Avant les résultats du panel : Sons discordants déjà entre l`UA et la CEDEAO

Publié le mercredi 9 février 2011 | L'Inter -.Le navire de guerre sud-africain à Abidjan inquiète Goodluck Jonathan

Le Président nigerian GoodLuck Jonathan et le Premier ministre kényan Raila Odinga, le 31 janvier 2011 à Addis Abeba au sommet de l'UA.

Publié le mercredi 9 février 2011 | L'Inter -.Le navire de guerre sud-africain à Abidjan inquiète Goodluck Jonathan

Alors que des experts de l'Union Africaine(UA) ont entamé, lundi 7 février 2011, une évaluation du processus électoral en Côte d'Ivoire, la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dénonce des compromis avec Laurent Gbagbo. Hier mardi 8 février, le président de la Commission de la CEDEAO, James Victor Gbeho a, en effet, critiqué sévèrement à Abuja, au Nigéria, des tentatives de compromis avec M. Gbagbo. «Certains parmi nous encouragent Gbagbo à ne pas céder (...). La solidarité (...) au sein de la communauté internationale s'est vite érodée », a-t-il avoué au cours d'un point de presse. La CEDEAO avait menacé, en décembre dernier, d'user de la force pour contraindre Laurent Gbagbo à céder le pouvoir à Alassane Ouattara. Mais le dernier sommet de l'UA, fin janvier à Addis-Abéba, a plutôt préconisé une issue pacifique à la crise ivoirienne par la négociation. James Victor Gbeho, au nom de la CEDEAO, a exprimé, hier, sa déception sur la gestion de la crise ivoirienne par l'UA. C'est que pour la CEDEAO, l'option militaire est celle qui peut obliger Gbagbo à quitter le pouvoir. Recevant à Abuja, avant le sommet de l'UA, le Premier ministre de Ouattara, Guillaume Soro, la ministre nigériane des Affaires étrangères, Mme Hajia Salamatu Suleiman, avait estimé que l’usage de la force était ''devenue inévitable'' pour pousser Gbagbo à la sortie. Mais à Addis-Abeba, la volonté de la CEDEAO d'en finir militairement avec le régime Gbagbo s'était heurtée à la position plus souple de l'UA. Pour rappel, une bataille diplomatique avait éclaté et opposé, d'un côté, les chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), en majorité favorables à Alassane Ouattara, et de l'autre, ceux de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC), qui ont défendu la position de Laurent Gbagbo. Conduits par le Nigérian Goodluck Jonathan, les chefs d'Etat de la CEDEAO avaient vu d'un mauvais œil la trop grande implication de leurs homologues de l'Afrique australe dans le règlement de la crise ivoirienne. A Addis-Abéba au sommet de l'UA, l'Afrique de l'Ouest avait indiqué n'avoir jamais fourré son nez dans les crises au Zimbabwé et à Madagascar et qu'elle voudrait que la SADC en fasse autant en laissant la CEDEAO régler en priorité la crise ivoirienne. Mais au finish, c'est l'Union Africaine qui a imposé sa méthode pour la résolution de la crise post-électorale en Côte d'Ivoire, au moyen d'un dialogue entre les parties ivoiriennes. «Nous avons décidé de mettre en place, sous l'autorité de l`Union Africaine (UA), un panel de règlement de la crise ivoirienne», devait annoncer, depuis la capitale éthiopienne, le président mauritanien, Mohamed Ould Abdelaziz, vendredi 28 janvier 2011, à l'issue d'une réunion de près de cinq heures et à huis clos du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union Africaine (UA). Les experts envoyés à Abidjan par le panel de chefs d'Etat ont entamé leur mission avant-hier lundi. C'est ce moment que choisit le président de la Commission de la CEDEAO, Victor Gbého, pour critiquer l'Afrique du Sud- dont le Président Jacob Zuma est un membre du Panel de chefs d'Etat- l'accusant d'avoir envoyé un navire de guerre au large de la Côte d'Ivoire. C’est à croire que Goodluck Jonathan, président en exercice de la CEDEAO et l'organisation sous-régionale s'inquiètent des manœuvres de l'Afrique du Sud sur les côtes ivoiriennes «Je suis surpris qu'un pays aussi éminent que l'Afrique du Sud décide d'envoyer une frégate en ce moment en Côte d'Ivoire», a déploré, hier, le chef de la commission de la CEDEAO, Victor Gbého.

TRA BI Charles