Bouaké - La résidence d’Amani Michel dévalisée

Publié le lundi 7 mars 2011 | L'expression - Portails défoncés, fenêtres, toitures, bien mobiliers et appareils électroménagers emportés…La luxueuse résidence de l’ex-ministre de la Défense à Bouaké, a triste allure depuis hier, en début d’après-midi.

Michel amani, ancien ministre de la Défense, devant Philippe Mangou, chef d'Etat-major des Armées.

Publié le lundi 7 mars 2011 | L'expression - Portails défoncés, fenêtres, toitures, bien mobiliers et appareils électroménagers emportés…La luxueuse résidence de l’ex-ministre de la Défense à Bouaké, a triste allure depuis hier, en début d’après-midi.

Bâtie près du bureau régional du Fnuap, au quartier Kennedy, cette somptueuse villa a subi pendant près de trois heures, la furia des populations venues de tous les quartiers de la ville. Comme s’ils s’étaient passé le mot, hommes, femmes, jeunes et enfants dans un même élan, ont rallié ce quartier huppé de la capitale du Centre, pour disent-ils venger le pillage des domiciles des cadres du Rhdp, en cours actuellement dans les zones sous contrôle des soldats pro-Gbagbo.
A Abidjan, les résidences de nombreux ministres et personnalités ont été saccagées et pillées par des braqueurs. Ce sont les résidences de Dagobert Banzio, Charles Koffi Diby, Sidiki Konaté, Allah Kouadio Rémy, Adama Toungara, François Amichia, Amadou Koné, Mabri Toikeusse, Général François Konan-Banny, la maison familiale de Jean-Baptiste Ekra, Méité Sindou, Amadou Koné, Yaï Constance, N’dri Celestin, Sidy Diallo.

« Quand tu danses avec un aveugle, il faut de temps en temps le toucher pour qu’il sache qu’il n’est pas seul. Depuis le début de la crise post électorale, personne n’a touché à cette résidence. Mais depuis un certain temps, c’est la mode à Abidjan. Des jeunes patriotes s’attaquent aux domiciles de nos leaders du Rhdp. Trop, c’est trop. On ne peut plus de contenir. Voila pourquoi on s’est donné rendez-vous, ici, ce matin. C’est juste pour montrer au Fpi, que nous aussi, on peut être des sauvages », s’écrie un leader du mouvement, sous le sceau de l’anonymat. Pioche à la main, il enlève tout ce qui peut être porté dans la maison. Selon un témoin qui assisté aux premières heures du pillage en groupe, ce sont d’abord les appareils électro ménagers qui sont partis en premier lieu. Ensuite le mobilier, puis les sanitaires et actuellement la toiture. Une fois dehors, les groupes de jeunes mettent en tas, le butin. Un est chargé de la surveillance pendant que les autres retournent à l’intérieur pour se servir à nouveau. Pour le convoyage des biens volés, les populations de Bouaké, n’ont pas lésiné sur les moyens. Des camions 5 tonnes et des camions bachet, des motos taxis ont été sollicités. Ceci a occasionné un ballet incessant de véhicule entre le centre ville et la résidence du ministre Amani. Aux environs de 11 h, la villa du cadre du Fpi à Bouaké était déjà dévisagée. Plus imposant, le transport du groupe électrogène a nécessité beaucoup de bras valide. Dans une totale allégresse, certains jeunes ont prêté main forte au nouveau propriétaire du groupe, pour la montée dans le camion berne affrété. Moins robustes pour emporter des biens, les jeunes enfants se sont consolés par des baignades dans la merveilleuse piscine de la résidence.

Marcel Konan
Correspondant régional