Conférence de presse des directeurs centraux de campagne du candidat du RHDP : Me Ahoussou et Gon crachent du feu
Le 13 novembre 2010 par le Patriote - Pour un baptême du feu, c’est un coup d’éclat. Hier, la direction de campagne du candidat du RHDP a dévoilé, au terme d’un conclave avec
Le 13 novembre 2010 par le Patriote - Pour un baptême du feu, c’est un coup d’éclat. Hier, la direction de campagne du candidat du RHDP a dévoilé, au terme d’un conclave avec
ses « soldats » qui investiront le pays profond, à partir de ce matin, les grandes lignes de leurs solutions pour changer la Côte d’Ivoire. Face aux journalistes, Me Ahoussou Kouadio Jeannot, et Amadou Gon Coulibaly, Directeurs Nationaux de campagne qui avaient à leurs côtés les deux directeurs de campagne associés, Marcel Amon Tanoh et Allah Kouadio Rémi, ont expliqué comment ils comptent porter à la magistrature suprême du pays, le Dr Alassane Ouattara. L’intégralité des échanges avec la presse.
Propos liminaires
de Me Ahoussou :
« Au nom du Président du RHDP, Henri Konan Bédié, et du candidat du RHDP, Alassane Ouattara, du président du MFA, Anaky Kobenan, du président de l’UDPCI, Mabri Toikeusse et du Directoire du RHDP, présidé par le Pr Alphonse Djédjé Mady, nous vous remercions pour toute la couverture de la campagne présidentielle en Côte d’Ivoire et de cet événement. Nous sommes à l’entame de la mission que le RHDP a voulu nous confier, à savoir conduire notre candidat, le président Alassane Dramane Ouattara à la victoire le 28 novembre 2010.
Nous avons tenu ce jour (ndlr, hier), une réunion technique d’organisation. Nous avons présenté les structures décentralisées de la campagne du candidat du RHDP. Voici en détails, comment nous entendons articuler cette campagne. Nous avons un Conseil politique, au sein duquel se trouvent le président Henri Konan Bédié, qui est le président du RHDP, le candidat, les présidents du MFA et de l’UDPCI, certaines personnalités du PDCI, du RDR, de l’UDPCI, du MFA. Je ne vous donnerai pas le détail des noms. Le Conseil politique est la structure qui avise, conseille et oriente. A côté de ce Conseil politique, nous avons la Direction nationale de campagne qui est principalement dirigée par nous quatre, notamment les ministres Amadou Gon Coulibaly, Allah Kouadio, Amon Tanoh et moi-même, Ahoussou Kouadio Jeannot. En-dessous, nous avons une structure d’organisation de la campagne. Nous partons maintenant sur le territoire national où nous avons des responsables régionaux, départementaux de la campagne. Nous aurons tous ces éléments dans les journaux demain, parce que nous allons remettre le document de synthèse aux journalistes. Donc, toutes nos directions locales et régionales de campagne du RHDP, c’est-à-dire PDCI-RDA, RDR, UDPCI, MFA fusionnent localement, au niveau du département, des communes, des régions pour donner une seule direction. Et ce sont ces directions sur le territoire qui vont prendre en compte les intérêts du RHDP, c’est-à-dire conduire la campagne de notre candidat. Pour les questions transversales, notamment les questions de sécurité, électorales, juridiques, de logistique, toutes nos structures viennent en appoint aux structures du RDR. Et au niveau des grandes régions telles que celle d’Abidjan, qui regroupe 34% des électeurs, nous avons créé une structure de coordination présidée par le ministre Patrick Achy. Au niveau des grandes communes, la même organisation se retrouve à Abobo, Koumassi, Port-Bouët. Au niveau de la région des lagunes, il y a aussi une coordination dirigée par le maire Akossi Bendjo. Il y en a une autre dans la région des Lacs et elle est animée par le ministre Allah Kouadio Rémi. Dans la vallée du Bandama, c’est le Premier ministre Charles Konan Banny qui s’en charge. Dans le Sud Comoé, c’est le ministre Aka Aouélé, dans le Moyen Comoé, on a le ministre Kouassi Akon Nicolas ; dans le Zanzan, le