3e mandat de Ouattara : L’entière responsabilité de Wodié et de l’intelligentsia ivoirienne engagée, selon un juriste

Par IvoireBusiness/ Débats et Opinions - 3e mandat de Ouattara : L’entière responsabilité de Wodié et de l’intelligentsia ivoirienne engagée, selon un juriste.

Pr Francis Wodié, président du Conseil constitutionnel, et le Président Alassane Ouattara. Image d'archives.

L'entière responsabilité de l'intelligentsia ivoirienne dans la tentative de 3ème mandat de OUATTARA : Que vaut et veut encore WODIE ? Par Dacoury Diaz, Juriste

En prévision ou en présence de crises sérieuses dans tout pays, les regards sont forcément tournés vers les intellectuels. Car, nul ne saurait sérieusement mettre en doute qu'ils sont l'incarnation du mouvement dialectique, du savoir, de la connaissance. Dégagés, par principe, de toutes compromissions politiciennes, sociales et financières, lorsque la société, leur, est à la croisée des chemins, pour une raison ou une autre, la portée curative des seules voix des intellectuels, en appelant fermement au respect du bon ordre, garde jalousement sa dimension messianique.

Qu'en est-il de ceux de la Côte d'Ivoire ?

Nos soi-disant intellectuels vers lesquels devraient résolument se porter nos regards, en présence de ces convulsions dictatoriales qui étreignent ce Monsieur, ne sont-ils pas tous hors-service ?
Y-a-t-il un seul parmi eux dont la responsabilité pourrait être clairement dégagée dans les répétitifs piétinements de notre loi fondamentale par Dramane OUATTARA ?
Sera-ce le plus constitutionnaliste des constitutionnalistes de notre ère, parce que consacré, sur toute l'étendue du continent africain, et même au-delà, le grand Maître Francis Vangah WODIÉ dont la voix sauvera cette nation ? Lui qui, embastillé par ses propres mauvais sentiments dont l'orgueil, les rancœurs, la jalousie, la méchanceté gratuite, et qui a su faire, en pleines turbulences post-électorales, l'abjecte différence entre ses "02 personnes politique et scientifiques" ? Qui s'est diaboliquement revêtu de sa première personne - politique - pour franchir le rubicon, en épaulant, volontiers, un putschiste invétéré du calibre de Dramane OUATTARA dans l'achèvement de son long coup d'état de 2002 à 2011 ?

Que vaudrait encore l'art de WODIE qui a goulûment mangé du fruit de l'arbre interdit du précieux jardin ivoirien, en acceptant, entre autres, de se substituer impudiquement, et surtout,
ANTICONSTITUTIONNELLEMENT, à YAO N’dré à la tête de la juridiction suprême en charge de la constitutionnalité, et surtout, des élections ?
Lui, WODIÉ, qui a été incapable, jusqu'à ce jour, de «sauver ses propres meubles», en prenant ultimement à témoin le peuple ivoirien sur les vraies motivations de son départ précoce de la tête de cette institution ?

Que peut et vaut-il encore pour ce pays lorsqu'il s'invite dans le débat sur le suicidaire 3ème mandat de l'imposteur Dramane OUATTARA ?
Ne fait-il pas partie de ceux qui ont rapports difficiles avec le respect de la constitution dont il parle si légèrement ?
Par ailleurs, sera-ce, ce plus «jeune» agrégé dans l'histoire de notre pays, le dénommé Yao N'dré, l'orfèvre en droit constitutionnel, bonifié de ses grades et qualité d'ancien président du Conseil Constitutionnel, qui nous sauvera par son «arbitrage» scientifique éclairé ?

Par quelle alchimie parviendra-t-il à se débarrasser de cette souillure malodorante de l'historique parjure dont il s'est imbibé ?
Enfin, et plus sérieux, la presse locale ferait même état, ces derniers jours, des grognements du père de l'Acte fondateur de cette merde de 3ème République.
Oui, il nous revient qu'un certain OURAGA Obou, dorénavant mort-vivant, marmonnerait, lui aussi, quelques grognements contre les envies suicidaires de son commettant, depuis son palais dont les sources de financement le considèrent dédaigneusement.

Ah bon ! Lui aussi ! C'est en cela que j'évite modestement mais résolument d'entrer dans ce faux débat portant une très discutable rétroactivité, non moins de fait, de leur nouvelle constitution sur la limitation des mandats.

