Bouaké: La flambée des prix de plus en plus insupportable

Publié le mercredi 8 mars 2012 | Le Mandat - En plus de l’insécurité grandissante, la vie à Bouaké est de plus en plus coûteuse, au regard de la flambée considérable des prix des produits de première nécessité. Les populations sont donc plus que

Scène de marché.

Publié le mercredi 8 mars 2012 | Le Mandat - En plus de l’insécurité grandissante, la vie à Bouaké est de plus en plus coûteuse, au regard de la flambée considérable des prix des produits de première nécessité. Les populations sont donc plus que

jamais dans le désarroi total. Le prix des produits laitiers, pétroliers, de l’huilerie, des viandes, poissons et vivriers (céréales, tubercules, légumes) connaît une hausse, on ne peut plus remarquable. Le coût du sac de riz, quant à lui, varie conformément à la qualité. Le prix du sac de 50 kilogrammes de riz brisure, communément appelé ‘‘riz cassé’’ est à 25500 FCFA dans certains magasins et à 26000 FCFA dans d’autres. Celui appelé communément ‘‘déni kacha’’ est passé de 11 500 à 15500 FCFA, le ‘‘riz papillon’’ de 14500 à 19500 FCFA quand le riz local passe de 15000 FCFA le sac, à 16000 FCFA. Le kilogramme d’haricots varie entre 650 et 700 FCFA. Le sac de maïs de 50 kilogrammes est à plus de 20000 FCFA. La banane plantain est vendue quatre à 500 FCFA sur le marché, tandis que le prix de l’igname est de 1000 FCFA les quatre tubercules. Le kilogramme de pommes de terre varie entre 550 et 600 FCFA, selon la disponibilité. Les légumes sont vendus par tas de 100 et 200 FCFA pour les aubergines, les tomates, les épices, l’oignon et autres. Le kilogramme de tomates et d’oignons se négocie entre 500 et 550 FCFA. Une donne qui trouble le quotidien des foyers dans la capitale du Centre. Où les populations pansent difficilement les plaies d’une décennie de crise civilo-militaire. La flambée des prix gagne du terrain à différents niveaux du marché. Pour ce qui est des ressources animales et halieutiques, le kilogramme de viande est passé de 1600 à 1900 FCFA et le poisson se vend par tas de 500, 1000, 2000 voire 3000 FCFA par endroit. Le litre d’huile est passé de 800 à 1000 FCFA, tandis que le kilogramme de lait en poudre est à 3000 FCFA, contre 27OO FCFA par le passé, et celui du sucre est monté à 700 FCFA au lieu de 500 FCFA. La boîte de lait concentré sucré de 900 grammes coûte 1000 FCFA. Les produits pétroliers, notamment, le gaz butane, connaissent également une hausse des prix. Le prix de la bouteille de 12 kilogrammes oscille entre 6500 et 7000 FCFA et celle de 6 kilogrammes est à 4000 FCFA, tandis qu’officiellement, leurs coûts sont respectivement fixés à 4000 FCFA et 2500 FCFA. L’essence est passée de 550 à 774 FCFA à la station, et 850 FCFA chez les revendeurs.

Aucun quartier n’est épargné

De Belleville à Ahougnansou, Sokoura, Air France, Dar-es-Salam, Djanmourou, Gonfreville, Koko, Broukro, N’Gattakro, en passant par le grand marché au centre-ville, pour ne citer que ceux-là, le constat est le même dans tous les quartiers, à quelque différence près. Les consommateurs ne se lassent pas de crier leur désarroi face à cette hausse des prix. ‘‘Le marché est devenu cher, on ne peut plus y aller aujourd’hui avec 1000 FCFA. Tout a augmenté et les commerçantes nous font le tas de trois tomates à 100 FCFA ; on ne peut plus acheter de la viande parce que le kilogramme est à 1900 FCFA’’, déplore dame Kouamé Jeanne, ménagère. Mme Diomandé, fonctionnaire, soutiendra que ‘‘cela dépasse souvent l’entendement’’ car les prix ‘‘ sont passés du simple au double, voire au triple’’.

Des raisons peu convaincantes

Des commerçants et producteurs rencontrés expliquent les raisons de cette augmentation par la cherté du coût du transport, de production et des tracasseries routières qu’ils subissent. M. Traoré, commerçant de pommes de terre, soutient que son produit est importé du Mali voisin et les tracasseries routières les contraignent à vendre à ces prix, afin de réaliser des profits. ‘‘Les forces de l’ordre ne nous facilitent pas la tâche. Pour un chargement de camion de 10 tonnes, on est obligé de payer plus de 150.000 à 200.000 FCFA pour le transport, sans compter ce qu’il faut donner sur la route. Cela nous revient trop cher’’, a renchéri M. Ouattara, commerçant d’ignames. ‘‘Le transport est devenu très cher et les producteurs sont beaucoup compliqués. Ils nous font savoir que le coût de la production est élevé, donc nous sommes obligée de vendre un peu cher pour faire des bénéfices’’, nous a confié dame Amoin Blandine, commerçante de légumes. M. Sidibé, commerçant de céréales, ne la contredira pas, dans la mesure où il soutient que le coût du carburant qui a doublé est à l’origine d’une telle situation. ‘‘L’augmentation du prix de l’essence a entrainé un changement au niveau des prix des produits, car le transport en a également subi le changement’’, a-t-il dit. Comme si cela ne suffisait pas, les populations se trouvent confrontées au problème de factures d’eau et d’électricité. Aujourd’hui, la question de ces factures est diversement appréciée des uns et des autres. Pendant que certains font l’effort de s’acquitter de celles-ci, d’autres affichent leur volonté de ne payer que celles de l’année 2011-2012. Malgré le semblant de stabilité qui pointe à l’horizon, le cauchemar des populations semble loin de connaître un dénouement heureux quand l’on sait que, même si des efforts sont en train d’être faits par le gouvernement actuel pour circonscrire cet épineux problème, il demeure tout de même une réalité.

DH DE BRAZZA
(Correspondant régional)