"Affaire Ouattara persona non grata au Mali": Ibrahim Boubacar Keïta en pompier à Abidjan pour éteindre le feu

Par IVOIREBUSINESS - IBK à Abidjan préparer la venue de ADO à son investiture et dissiper les malentendus.

ABIDJAN (Région des Lagunes ) - Le président élu du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta, est depuis vendredi à Abidjan où il a été accueilli à sa descente d’avion par son homologue ivoirien Alassane Dramane Ouattara.
IBK a exprimé sa "reconnaissance" à son homologue ivoirien Alassane Ouattara, président de l’organisation régionale ouest-africaine, pour avoir favorisé le retour de la stabilité au Mali, et pour dissiper les malentendus avec l’ex-junte militaire du Capitaine devenu Général, Issa Haya Sanogo. En effet, l’opinion malienne n’avait pas du tout goûté la médiation de la Cedeao après le coup d’Etat du capitaine Sanogo, médiation aux antipodes de l’aspiration du peuple malien. Au point qu’une mission de chefs d’Etats de la Cedeao avait été interdite d’atterrir à l’aéroport de Bamako.

IBK a surtout tenté de jouer les pompiers à Abidjan et préparer la venue de Ouattara à son investiture, alors que de source très crédible, ADO y est persona non grata aux yeux de l’opinion malienne: "Grâce à vous, nous sommes aujourd’hui en capacité de gérer à nouveau l’Etat malien", a déclaré M. Keïta, à l’issue d’une audience avec M. Ouattara.

"Votre promptitude" en tant que président de la Cédéao (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) a permis à la communauté internationale de "prendre conscience de la gravité de la situation du Mali ", a-t-il poursuivi, se disant "reconnaissant".

De son côté, Alassane Ouattara, s’est dit "fier de la manière dont les élections se sont déroulées au Mali avec un taux de participation jamais égalé dans la paix".

M. Keïta, qui doit être investi président le 4 septembre, devait quitter Abidjan en fin de journée. Il était attendu samedi soir à Ouagadougou pour une rencontre avec le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cédéao dans la crise malienne.

Le 14 août, M. Ouattara avait félicité le nouveau président du Mali pour sa "brillante élection" et lui avait promis l’appui de l’organisation régionale.

La Cédéao avait déployé la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), une force d’intervention ouest-africaine pour aider Bamako à reprendre le contrôle du nord du Mali, occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes islamistes armés qui y ont commis de nombreuses exactions.

Elle a été par la suite absorbée par la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), la force de l’ONU.

Patrice Lecomte