Oui, dans la vie, il faut savoir ce qu'on veut.
Il est certes, en effet, acquis que la recevabilité de la candidature de Dramane OUATTARA pour un 3ème mandant est hors de question.
Cependant, si nous voulons une véritable nouvelle Côte d'Ivoire, expurgée de «faux intellectuels» de la classe de ceux qui nous fatiguent actuellement, il nous faut rigoureusement appeler les choses par leur nom.
Diantre ! Quel est ce faux débat selon lequel : «les dispositions de la Constitution du 1er août 2000 relatives à la limitation des mandats, ayant été reconduite par celles de la nouvelle, elles s'appliquent… » ? Archi faux !

"Reconduites" par qui ?

Sur l'occurrence, les uns et les autres doivent urgemment intégrer que le droit n'est pas une science ésotérique, propice à la prestidigitation.
Attendez ! Par quelle magie voulez-vous ainsi relever, d'une déchéance, des dispositions d'une loi ancienne dont vous avez, sans équivoque, consacré l'abrogation, par celles de la loi nouvelle ?
Diantre ! OURAGA Obou et ses congénères n'ont-ils pas pris soins de mentionner dans les dispositions finales de leur nouvelle Constitution que toutes les dispositions de la Constitution ancienne de 2000 sont «abrogées» ?

Cela veut dire quoi ?

Qu'après coup, certaines dispositions pourraient encore jouir d'une survivance miraculeuse ?

On est où là ?

Attendez ! Combien cela aurait coûté à ces inventeurs de nouvelles Républiques, à ces gens du PDCI, à ce SORO, devenu subitement et étrangement un «missionnaire hostile», de mentionner clairement que, s'agissant de la limitation des mandats, les nouvelles dispositions reprenaient, in extenso, les anciennes, en sorte qu'il serait tenu compte des mandats antérieurs exécutés par le candidat ?
En restant dangereusement muet sur un tel sujet, alors surtout que tous se doutaient parfaitement que cette ignoble initiative de réforme constitutionnelle n'était essentiellement motivée que par la volonté de Dramane OUATTARA de s'approprier indûment notre pays, n'êtes-vous pas entièrement comptables du brasier dans lequel cet homme tient à abandonner notre Côte d'Ivoire avant de s'enfuir à grandes enjambées ?

Ah, il semble que les dispositions de l'article 183 de cette 3ème République, traitant génériquement "DE LA CONTINUITÉ LÉGISLATIVE" et qui stipulent :
"La législation actuellement en vigueur en Côte d'Ivoire reste applicable, sauf l'intervention de textes nouveaux, en ce qu'elle n'a rien de contraire à la présente constitution", pourraient être salvatrices.
Mais, ne sont-ce pas là de pures gymnastiques interprétatives, sur cette question, ne relèvant exclusivement que de la souveraine interprétation de cette loi par le juge chargé des élections ? Dans cette tragédie en cours, avait-on vraiment besoin de translater le pouvoir exclusif de légiférer, échu au peuple, à un juge ?
Et qui est ce juge ? N'est-ce pas le même KONÉ Mamadou, l'homme qui a révolutionnairement réussi l'exploit de contourner l'inéligibilité de ce même Dramane OUATTARA en lui inventant une candidature par «dérivation» ?

Est-ce encore sur un tel Monsieur, très brillant, mais à l'art très corrompu, que vous entendriez encore compter, vous gens du PDCI, surtout, pour l'entendre dire que les dispositions abrogées de la Constitution de 2000 devraient miraculeusement produire des effets, qui plus est, à l'occasion de l'application de celle de 2016 ?
Arrêtez de détruire ce pays pour rien. Dramane OUATTARA n'est plus moralement et politiquement éligible dans ce pays. Point à la ligne.

Sinon, où étaient ces intellectuels lorsque cette fameuse constitution a été illégalement adoptée ?
L'ont-elles attaquée devant les instances judiciaires nationales et internationales y habilitées ?

Comment dans un pays, comme la Côte d'Ivoire, peut-on tolérer qu'un individu comme Dramane OUATTARA, fasse tranquillement adopter un projet, d'abord par une prétendue Assemblée Nationale présidée par un certain SORO, et enfin, facticement par le «peuple», sans que l'individu s'astreigne à en vulgariser le contenu ?

Quelle est donc cette République bananière où on contraint illégalement le constituant à légiférer, en lui imposant tout aussi illégalement des bulletins multiples ?

Ce seul motif ne justifiait-il pas amplement le succès de tout recours en constatation de la nullité de l'adoption de cette Constitution-camisole de Dramane OUATTARA ?

C'était donc pour vous livrer à des interprétation farfelues que vous aviez fermé vos oreilles à nos démonstrations et appels sur la dangerosité de cette République made in Dramane OUATTARA ?

Dans, tous les cas, il s'agit d'un vrai faux débat, même s'il est acquis que Dramane OUATTARA ne peut plus prendre part à une quelconque élection dans ce pays jusqu'à son inhumation. Point.

L'Activateur Tchedjougou OUATTARA