2 ans de dictature Ouattara: 80 000 réfugiés, 703 prisonniers politiques
Par Notre Voie - 2 ans de dictature Ouattara: 80 000 réfugiés, 703 prisonniers politiques.
Voici deux années qu’Alassane Dramane Ouattara a pris le pouvoir. Deux ans surtout que les Ivoiriens sont confrontés à un totalitarisme. Que leur quotidien se confond à l’exil, à la prison et à la torture.
Encore trois personnes transférées ce 29 mai 2013 à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca). Cette énième prise porte à 409 le nombre de prisonniers politiques à la Maca et à 703 les prisonniers politiques au niveau national. Naturellement, ces trois autres victimes du régime, MM. Zohoua Bi Séhi, Dicko Bi Djéhi Patrick et Koffi Kouadja Louis Michel sont poursuivis «pour atteinte à la sûreté de l’Etat».
La prison encore et toujours la prison. Ceux qui ne sont pas des pro-Ouattara et qui veulent échapper au goulag n’ont qu’un salut, l’exil. Ainsi, selon les chiffres de l’Organisation des Nations unies (Onu), 80 000 Ivoiriens sont réfugiés dans les pays voisins. Notamment au Togo, au Ghana, au Bénin, au Libéria. Au niveau national, il y a aussi des exilés internes. En effet, des Ivoiriens persécutés n’ont pas eu les moyens de sortir et ont trouvé refuge à l’intérieur du pays. Résultat, des Ivoiriens sont donc exilés dans leur propre pays. Tous fuient la terreur du régime Ouattara qui, après deux années d’exercice du pouvoir d’Etat, a fait asseoir une dictature des plus féroces. Partout, existent, selon plusieurs organisations humanitaires, des camps secrets de torture. Et les tortionnaires sont constitués des forces répressives du pouvoir constituées de milices, de supplétifs et des Frci. A leur tête, des chefs de guerre légitimés par l’arrivée au pouvoir d’Alassane Dramane Ouattara. De nombreux civils et militaires sont introuvables jusqu’à ce que l’on découvre, un jour, qu’ils étaient détenus dans une cellule secrète de torture. Et là où le bât blesse, c’est que les actions de répression ciblent une catégorie d’Ivoiriens. Il suffit que les forces pro-Ouattara identifient un individu comme étant un pro-Gbagbo pour que ce dernier subisse la répression. Et toutes ces actions ne reposent sur aucune base de droit.
Faut-il croire au chef de l’Etat, Alassane Dramane Ouattara, quand il dit que la Côte d’Ivoire est un Etat de droit ? Ils sont nombreux, les Ivoiriens qui pensent le contraire. «Car, selon un juriste, dans un Etat de droit, toutes les actions envers un citoyen s’inscrivent presque toujours dans une procédure et a forcément un fondement de droit».
Avec le régime actuel, la Côte d’Ivoire vit une passe faite d’arbitraire et d’impunité. En effet, plusieurs personnalités sont détenues depuis deux ans sans calendrier d’un passage devant un juge. «C’est la marque de l’arbitraire», selon un avocat. L’interpellation de ces personnalités est intervenue dans le contexte de la crise postélectorale. Or, selon les organisations humanitaires, des personnes proches du pouvoir, que l’opinion sait à l’origine de plusieurs crimes, ne sont pas inquiétées. «Je ne peux pas comprendre une telle impunité», renchérit l’homme de droit. Avant d’ajouter que les «fondements réels de la dictature, c’est l’arbitraire».
Armand Bohui bohuiarmand@yahoo.fr