11 avril 2011: Koné Katinan Justin "S’il y a des personnes qui pensent avoir gagné le 11 avril, elles se trompent"

Publié le mercredi 11 avril 2012 | IVOIREBUSINESS - Ivoiriens, Ivoiriennes, très chers habitants de la Côte d’Ivoire,

Je voudrais au nom et pour le compte du Président Laurent Gbagbo, arbitrairement détenu à Korhogo puis déporté dans des conditions illégales à La Haye, privé par conséquent de tout droit à la parole, m’efforcer de partager avec vous cette réflexion tel qu’il aurait fait en pareille circonstance pour commémorer le jour anniversaire du 11 avril 2011.

Koné Katinan Justin, porte-parole de Laurent Gbagbo.

Publié le mercredi 11 avril 2012 | IVOIREBUSINESS - Ivoiriens, Ivoiriennes, très chers habitants de la Côte d’Ivoire,

Je voudrais au nom et pour le compte du Président Laurent Gbagbo, arbitrairement détenu à Korhogo puis déporté dans des conditions illégales à La Haye, privé par conséquent de tout droit à la parole, m’efforcer de partager avec vous cette réflexion tel qu’il aurait fait en pareille circonstance pour commémorer le jour anniversaire du 11 avril 2011.

Ce jour-là en effet, après plusieurs jours de bombardements intensifs de la résidence du Président de la République, symbole de notre Souveraineté, par l’armée française, mise en mouvement par le Président de la République française Nicolas Sarkozy agissant en marge du droit et de toute élégance morale, le Président Laurent Gbagbo est arrêté par les soldats français et remis à l’armée privée de son adversaire politique. Avec lui, son épouse, ses enfants, petits enfants et plusieurs de ses proches collaborateurs qui avaient trouvé refuge en ce lieu sacré de l’Etat et de la République. Pour certains de ces serviteurs de l`Etat, leurs domiciles avaient été pillés, détruits ou occupés de force par des hommes en armes, les mêmes depuis le 19 septembre 2002. Pour d`autres, ils s’y étaient rendus pour apporter leur soutien moral au Président de la République. Plusieurs de ces personnes y ont perdu la vie. Malgré la douleur, vous êtes restés dignes vous mettant en cela au niveau de la dimension à la fois haute et exceptionnelle de l’Homme d’Etat qu’est le Président Laurent Gbagbo.
Depuis lors, une chaîne de solidarité s’est dressée autour de l’homme qui incarne aux yeux d’une opinion majoritaire en Afrique ou ailleurs, les valeurs qui fondent le progrès de l’Humanité : la force de la conviction.

Je voudrais, au nom du Président Laurent Gbagbo, remercier tout le peuple ivoirien, toute cette multitude d’Africains, d’hommes et de femmes des autres continents qui continuent de lui manifester leur grande solidarité. Que tous ceux qui œuvrent dans la discrétion ainsi que tous les autres qui battent le pavé chaque jour pour dénoncer l’injustice dont il est victime, trouvent ici l’expression de sa profonde gratitude. Cette marque de solidarité soutenue lui rappelle qu’il n’est pas seul dans cette épreuve. Il vous prie de ne point oublier ces hommes et ces femmes de grande valeur qui sont encore injustement détenus. Il pense notamment, au Premier Ministre Aké N’Gbo, au Président du FPI, le Premier Ministre Affi N’Guessan, à l’Inspecteur Général de l’Etat, Sangaré Abou Drahamane, aux ministres, aux élus dont l’Honorable Simone Ehivet Gbagbo, et à tous les prisonniers politiques civils ou militaires ainsi que tous les nombreux réfugiés, exilés et les déplacés de guerre à l’intérieur du pays. Il assure leurs familles de ses constantes prières. Il a érigé une stèle éternelle dans sa mémoire pour les nombreux décédés et disparus pour lesquels il prie sans cesse Dieu afin qu’il les accepte dans son Royaume.

Il adresse une motion particulière aux autorités politiques ainsi qu`aux populations des pays qui ont bien voulu accueillir leurs frères et sœurs Ivoiriens qui, fuyant la persécution, les assassinats ont trouvé refuge dans leurs pays. Il a échos de l’accueil fraternel qui leur est réservé.