responsable est le ministre Adjoumani. Dans le centre ouest et le sud-ouest, c’est le président Zady Kessy, avec le ministre Brito Boniface. Dans le Moyen-Cavally, c’est le ministre Banzio, et dans la région des Montagnes, c’est le président Mabri Toikeusse, qui préside cette coordination. Dans la région des Savanes, nous avons responsabilisé le ministre N’Golo Coulibaly et Yaya Dembélé. Voici l’organisation telle qu’elle est structurée. L’objectif, c’est la victoire. Nous avons donc élaboré un programme. Notre candidat va recevoir tous les responsables politiques et les élus politiques de toutes ces différentes régions dès demain (ndlr, aujourd’hui samedi) et ce jusqu’au dimanche. Il va discuter avec eux et leur donner toutes les orientations de la campagne. Cela dit, le 15 novembre prochain, c’est la journée nationale de la paix. Une journée instituée par feu le président Félix Houphouët-Boigny. C’est une journée symbole. Nous serons à Yamoussoukro avec notre candidat entouré des présidents Henri Konan Bédié, Mabri Toikeusse, Anaky Kobena et de tous les élus et responsables politiques du RHDP. Nous serons à Yamoussoukro pour dire le matin, à 10h, la messe dans la Cathédrale Saint-Augustin, ensuite rencontrer les populations du Centre et de la Vallée du Bandaman, avec une forte délégation de nos frères venant du Nord et d’un peu partout. Nous irons nous incliner sur la tombe su Père fondateur, le président Félix Houphouët-Boigny, demander sa bénédiction, celle des mânes et des ancêtres. Cette réunion aura lieu au domicile du président Félix Houphouët-Boigny. Elle sera suivie, après d’un meeting à la place Jean-Paul 2. Et le samedi 20 novembre, il y aura un grand meeting au Stade Félix Houphouët-Boigny avec la présence des quatre grands leaders du RHDP, avec à leur tête le président Henri Konan Bédié. Voici brièvement les résultats de nos travaux qui ont été effectués tout à l’heure.
Questions : Quel sera le thème majeur de la campagne ? Quelle stratégie avez-vous mise en place pour faire face à un fait qui a marqué le 1er tour de l’élection présidentielle, à savoir l’achat des consciences des électeurs ?
Avez-vous pris des dispositions particulières pour justement juguler la fraude ?
Qu’est-ce qui est prévu dans les différentes QG de campagne pour la formation des électeurs afin d’éviter une propension de bulletins nuls comme on l’a constaté lors du 1er tour ?
Amadou Gon Coulibaly : Le thème principal de la campagne pour le 2ème tour est un thème qui est adapté à la réalité que vit notre pays, au vécu quotidien de nos compatriotes. La mobilisation des électeurs pour le vote lors du 1er tour, montre clairement une volonté pour le changement. Les Ivoiriens en ont donc assez d’une situation, où on ne fait que des promesses sans lendemain, où on a des leaders politiques comme le président Gbagbo qui lancent des slogans, et derrière ces slogans, il n’y a absolument rien de concret. La propagande, le mensonge au niveau de l’Etat, c’est tout cela que les Ivoiriens veulent sanctionner. Et ils ont besoin d’avoir un changement au niveau de la gestion de l’Etat de Côte d’Ivoire. C’est pour cela que le thème principal de la campagne sera, le RHDP comme solution pour changer la Côte d’Ivoire. Au 1er tour, vous avez noté que le RHDP a obtenu plus de 60% des voix. Vous avez parlé tout à l’heure de fraude, il est évident que le candidat Gbagbo n’a pas fait, en matière de volonté effective des électeurs de Côte d’Ivoire, 38%. Tout le monde le sait. Lui-même le sait. Et son camp le sait. Il est bien plus bas que ça. Il n’y a donc aucune opportunité pour lui de rattraper cela. Il sera battu. Et, nous sommes convaincus que le changement que les Ivoiriens souhaitent et auquel ils aspirent, leur sera apporté au soir du 28 novembre, afin qu’on ait une qualité de leadership, qui va inspirer le respect tant en Côte d’Ivoire qu’à l’extérieur de la Côte d’Ivoire.
