuel
patron du Palais de la culture, qui a communiqué
sur la poursuite de certaines activités dans l’établissement
qu’il dirige, notamment les activités
qui s’organisent autour de l’oiseau-livres, l’ancien
avion du président Félix Houphouët-Boigny
astucieusement transformé en bibliothèque pour
enfants par… Sidiki Bakaba !
Même le fait d’être notoirement proche d’un
certain nombre de figures assimilées à tort ou à
raison au président Gbagbo est désormais considéré
comme un casus belli artistique, selon des
informations de première main que nous avons
recueillies. Bienheureux Gérard Depardieu qui
peut ouvertement s’opposer au gouvernement de
son pays et multiplier les frasques et provocations,
y compris contre le drapeau national, tout
en continuant à bénéficier de l’exposition médiatique
«naturelle» à laquelle il a droit dans les
médias financés par les contribuables de son
pays !
Benjamin Silué