Après la libération les 20 cadres ex-Lmp /Me Hervé Gouaméné (Avocat de la défense) : `` Rien ne s`oppose à la libération de Gbagbo``

Publié le vendredi 11 novembre 2011 | Soir Info - Me Hervé Gouaméné est membre du collectif des avocats du président Laurent Gbagbo et de ses proches détenus dans différentes prisons au nord de la Côte d`Ivoire.

Me Hervé Gouamené.

Publié le vendredi 11 novembre 2011 | Soir Info - Me Hervé Gouaméné est membre du collectif des avocats du président Laurent Gbagbo et de ses proches détenus dans différentes prisons au nord de la Côte d`Ivoire.

Dans cet entretien, il nous donne ses impressions à la suite de la libération de 20 de
ses clients et parle du cas du couple Gbagbo.
Quelle est votre réaction suite à la libération de 20 de vos clients ?
Me Hervé Gouaméné : C`est un soulagement, parce que nous avons toujours clamé
l`innocence de ces personnalités privées de leur liberté. Nous avons toujours dénoncé
l’irrégularité de cette procédure, l`injustice dont elles étaient victimes par la privation
de leur liberté et de leur biens. Que la justice décide à la suite des requêtes au fin
d`annulation et de mise en liberté provisoire, des appels que nous avons interjetés,
qu`il y ait des libérations, c`est un soulagement. Je ne dis pas que c`est une joie parce
qu`il y a plus d`une cinquantaine de personnalités privées de leur liberté y compris
le président Laurent Gbagbo et son épouse. Nous avons introduit des requêtes pour
toutes ces personnes. Nous n`avons pas encore obtenu la libération de la totalité de
nos clients de sorte qu`on ne peut pas parler de satisfaction. Nous osons croire que
dans les jours à venir, la Chambre d`accusation puisse encore se réunir et statuer sur
le cas des personnalités qui n`ont pas encore été libérées.
Vous dites être partiellement satisfait. Mais c`est une liberté provisoire...
Me H.G. : Une liberté provisoire, c`est déjà un bon signe. Des personnes qui ont été
arbitrairement privées de leur liberté, qui la recouvre, c`est une bonne chose. Nous
osons croire qu`avec l`information qui se poursuit, le juge d`instruction va conclure
par un non lieu. En réalité, comme je l`ai toujours dit, il n` y a rien de concret dans ce
dossier à part que c`est une affaire politique.
En quoi a consisté l`introduction de la requête à l`effet d`obtenir la liberté de la
cinquantaine de vos clients ?
Me H.G. : Toutes les requêtes ont été introduites dans la même période, c`est- à-dire en juillet 2011. Nous avons l’initiative des requêtes. Mais pour que ces requêtes puissent être évoquées en Chambre d`accusation, c`est le parquet général qui décide. Nous osons croire que le parquet général va commencer par saisir la Chambre d`accusation pour toutes les autres requêtes qui restent. Vu que la Chambre d`accusation se réunit une fois par semaine, après cette audience, certainement que la semaine prochaine, il y aura une autre audience sur le reste des requêtes non encore
évoquées.
Avez-vous espoir ?
Me H.G. : Évidemment, nous avons espoir. Il s`agit de personnes qui sont dans la même situation de fait ou de droit. Si certains ont pu être libérés, c`est sûr que les autres seront libérés.
Comment s`opère la procédure de libération de vos clients. On nous a annoncé 8,
ensuite 20 de vos clients libérés...
Me H.G. : Vous avez dit tout à l`heure 20 de mes clients ont été libérés. Mais pour
ce qui nous concerne au cours de l`audience, le juge a rendu la liberté provisoire de 8
personnes. C`est ensuite que nous avons reçu l`information selon laquelle ce sont 20
personnes qui ont été libérées.
Juridiquement, un juge peut-il rendre un verdict qui sera modifier par la suite
sans une audience ?
Me H.G. : Je ne sais pas si c`est la décision du juge qui a été modifiée ou c`est
d`autres décisions qui ont été prises. En effet, les juges d`instruction ont également la
possibilité d`ordonner des libertés provisoires d`office. Je n`ai pas encore vérifier le
mécanisme par lequel le nombre est passé à 20 libérés. Nous sommes dans un État
de droit, c`est forcément un mécanisme juridique qui entre dans le cadre de l’État de
droit.
Vous attendez donc la prochaine audience de la Chambre d`accusation pour examiner le cas des 50 autres. Croyez-vous en la libération de l`ancien chef de l’État Laurent Gbagbo et de son épouse ?
Me H.G. : Nous n`avons pas de doute là-dessus. Nous sommes convaincu que Laurent Gbagbo et Simone Gbagbo peuvent être libérés, être en liberté provisoire. Nous sommes des techniciens du droit, nous raisonnons sur la base du droit.
Maintenant, il appartient au juge de dire que pour un certain nombre de raisons, il
ne peut pas les mettre en liberté provisoire. Mais, nous, juridiquement nous pensons
qu`ils peuvent être libérés parce qu`ils ont des garanties de représentation. Ils sont
disposés à se présenter à toute convocation du juge d`instruction. Le juge d`instruction
peut prendre des garanties supplémentaires pour par exemple les empêcher de sortir
du territoire national. Pour nous, juridiquement, rien ne s`oppose à leur mise en liberté
provisoire.

Réalisé par K.A.Parfait

Libération de 20 prisonniers pro-Gbagbo : Me Bourthoumieux : « C'est un écran de fumée »

L’avocate parisienne de l’ex-couple présidentiel ivoirien, Laurent et Simone Gbagbo, a réagi hier jeudi 10 novembre à la libération de la première vague de prisonniers de La majorité présidentielle (Lmp) détenus dans des localités du nord du pays. « Cette libération de 20 prisonniers est un écran de fumée. Ce qui intéresse aujourd’hui les Ivoiriens, c’est la libération du président Gbagbo, de son épouse la Première Dame Simone Gbagbo, de son fils et de tous ses collaborateurs, sans exception. C’est à cette seule condition que la réconciliation nationale et la paix pourront se faire en Côte d’Ivoire », a déclaré au téléphone, Me Lucie Bourthoumieux, soulignant qu’une déclaration du porte-parole du président Laurent Gbagbo était en préparation relativement à cette libération des membres de l’ancien régime, faits prisonniers à la suite de la crise post-électorale. Après environ six mois de détention, la Chambre d’accusation de la Cour d’appel d’Abidjan a commencé à examiner les dossiers des détenus Lmp, au nombre de 65. 20 d’entre eux bénéficient depuis mercredi dernier de la liberté provisoire.

par H. ZIAO