Un leadership qui prendra en compte les préoccupations profondes de nos compatriotes en apportant secteur par secteur, thème par thème, préoccupation par préoccupation, les solutions les plus appropriées. Et cela dans la paix et dans la cohésion. Il n’y a qu’à voir aujourd’hui le discours tenu par le FPI et le candidat Gbagbo pour se rendre compte que non seulement, ils sont disqualifiés pour pouvoir ramener de manière effective la paix et la cohésion en Côte d’Ivoire, mais ils sont surtout disqualifiés parce qu’ils n’ont pas de solutions. Et leurs propos actuels traduisent leur perturbation profonde. Ils savent que les choses sont quasiment faites. Et là, ils racontent des choses qui sont totalement irresponsables. Nous n’allons pas les suivre dans cette bassesse. Vous avez entendu Affi N’Guessan, qui a l’air d’être une personne qui souffre de contradictions et de situations intérieures que tout le monde ne connaît pas. Il est évident que ses propos ne sont pas la traduction d’un équilibre total. C’est la traduction d’un profond déséquilibre à l’intérieur d’une personne qu’il faudrait psychanalyser pour comprendre cela de manière définitive.
Sur maintenant le problème de la fraude, il est évident qu’ils ont fraudé. Les 38%, Gbagbo ne les a pas faits. Il en a fait moins. Notre conviction est que si les élections avaient été transparentes, il aurait été éliminé dès le 1er tour. Il a fraudé fortement, en pensant qu’avec cette fraude, il aurait même pu passer directement dès le 1er tour. Fort heureusement, il n’y est pas arrivé. Donc, au second tour, ces questions seront réglées. Le ministre Amon Tanoh a été chargé par le président du RHDP, le président Bédié et le candidat du RHDP de coordonner avec l’ensemble des structures électorales de nos partis, tout le travail de diagnostic précis de tout ce qui a été fait. Il y a un certain nombre de choses qui relèvent réellement de nos partis eux-mêmes. Ce sont des choses qui vont être réglées, notamment la question de nos représentants dans les bureaux de vote. Mais, il y a aussi un certain nombre de dispositions qui relèvent de la Commission électorale indépendante (CEI), de l’appui de l’Onuci et du système global des Nations Unies. Et puis, on a détecté tout ce que le FPI a pu faire. Savez-vous qu’ils faisaient entrer des gens (dans les bureaux de vote) avec des cellulaires et ils prenaient des photos de là où ils avaient voté, pour ensuite aller se faire remettre 5 ou 10 000 FCFA. Il s’agit des achats de conscience. Même aujourd’hui, à l’heure où nous parlons, les présidents des bureaux de vote, qui sont connus depuis le 1er tour, sont en train d’être approchés, pour être achetés à des montants divers. Il y a donc une panoplie d’actions menées ou en laboratoire pour lesquelles, des dispositions sont en train d’être prises au niveau du RHDP. Comme, ils ne pourront pas tricher, le score de 38% étant totalement factice et bien plus bas, il est évident qu’ils ne peuvent rien compenser. Il sera donc proprement battu le 28 novembre. Nous y travaillons. C’est vrai que dans certaines régions, des électeurs ont été empêchés de voter. Ils sont allés même jusqu’à interdire l’accès aux bureaux de vote par des représentants des candidats de certains partis du RHDP. Certains d’entre eux ont même été blessés par balles. C’est vrai, il y a une problématique de sécurisation, qui prendra certainement son appui sur deux choses. D’abord notre propre organisation, car nous allons nous organiser en tant que RHDP, pour faire face à tout ça. Ensuite, nous allons interpeller tous ceux qui sont chargés de manière officielle de la sécurisation du processus, pour que de manière efficace, zone par zone, des moyens appropriés pour faire face à cette situation, puissent être mis en place. Voila donc ce que je peux dire.
Question : Qu’en sera-t-il de la formation au vote ?
