Avant la visite de Soro à Gagnoa: Les chefs de villages plaident pour les prisonniers et les exilés

Par Notre Voie - Les chefs de villages plaident pour les prisonniers et les exilés.

En prélude à sa visite à Gagnoa, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro a reçu hier mercredi 31 juillet, à Yamoussoukro, une délégation du Conseil des chefs de villages dudit département conduite par son président, Gbizié Lambert. A la suite de la séance de travail, les chefs de Gagnoa ont renouvellé leur invitation au président de l’Assemblée nationale et lui ont exprimé leurs préoccupations. (ci-dessous la déclaration des chefs).

Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Le Conseil des chefs de village du département de Gagnoa, par ma voix, vous salue et vous remercie de nous donner l’opportunité de cette rencontre en ce jour du mercredi 31 juillet 2013.
Nous sommes ici à Yamoussoukro, village historique du Président Houphouët-Boigny.
Nous sommes là pour vous réitérer notre invitation pour la double cérémonie d’inauguration du siège provisoire de notre organisation et de la pose de la première pierre du bâtiment définitif.
Merci pour avoir accédé favorablement à notre sollicitation.
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
le choix des chefs de village du département de GAGNOA sur votre personne, vous Guillaume SORO, n’est pas un choix du hasard.
En réalité, vous êtes pour l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, le signataire de l’Accord politique de Ouagadougou, le Premier Ministre du Président Laurent Gbagbo, d’avant la crise postélectorale.
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Vous êtes celui que les chefs de Gagnoa sont allés saluer à l’occasion de l’attentat manqué dont vous avez été victime le 29 juin 2007 à Bouaké.
Nous vous connaissons et vous nous connaissez. Notre histoire est filiale et raison.
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
L’inauguration de notre siège est pour nous un prétexte que nous commande notre diplomatie coutumière. Rappelons qu’il existe la diplomatie de l’Exécutif incarnée par le Président de la République, la diplomatie parlementaire conduite par le Président de l’Assemblée nationale. Nous, Chefs traditionnels, menons donc une diplomatie coutumière qui se veut souterraine, nocturne, entre quatre murs. Elle règle toujours les grands problèmes de la société. Aujourd’hui les problèmes de la société ivoirienne, sont entre autres :
L’emprisonnement de notre fils Laurent Gbagbo à la Haye;
- La détention de plusieurs fils du pays dont certains sont originaires du département de Gagnoa ;
- L’exil de beaucoup d’autres;
- Le gel de leurs comptes bancaires et l’occupation de leurs maisons ;
- La perte des emplois qu’ils occupaient hier ;
- L’insécurité dans nos villages et sur nos routes etc.
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Nul ne peut prétendre plus que nous, se préoccuper de tous ces problèmes.
Garants de la protection des populations dans les villages, nous avons conscience que c’est notre devoir d’aller vers les autorités de la Côte d’Ivoire que vous incarnez.
En votre qualité de deuxième personnalité du pays, les chefs de village de Gagnoa voudraient vous prier d’intercéder après du Président de la République, Son Excellence Alassane Ouattara pour qu’il ait une attention bienveillante et fraternelle sur les problèmes que nous venons d’évoquer.
Nous, Chefs traditionnels, pères de toutes les filles et de tous les fils de ce pays, dépositaires de la sagesse, menons cette démarche et demandons humblement pardon pour tous les torts commis de part et d’autre.
Nous sommes convaincus que la résolution de ces problèmes va booster le processus de réconciliation nationale.
Excellence Monsieur le Président de l’Assemblée nationale,
Encore une fois, MERCI infiniment pour cette audience.
A bientôt à Gagnoa.
Que Dieu vous garde