Affrontements Yacouba-Malinké à Zouan Hounien - 1 mort et plusieurs blessés: Ce qui s'est réellement passé! Le silence du gouvernement

Par IVOIREBUSINESS - Les Yacouba et les malinké s'affrontent avec une rare violence.

La ville de Zouan Hounien (département de Danané), ville natale du ministre Mabri Touakoueusse, président de l'Udpci, a connu samedi dernier, des affrontements d'une rare violence entre autochtones Yacouba et allogènes Malinké.
Selon les informations en notre possession, tout est parti samedi vers 11h (locales et GMT) d’une banale altercation entre des conducteurs de taxis moto yacouba et conducteurs de taxis brousse malinké, les deux groupes s'accusant mutuellement de venir chercher les clients de l'autre. Ainsi quand un jeuneYacouba du nom de Gbazé, conducteur de taxi-moto se pointe à la gare de taxi brousse pour embarquer un passager, il est aussitôt empêché par des hommes de mains malinké qui le rouent de coups, et détruisent sa moto. Tout le monde croit alors qu'il est mort, vu la violence des coups et la marre de sang dans laquelle il baigne. La nouvelle de sa mort se répand dans la ville comme un trainée de poudre, et les jeunes Yacouba pensent alors qu'ils sont la cible des Malinké.
C'est alors l'embrasement généralisé dans toute la ville entre autochtones et allogènes qui s'affrontent à coups de couteaux, de machettes, de haches, de pierres, et de gourdins. Des coups de feux auraient même été entendus par des témoins.
Toutes choses qui ont obligé le maire Zrakpa Roger, qui a lui-même échappé à un lynchage, et le préfet Lancina Fofana, à instaurer un couvre-feu, à opérer une rafle généralisée, et à lancer des appels au calme à la radio.
Selon un communiqué du préfet lu sur radio solidarité, « à partir de 19 H, toute personne qui sera dans les rues sera mise aux arrêts ». Le calme est revenu en fin d’après-midi de samedi, mais la tension restait vive. La réunion du conseil, qui avait dû être suspendue, à pu reprendre l'après-midi et prendre des mesures vigoureuses à savoir, la régulation du transport à Zouan-Hounien, l'identification de tous les chauffeurs de moto-taxi, l'obligation de se conformer aux dispositions légales (permis moto, vignettes, carte grise, assurance), la séparation des gares.

Comme c'est désormais la coutume, le gouvernement ivoirien n'a fait aucune déclaration pour apaiser les communautés, préférant laisser les populations Yacouba et Malinké à leur propre sort.
Le ministre de l'intérieur Hamed Bakayoko, prompt à passer à la télévision exhiber les opposants au régime fraichement extradés, ou à dévoiler un énième complot, a préféré se murer dans un silence assourdissant.

BILAN DES AFFRONTEMENTS

Une personne décédée des suites de ses blessures.
Des dizaines de blessés aux coups de couteaux et de machettes dont cinq dans un état très grave.
Des maisons pillées et saccagées.
Des centaines de personnes par peur, ont préféré quitter la ville pour se mettre à l'abri.
Patrice Lecomte avec une source jointe sur place