AGC : C’est vrai, il y a eu trop de bulletins nuls. Beaucoup de formations ont été faites par les partis politiques à l’occasion du 1er tour, mais nous notons que ces formations ne sont pas suffisantes, il faut mettre l’accent là-dessus. Nous nous organisons donc pour cela. Et à l’occasion du deuxième tour, ce sera un aspect sur lequel nous allons insister.
Ahoussou Kouadio Jeannot : Je voudrais intervenir sur les violences, parce que, on l’a lu dans la presse, le président-candidat Laurent Gbagbo a indiqué qu’il n’y a eu aucun blessé. Pour lui, tant que quelqu’un n’est pas encore mort, il n’est pas blessé. Je suis ces événements dans le détail. A Issia, un chefs baoulé a été blessé à la tête avec un objet contondant. A Kouadiobakro, toujours à Issia, un paysan a été fusillé. Il sera enterré ce week-end à Kouassi-Kouassikro. Il y a eu des violences, des exactions sur des militants du PDCI-RDA, particulièrement. Dans le village de Tapé Doh Lucien, la boutique d’un jeune baoulé a été entièrement détruite. La toiture a été arrachée. Sa maison a été détruite parce qu’il a voté pour le candidat Henri Konan Bédié. Lorsqu’on vient nous dire à ce niveau de responsabilité qu’il n’ y a pas eu de blessés, c’est grave. Les Ivoiriens ne peuvent pas confier leur destin à quelqu’un qui ne compatit même pas du tout à leur douleur, qui n’est pas renseigné ou qui refuse de se laisser renseigner, qui est insensible face à des faits graves qui interpellent tout humain quelles que soient ses origines. Aujourd’hui, pour nos amis du FPI, c’est le langage nazi, parce que le FPI est un petit parti. Faisons très attention. J’interpelle les Ivoiriens. Depuis qu’ils sont arrivés au pouvoir, ils nous entraînent sur le chemin du nazisme. Le parti d’Hitler était tout petit et voilà comment ils ont procédé pour provoquer la deuxième guerre mondiale. Ecoutez les discours ces derniers temps, lisez les SMS, c’est plus que du racisme. Ce sont des discours haineux. Je sais de quoi je parle. Et c’est dommage que certains de nos chefs s’en mêlent, qu’ils entretiennent ce discours haineux. Aujourd’hui, certains de nos chefs envoient des missions pour entretenir ce discours haineux. On veut trier où il n’y a pas lieu de trier entre les Ivoiriens. On fait comme si on ne se souvient pas des causes de la guerre. Si les Ivoiriens ne font pas attention, ne votent pas utilement, efficacement, ils risquent de perdre leur pays. Confier notre avenir à Laurent Gbagbo, c’est aller encore à l’aventure. Je tenais à le dire. Il y a eu des blessés, il y a eu des morts dans la région forestière. Nous allons entrer en campagne, des choses vont être dites, et seront dites durement et sérieusement, parce qu’on ne peut pas laisser ce pays aux mains des incompétents.
Q. : Me Ahoussou, vous faites allusion au nazisme. Est-ce que vous l’assumez ?
Le ministre Gon Coulibaly a parlé d’élections non transparentes et vous allez quand même au second tour. Est-ce que ce n’est pas dangereux, et annonciateur d’une vraie pagaille après le scrutin ?
Nous savons que les militaires ont voté plusieurs fois. Avez-vous pris des dispositions au niveau de la direction du RHDP quant au vote des militaires ? Cela va-t-il se faire avant ou le jour du scrutin ? Pour la campagne, peut-on savoir le budget qui sera alloué quand on sait vous êtes désormais une coalition ?
Les candidats Bédié et Ouattara ont prédit lors du premier tour que le président Gbagbo ne sera pas au second tour et à la faveur de cette échéance, vous dîtes qu’il sera battu proprement. N’est-ce pas démagogique ?
Vous avez aussi dit que des présidents des CEI locales ont été blessés par balles. Pouvons-nous avoir des noms et les lieux où ces attaques ont eu lieu ?
Vous avez parlé de fraude tout à l’heure, pourtant l’un des vôtres en l’occurrence Me Seri Kossougro dit qu’à une réunion du PDCI où l’ordre du jour était la fraude, aucune preuve n’a été apportée par le PDCI. Pourquoi dites-vous alors qu’il y a eu des fraudes ?