Pour le Président Laurent Gbagbo, la compétition politique comporte un code d’honneur qui en fait un combat de gentlemen. Ce code d’honneur reste le vecteur qui porte de façon constante l’action politique du Président Laurent Gbagbo. C’est au nom de ce code de valeur qu’il a renoncé depuis les origines de son action politique à la violence comme moyen d’expression de nos différences. La recherche permanente du compromis embellit la politique et l’érige en art inaccessible aux esprits légers, uniquement attirés par la grandeur de la finalité de toute action politique, c’est-à-dire, l’accession et l’exercice du pouvoir d’Etat. Il faut de la grandeur d’esprit pour ne pas se laisser séduire par la fascinante rhétorique de Machiavel. En effet, en Côte d’Ivoire, il y avait deux moyens pour atteindre la fin du contentieux électoral. L’un relatif au recomptage des voix, opération simple mais accessible seulement aux esprits qui sont capables de domination des pulsions meurtrières latentes en chacun de nous. L’autre, violent qui traduit malheureusement notre subordination à la haine portée par les esprits définitivement soumis aux diktats de nos désirs. De ce point de vue, le 11 avril marque assurément un recul de notre humanité.

En tant que bâtisseur d’un destin commun, chaque membre de cette communauté doit savoir tirer meilleur parti de chacun des écueils qui obstruent le chemin de notre progression. La crise ivoirienne n’est pas une banale crise électorale. Elle participe d’un plan stratégique de désorganisation de l’Etat africain, par un affaiblissement continu de ses fondamentaux, supports indispensables de toute nation. Or, les grandes nations font peur aux tenants de l’ordre mondial dominant. C’est pourquoi, nous devons ne pas nous tromper de combat en Côte d’Ivoire. «L’ethnisation» à la fois de l’Etat et du débat politique qui fait partie des serres infernales qui étreignent jusqu’à la limite de l’essoufflement nos Etats est le pire des pièges à éviter. La vengeance et la violence sous toutes ses formes nous écartera à coup sûr de notre destin. Il faut garder à l’esprit que le schéma de dislocation de nos liens sociaux n’arrange personne d’autre que ses concepteurs. S’il y a des personnes qui pensent avoir gagné le 11 avril, elles se trompent, du moins elles sont des victimes consentantes d’une idéologie qui se fixe pour objectif de nier leur propre existence. Il n y a pas de plus infamant pour un Homme que de danser heureux aux airs d’une chanson qui proclame sa mise à mort. Non, c’est toute la Côte d’Ivoire qui a perdu le 11 avril et avec elle toute l’Afrique. C’est donc ensemble que nous devons mener le combat de notre régénérescence. Notre détermination à relever ce défi commun sera la source de l’espérance de tous les peuples enchainés.

Notre continent est gagné par une ferveur religieuse sans précédent dans son Histoire. Chacun de nous court après la providence divine dans un élan qui cache mal notre résignation devant les obstacles de notre cheminement vers le progrès ouvert à tous. Et pourtant, jamais Dieu n’a parlé à un peuple aussi clairement qu’au peuple africain. Mais jamais un peuple n’a autant été incapable de comprendre le message de Dieu que le peuple africain. Notre Histoire est pourtant un chapelet de messages divins constants qui se résument en ceci : chaque peuple est le fruit de son audace. Dans sa divine justice, Dieu se tient équidistant de tous les peuples sans en favoriser un au détriment de l’autre. Tout le reste est à notre portée pour peu que nous osions.

Si nous savons tirer profit de la date du 11 avril 2011, nous aurons fait un très grand pas vers la rupture d’un ordre qui nous tient prisonniers avec notre propre consentement. Gardons constamment à l’esprit cette réflexion d’un sage empreinte de vérité dérangeante : «Le monde se divise non pas en cinq parties, mais en deux : celle qui gagne à tous les coups et celle qui perd toujours et toujours davantage». Le passage de la seconde partie vers la première est possible, et l’Histoire nous en donne suffisamment d’exemples. Mais pour cela, il faut que le mouvement soit porté par un peuple volontaire qui accepte les contraintes du sacrifice, de la persévérance, et d’humanité. Voilà la grande leçon que nous donne le Président Laurent Gbagbo du 11 avril 2011.

Depuis sa première élection en 2000, le Président Laurent Gbagbo a axé sa gouvernance autour de la recherche constante de la réconciliation et de la paix dans le respect de la Constitution que le Peuple ivoirien s`est souverainement donné. Même quand notre peuple est injustement agressé en septembre 2002 par les gouvernants actuels de la Côte d`Ivoire, puis en novembre 2004 par leurs soutiens étrangers, le Président Laurent Gbagbo, malgré la douleur, a résolument opté pour la réconciliation portée par notre Loi fondamentale. En 2010 et 2011, c`est toujours autour de la Constitution, incarnation de notre contrat social, que le Président Laurent Gbagbo a recherché les solutions de la crise. Il convient de rappeler que déjà, en 1993, au décès du Président Félix Houphouet-Boigny, il avait également milité pour le respect de la Constitution pour gérer la crise de succession à la tête de l`Etat malgré ses réserves sur les modalités constitutionnelles de cette succession. Le Président Laurent Gbagbo reste donc un homme de dialogue, mais autour des valeurs fondamentales de la République.

