Avions de guerre, embargo, protection des civils... : Les explications de l`ONUCI

Publié le vendredi 4 mars 2011 | L'Inter - Depuis le mardi 1er mars 2011, la Force onusienne a reçu deux avions de guerre de type MI 24.

Un Mi24.

Publié le vendredi 4 mars 2011 | L'Inter - Depuis le mardi 1er mars 2011, la Force onusienne a reçu deux avions de guerre de type MI 24.

C'est l'information donnée à la presse, hier jeudi 3 mars à la représentation onusienne en Côte d'Ivoire à l'hôtel Sebroko dans la commune d'Attécoubé, par le porte-parole de l'Onuci Hamadoun Touré. Il dit avoir donné cette information aux Ivoiriens pour les rassurer qu'ils ne devront pas avoir peur en voyant ces avions de guerre voler au-dessus de leur tête. « Nous avons eu deux hélicoptères de combat MI 24 depuis mardi. Ils seront affectés à des tâches de paix et de protection des civils. Pour des besoins de protection, il faut des moyens dissuasifs », a-t-il indiqué en substance, au cours du point de presse hebdomadaire de l'Onuci. Pour le porte-parole du représentant spécial du secrétaire général de l'Onu en Côte d'Ivoire, ces engins ne serviront pas à faire la guerre. « Au début, la force de l'Onuci était composée de militaires. Il faut savoir que si nous ne l'avons (la guerre) pas fait avec des fusils ou des chars, ce n'est pas avec des avions que nous la ferons », a-t-il précisé. En revanche, il a martelé que les casques bleus se défendront si d'aventure ils sont attaqués. « Nous riposterons si nous sommes attaqués », a-t-il martelé, avant de réaffirmer l'engagement des forces onusiennes aux côtés des femmes qui ont entrepris ces derniers temps des marches pacifiques pour crier leur ras-le-bol. « Nous sommes prêts à aller aussi loin que nous le pourrons, aussi loin que nous le permettra notre mandat. Il revient aux autorités ivoiriennes d'assurer la protection des civils » a-t-il soutenu, comme pour se défendre contre les plaintes relatives à l'inutilité de leur présence en Côte d'Ivoire. Il a précisé que l'engagement de l'Onu aux côtés des civils vient en appoint aux autorités policières et militaires. Or en ce moment, a-t-il déploré, il y a des difficultés entre les deux forces, et l'Onuci a du mal à assurer de manière efficace sa mission. Hamadoun Touré estime que la difficulté est d'autant plus grande qu'elle prend en compte la superficie des communes et les entraves à la liberté de circulation des casques bleus. « Avec l'effectif que nous avons et l'étendue des quartiers, il nous est difficile de circuler avec les difficultés relatives aux entraves à la liberté de mouvement de nos troupes », a-t-il justifié, ajoutant au passage avoir demandé une trêve aux parties en conflit afin que les humanitaires puissent aller au secours des populations. « Nous avons souhaité une trêve pour venir en aide aux populations. Avec le couvre-feu et les tirs, nos agents ne peuvent pas aller porter secours aux populations d'Abobo », a-t-il indiqué. Revenant sur l'affaire des avions de guerre qu'aurait fait acheminer en Côte d'Ivoire le régime de Laurent Gbagbo, l'orateur reconnaît qu'il y a eu des erreurs. Et ce, parce que l'information véhiculée par l'Onuci tire sa source d'un rapport rédigé par des experts sur le terrain. Il estime toutefois que des précautions n'ont pas été prises pour vérifier les faits et qu'ils n'ont pu accéder au site où ces avions étaient censés être montés. « Nous n'avons pas pris les précautions pour vérifier et nous n'avons pu accéder au site.

Nous l'avons reconnu et fait ce qu'il fallait sur le plan diplomatique. Il faut tirer les leçons de ce qui s'est passé », a-t-il argumenté, non sans inviter les parties en conflit à mettre balle à terre. Car pour lui, tant qu'on n'aura pas une solution pacifique à la crise ivoirienne, il n'y aura pas de sécurité, ce qui peut provoquer un embrasement, a-t-il déduit.

Y. DOUMBIA