Sur le plan économique, quelles seront vos actions prioritaires ?
Me Ahoussou Kouadio : J’assume ce que j’ai dit. Je ne suis pas historien, mais nous lisons les livres d’histoire. Vous savez, on nous a enseignés aussi l’histoire. On sait dans quelles conditions le nazisme est né. La systématisation dans ce pays d’un groupe ethnique, les Baoulé, est grave. Le Premier ministre Affi N’Guessan, le ministre Amani N’Guessan ont convoqué à des réunions des Baoulé du Sud-ouest. Nous disons qu’en démocratie, on ne cible pas l’appartenance ethnique. Et toute la stratégie consiste aujourd’hui à dire que ce candidat est le candidat de l’étranger et que je suis le candidat national. Dès lors qu’on parle de candidat national, on entre dans les thèses du nationalisme, vulgaire et primaire.
Q. : Mais de là à aller à la finalité du nazisme qui renvoie aux camps de concentration, ne pensez-vous pas que c’est un peu fort et dangereux dans ce contexte ivoirien ?
Me Ahoussou Kouadio : Lorsque Hitler concevait ses thèses, des intellectuels ont réfléchi. J’ai un document qui s’intitule les Cahiers du nouvel horizon écrit par les intellectuels du FPI en 1998, il systématisait déjà un groupe ethnique : les Baoulé. On les traitait même d’envahisseurs. Je peux vous montrer le document. Si on y prend garde, les thèses qui sont développés notamment « le candidat de l’étranger », sont dangereux pour un pays qui sort d’une crise identitaire. Le langage aurait pu être autre chose. Quand on est à la tête d’un Etat, on tient un langage sur des valeurs qui fédèrent. Le Président Houphouët a utilisé la paix comme valeur qui fédère. Aujourd’hui, c’est «lui n’est pas de chez moi, lui n’est pas de mon pays ». Je dis que c’est dangereux. Un Président de la République doit tenir des propos autour des valeurs qui fédèrent, qui mettent tout le peuple ensemble quelles que soient les origines. Je dis que je ne vois pas cela aujourd’hui. On le fait par opportunisme politique.
On a parlé d’élections non transparentes. Oui, ce sont des concessions que nous avons faites pour aboutir à cela. Depuis dix ans, nous attendons les élections. Tout le processus a été fait de concessions. Chacun abandonne ses intérêts pour aller à l’essentiel, sauver la Côte d’Ivoire. C’est là la préoccupation des partis du RHDP. Comment faire pour sauver la Côte d’Ivoire ? Parce que nous nous reconnaissons comme les propriétaires à tout point de vue de ce pays. Quand vous regardez la composition du RHDP, vous remarquez que tous les ouvriers du pays, ceux qui ont aidé le Président Houphouët-Boigny à construire ce pays viennent de cette coalition. Le Premier ministre Alassane Dramane Ouattara, candidat du RHDP est un des artisans de cette belle Côte d’Ivoire. Il a sa part au chapitre. Et nous disons qu’il faut absolument faire des concessions parce que le bébé, qui nous appartient, risque de mourir. Les partis du RHDP ont dénoncé la fraude. Me Seri Kossougro a dit qu’il n’y a pas eu de fraude. J’aurais bien voulu qu’il intègre la cellule des juristes du PDCI-RDA. Il aurait vu les preuves. Il ne les a pas vues, c’est normal. Quand on choisit son camp, on l’a choisi. Mais s’ils le veulent, qu’ils me mettent devant n’importe quel tribunal, nous ferons les démonstrations. Il y a des preuves de la fraude en amont, pendant le scrutin et en aval. On a vu M. Bamba Yacouba (porte parole de la CEI) dire à la télé : « ah ! non ce n’est pas le bon document. Voici le bon document ». Nous l’avons tous vu changer de copie en pleine séance publique. Il faut se dire la vérité. Tant que nous serons dans le mensonge, nous occulterons certaines choses, ce pays ne sortira pas de l’impasse. La vérité se trouve au RHDP.