De La Haye, il nous encourage à poursuivre ce mouvement de réconciliation avec notre propre destinée sans vengeance ni rancœur et surtout sans violence mais avec détermination. Malgré l’âpreté de l’adversité et les blessures aussi bien morales que physiques qu’il a subies dès le début de son combat politique et qui se poursuivent encore, le Président Laurent Gbagbo continue de garder une foi entière en la démocratie et aux valeurs qu’elle porte. Il n’entend point renoncer au code d’honneur qu’il s’est donné pour encadrer son action politique ancrée dans la démocratie qui exclut toute forme de violence. La violence entretient la haine et la haine tient les peuples serviles. La victoire sans haine est possible, il y a toujours cru et il continue d’y croire. Il nous invite à partager cette conviction.

Le Ministre Koné Katinan Justin
Porte-parole du Président Laurent Gbagbo

Philippe Rémond assassiné à Yamoussoukro : La victime française oubliée par Sarkozy

Publié le mercredi 11 avril 2012 | Notre Voie - Assassiné par les forces armées pro-Ouattara, le 31 mars 2011, lorsqu’elles sont entrées à Yamoussoukro, la capitale politique de la Côte d’Ivoire, le Français Philippe Rémond Gabriel Hervé a été inhumé, le
jeudi 7 septembre 2011. Ses amis, les enseignants de l’Institut national polytechnique Houphouet-Boigny (Inp-Hb) où il enseignait les sciences industrielles, les rotariens et quelques ressortissants français vivant à Yamoussoukro lui ont rendu un dernier hommage en présence du consul de France. La cérémonie de séparation s’est déroulée dans les locaux d’Ivosep, dans la sobriété et la douleur. Par la volonté du chef de l’Etat français, Nicolas Sarkozy, Philippe-Rémond Gabriel Hervé a été traité avec mépris. Alors que son père fut un officier (capitaine) de l’armée française. Pilote de son état, son avion a été abattu au cours d’une opération pour le compte de son pays. Sa mère, d’un âge très avancé aujourd’hui, fut un agent des services de renseignements français. Philippe Rémond avait choisi de demeurer en Côte d’Ivoire après avoir été coopérant au Sénégal. Malgré tous ces services que ses parents ont rendus à la France, sa dépouille n’a pas été rapatriée dans son pays natal pour être remis à sa famille. Pire, son cercueil a été jeté, à Yamoussoukro, dans une fosse dépourvue de toute commodité dans un cimetière broussailleux et abandonné. Nicolas Sarkozy n’a vraiment que faire d’un Français qui refuse de marcher dans les sillons de la Françafrique et réclame, a contrario, l’autodétermination des peuples africains. Ni la presse française, ni les canaux diplomatiques officiels français n’ont accordé une moindre importance à la mort de Philippe Rémond. Dont de nombreux français, membres de l’association «Les Français de l’Etranger», n’ont même pas été informés des circonstances de la disparition. Alors qu’il était le président des ressortissants européens pour la Côte d’Ivoire. Quoi de plus normal, puisqu’il a été assassiné par les hommes armés du «pion» de l’Elysée, Alassane Dramane Ouattara. Philippe Rémond n’aura droit ni à une enquête pour identifier ses criminels ni à une décoration. Comme ce fut le cas pour l’autre Français, Yves Lamblin, tué dans des conditions non encore élucidées véritablement. Mais pour lequel le pouvoir Ouattara, une fois installé avec l’aide de l’armée française, a rapidement commis la Justice pour inculper des éléments des ex-Fds comme étant les coupables de la mort de l’industriel français. Ces militaires ivoiriens, soupçonnés, par ailleurs, d’être des pro-Gbagbo, croupissent depuis 2011 à la Maca (prison civile d’Abidjan). Le sort, pitoyable et inadmissible, réservé à Philippe Rémond par Nicolas Sarkozy démontre clairement que, pour la Françafrique, les ressortissants français vivant en Afrique ne sont pas tous logés à la même enseigne. Selon que d’un côté on contribue à maintenir les Africains dans le sous-développement et de l’autre à dénoncer l’exploitation du continent

Didier Depry et Ouattara Abdul-Mohamed