Alerte Info/Mali: Après avoir été humiliée hier à Bamako, la Cedeao lance un ultimatum de 72 heures à la junte militaire pour quitter le pouvoir
Le 30 mars 2012 par IVOIREBUSINESS - On ne pouvait pas être plus directif côté Cedeao. Après l’humiliation subie par les chefs d’Etat de ladite organisation hier à l’aéroport de Bamako, où leurs avions ont été
Le 30 mars 2012 par IVOIREBUSINESS - On ne pouvait pas être plus directif côté Cedeao. Après l’humiliation subie par les chefs d’Etat de ladite organisation hier à l’aéroport de Bamako, où leurs avions ont été
empêchés d’atterrir, c’est derniers ont rebroussé chemin et mis le cap en urgence sur l’aéroport d’Abidjan. En effet, l’avion d’Alassane Ouattara, président en exercice de la Cedeao, et celui d’autres chefs d’Etat a été empêché d’atterrir hier à l’aéroport de Bamako par des centaines de manifestants, qui ont envahi la piste d’atterrissage. Craignant pour leur sécurité, ils ont préféré rebrousser chemin et se déporter d’urgence à Abidjan.
Selon plusieurs analystes, cette situation est inédite, car c’est la première fois que des chefs d’Etat africains sont empêchés d’atterrir dans un autre pays. Echaudés et vexés, ces derniers ont décidé de punir la junte malienne en asphyxiant purement et simplement le pays, et en lançant un ultimatum de 72H à la junte militaire pour quitter le pouvoir.
Hier à Abidjan, Alassane Ouattara se réunissait d’urgence avec ses pairs Blaise Compaoré (Burkina), médiateur dans la crise, Thomas Boni Yayi (Bénin), Ellen Johnson Sirleaf (Liberia) et Mahamadou Issoufou (Niger). La réunion a débuté aux alentours de 15H, heure locale. Ces derniers ont menacé le Mali d'"un embargo diplomatique et financier" sans retour à l'ordre constitutionnel "dans un délai maximum de 72 heures", soit lundi "au plus tard", a déclaré le président de la Commission de la Cédéao, Kadré Désiré Ouédraogo.
La Cedeao a donc lancé un ultimatum de 72 heures à la junte du capitaine Amadou Sanogo, au pouvoir au Mali depuis le 22 mars, la menaçant d'un embargo diplomatique et financier faute d'un retour à l'ordre constitutionnel après la chute du président Amadou Toumani Touré. Les sanctions incluent une interdiction de voyager et un gel des avoirs dans la région pour les membres de la junte. Surtout, elles visent à une asphyxie de ce pays très pauvre et enclavé, avec la fermeture des frontières, la fermeture de l'accès aux ports des pays côtiers de la zone et un gel des comptes du Mali à la banque centrale ouest-africaine (BCEAO).
Le même jour, la rébellion touareg lançait une offensive éclair sur la ville stratégique de Kidal, dans le nord-est du Mali, région où elle a déjà pris plusieurs localités depuis la mi-janvier. Sans que cela n’émeuve la Cedeao, qui a pris le parti de s’attaquer aux conséquences de crise malienne, plutôt qu’à la cause qui est la rébellion Touareg.
Les Etats unis, eux se sont montrés plus prudents que la Cedeao. Bien qu’ils se soient dits "déçus" d'apprendre que les dirigeants ouest-africains n'aient pas pu rencontrer les putschistes hier à Bamako, ils ont préféré donner le temps au dialogue avant d’éventuelles sanctions
Serge Touré