Amadou Gon Coulibaly : Les fraudes ont été établies et chacun de nos partis sur la base des investigations faites à l’intérieur a sorti tous les éléments en sa possession. Nous avons décidé ensemble au niveau de tous les partis de saisir donc le Facilitateur par le biais de son Représentant, le Représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, la Commission électorale indépendante, le Premier ministre, pour faire état de cette situation. Mercredi dernier à l’occasion de la cérémonie d’investiture du candidat du RHDP, tout le monde a souligné l’esprit de sacrifice global du RHDP. Particulièrement du président Henri Konan Bédié. Comme je l’ai dit, si ce scrutin avait été transparent, M. Gbagbo Laurent ne serait pas au deuxième tour. Mais pour des raisons de cohésion et de paix, la philosophie houphouétiste est très différente de celle prônée par le candidat Gbagbo. En 2000, s’il avait des contestations à faire, il aurait pu faire recours auprès de la Cour Suprême. Mais sa pratique politique on la connaît. Elle est faite de violence politique permanente. Donc on sait ce qu’il a fait. Il a mis des gens dans la rue, qui étaient appuyés par des militaires. Grâce à un coup d’Etat militaro-civil, il et arrivé au Pouvoir. C’est pour cela qu’en général, quand il parle du droit et de la justice, tout le monde rigole. Parce qu’on sait qu’à aucun moment, dans sa pratique quotidienne en tant qu’opposant et aujourd’hui chef d’Etat, la justice n’a été dite. En 2000, s’il croyait donc à la justice, qu’il oppose tous les jours à ses opposants, il aurait dû saisir la Cour Suprême au lieu de jeter les gens dans la rue. Il a une pratique politique qui est ce qu’elle est, qui déteint sur l’ensemble de son parti, de ses cadres dans leur expression et leur comportement. Là, il se trouve qu’il y a d’autres comportements au niveau du RHDP. Et le président Bédié pour des raisons de sauvegarde de la Nation, de cohésion et de paix, a décidé de passer là-dessus et nous allons au deuxième tour. Maintenant, vous avez déjà posé des questions sur la fraude. Nous avons dit quelles sont les dispositions que nous prenons ensemble pour éviter que ce hold-up du premier tour ne puisse se reproduire au second tour. Nous avons fait un diagnostic extrêmement précis du processus, du début jusqu’à la fin y compris même les éléments de notre responsabilité de telle sorte qu’avec les dispositions qui seront prises ensemble, nous sommes sûrs qu’il y aura pas de possibilité de tricher. Et c’est fort de cela que nous disons, ce n’est pas démagogique, qu’il sera battu. En termes de suffrages, RHDP contre LMP, il est battu. Et ça, c’est une réalité. A chaque fois qu’ils annoncent quelque chose, il y a des événements précis qui montrent que ce qu’ils disent est à côté de la réalité. Donc ils sont préoccupés. Ou il est préoccupé. C’est vrai que quand on est préoccupé comme c’est le cas dans sa situation, on dit un peu les choses à l’emporte pièce. Cela explique les propos de Gbagbo et d’Affi N’Guessan, totalement orduriers et condamnables dans un pays comme le nôtre. Je voulais donc vous dire qu’il n’ y a pas de contradiction à aller à ce deuxième tour pour sauver un pays des mains des personnes qui n’en ont ni la capacité en terme de gestion, ni même le sens de l’Etat qu’il faut pour pouvoir gérer. Il y a un besoin de sursaut national au niveau des Ivoiriens aujourd’hui. Ils doivent savoir que la Côte d’Ivoire est en danger et ils doivent se lever comme un seul homme pour barrer la route à cette situation qui n’a que trop durer pour permettre à notre pays que nous aimons tous, de faire en sorte que le pays renoue avec la croissance économique, de sorte que les problèmes des Ivoiriens au plan d’ordre social puissent trouver des solutions. Que les problèmes de l’Education puissent trouver les solutions. Qu’ont-ils fait pendant 10 ans pour l’Education ? Alors c’est facile d’évoquer la guerre. On est entre nous ici. Pendant que l’on évoque ces choses, plusieurs milliards de Fcfa ont prospéré sous des formes diverses dans le pays, devant tout le monde. Les problèmes de santé se posent aujourd’hui avec acuité. Quand vous allez dans un centre de santé aujourd’hui, vous n’avez pas un médicament. Si vous n’avez pas d’argent, vous ne pouvez pas aller dans une clinique. Les gens meurent. C’est une réalité. Il y a aussi l’insalubrité dans laquelle nous vivons, et qu’on impose à tout le monde. Et cela ne dit strictement rien à personne. Le pire dans tout cela, c’est que quand Gbagbo fait le bilan de la situation de la Côte d’Ivoire, il le fait comme s’il était une personne totalement extérieure du Pouvoir. Il constate comme tout le monde qu’Abidjan ou la Côte d’Ivoire est sale. Il est le chef de l’Etat. Il ne peut donc pas constater la situation comme tout le monde. Nous avons été dans son gouvernement. C’est faux de vouloir faire croire qu’il y a un partage du bilan. On était dedans et on sait comment ça se passait. Ce n’est pas vrai de vouloir faire croire à qui que ce soit qu’il y a un partage du bilan. Il doit avoir le courage d’assumer. Tout cela pour vous dire combien il est important d’aller à ce deuxième tour, pour tourner cette page. C’est important de la tourner. C’est important pour les jeunes, et les enfants de Côte d’Ivoire.
Q : Quand vous parlez d’élection non transparente, est-ce un problème de climat de confiance?
AGC : Il y a une Commission électorale indépendante. Nous avons noté un certain nombre de dysfonctionnements. Nous estimons que nous faisons part à cette Commission, des dysfonctionnements que nous avons observés. Une fois que nous aurons donc fait ce travail, nous pensons qu’en ce moment, il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement. La CEI prendra donc des dispositions adéquates pour que l’élection du deuxième tour se passe dans de bonnes conditions. Nous n’avons donc aucun problème. Nous ne disons pas que la CEI est partisane. Il y a eu des problèmes. J’imagine que si la CEI fait elle-même son diagnostic, elle notera qu’il y a eu des problèmes et elle prendra toutes les mesures correctives qui permettront d’avoir un deuxième tour dans la paix et qu’à la fin de ce scrutin, le vainqueur soit le vainqueur, le vaincu soit le vaincu. Et que Monsieur Gbagbo Laurent peut féliciter le Président Ouattara à la fin, dans un esprit de paix et de tranquillité. Une fois qu’on aura mis en place un cadre qui permet d’avoir un Etat juste, fort et impartial, il faudra s’attaquer aux préoccupations de nos compatriotes en matière de santé, d’éducation, de logement etc. Et, il faut faire en sorte que les services publics se rapprochent le plus possible de nos compatriotes. Je n’ai jamais dit que des présidents de CEI locales ont été blessés. J’ai plutôt dit que des représentants de nos candidats qui devaient être présents dans des bureaux de vote pour s’assurer de la transparence du scrutin ont été blessés. Il y en a eu 3 dans la région de Gagnoa où il y a eu des coups de feu. Mais, c’est un fait isolé. Tout le monde a constaté et il faut s’en réjouir que globalement, ce scrutin s’est passé dans la paix. Les Ivoiriens ont prouvé leur maturité. Ils sont sortis nombreux pour aller voter. C’est quelque chose d’exemplaire. Nous souhaitons que ces conditions soient les mêmes lors du deuxième tour. Et que les Ivoiriens aillent voter nombreux. Et qu’à l’issue du scrutin, le vaincu, M. Laurent Gbagbo accepte sa défaite.
Me Ahoussou Jeannot :
Chers amis de la presse, nous voudrions vous dire encore merci pour votre contribution, merci pour votre présence et nous espérons vivement en ce qui nous concerne qu’au soir du 28 novembre, vous soyez tous prêts pour entendre la voix du Président Alassane Ouattara. Parce que ce sera la nouvelle voix, celle de la lumière qui va éclairer cette Côte d’Ivoire, en ce moment dans les ténèbres. Propos retranscrits par Y. Sangaré