Contentieux électoral: Comment Ouattara a fait pression sur Wodié

Le 10 février 2012 par Notre voie - Lors de sa visite d’Etat en France, Alassane Dramane Ouattara avait déclaré que son parti a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée

nationale. Et pourtant 100 requêtes étaient sur la table du président du Conseil constitutionnel.

Koenders (ONUCI), Wodié (Conseil constitutionnel) et Bakayoko (CEI), lors d'une rencontre à Abidjan. De autre presse.

Le 10 février 2012 par Notre voie - Lors de sa visite d’Etat en France, Alassane Dramane Ouattara avait déclaré que son parti a obtenu la majorité absolue à l’Assemblée

nationale. Et pourtant 100 requêtes étaient sur la table du président du Conseil constitutionnel.

Le Conseil constitutionnel piloté par le professeur Francis Vangah Wodié n’est plus autonome eu égard à la pression qu’aurait faite sur lui, Alassane Dramane Ouattara. En effet, dans le cadre du contentieux électoral relatif aux législatives dernières, le Conseil constitutionnel avait reçu 100 requêtes en annulation. 98% de ses plaintes étaient contre le Rdr de Ouattara.

Déni de justice

Selon des indiscrétions, lors de sa délibération interne, le Conseil constitutionnel avait décidé de la reprise des élections dans 25 circonscriptions électorales. Conscient de ce qu’en perdant dans ces 25 circonscriptions, Ouattara n’aura plus la majorité absolue à l’Assemblée nationale, nos sources soutiennent qu’il aurait fait pression sur Wodié afin qu’il revoie à la baisse le nombre des circonscriptions électorales où les élections doivent reprendre. Ainsi de 25 localités, Wodié a annoncé 11 localités.
Comment est-on arrivé à cette situation? Au cours de sa visite d’Etat en France, Ouattara avait déclaré sur les antennes de Rfi et France 24 que le Rdr, son parti, présidera l’Assemblée nationale parce que majoritaire dans cette Institution. Et pourtant, le Conseil constitutionnel n’avait pas encore délibéré sur les 100 requêtes des candidats perdants. Ouattara qui savait donc qu’il n’obtiendrait pas la majorité absolue, aurait précipité les choses pour demander poliment à Wodié et ses collaborateurs de favoriser le Rdr. Ainsi sur les 11 circonscriptions électorales, le Rdr est parti pour gagner 99% de sièges. Ce qui aurait obligé Wodié à commettre un déni de justice.
Au cours de son récent point de presse, Francis Wangah Wodié a commenté le contentieux des législatives et annoncé la reprise des élections dans 11 circonscriptions. Le rôle du Conseil constitutionnel n’est pas de commenter les faits mais de les juger. A cet effet, dans le cadre des législatives, il devrait prendre un arrêt judiciaire qui devrait être publié dans le journal officiel. Cet arrêt devrait donner tous les détails sur le scrutin dernier. Ce ne fut pas le cas. Ce déni de justice, l’on ne s’attendait pas que Wodié, en sa qualité de grand constitutionnaliste, le commette. Et puis, les requérants ont été oubliés.

Les requérants
réclament leur
notification

Le Conseil constitutionnel est la Haute cour de justice en Côte d’Ivoire. En cas de saisine de cette Cour, le requérant s’attend à une notification de la décision de cette instance de justice. Mais, voilà que dans le cadre des législatives dernières, des requérants, que nous avons joints par téléphone, déclarent qu’ils attendent de Wodié, la notification de leurs différentes saisines. Mieux, ils disent ne pas se reconnaitre dans les déclarations faites à la presse par le président du Conseil constitutionnel.

Le vote des morts embarrasse l’Onuci

C’est-à-dire, la reprise des élections dans 11 circonscriptions électorales. «Wodié veut se cacher derrière la Cei et la certification des élections pour rendre une décision non juridique. Nous réclamons la notification de nos saisines. C’est aux journalistes qu’il a annoncé la reprise des élections dans 11 localités. Mais, nous les vrais concernés, il ne nous l’a pas notifié. Donc, nous considérons cette déclaration nulle et de nul effet», nous a confié un candidat malheureux. Mais dans tout cela, où est l’Onuci, le certificateur ?
Le vendredi 03 février dernier, l’Onuci, la Cei et le Conseil constitutionnel se sont réunis pour «harmoniser» les résultats des législatives avant leur certification. Plusieurs leçons se dégagent de cette rencontre. La première leçon réside dans l’opportunité de cette rencontre. En effet, après les présidentielles de 2010, surtout quand le président de la Cei avait livré ses résultats donnant Ouattara vainqueur, l’Onuci n’a pas cherché à harmoniser les résultats avant de certifier ce scrutin. Pourquoi, pour les législatives, elle veut d’abord harmoniser les résultats avant de les certifier ? La deuxième leçon est relative à la partialité de l’Onuci. En effet, cette institution veut cacher et même soutenir les dérives du Rdr et ses milices armées pendant le scrutin législatif pour soutenir la reprise des élections dans 11 circonscriptions électorales. Mais, voici que le problème du vote des morts gène un tout petit peu l’Onuci. A cet effet, une réunion spéciale aurait été tenue à l’ex-hôtel Sebroko. Avant cette réunion, une délégation de l’Onuci a été reçue par Danho Paulin, maire d’Attecoubé et surtout candidat aux législatives dans cette localité. Il leur aurait donné toutes les preuves qui attestent que des individus ont voté à la place de personnes mortes. Selon nos sources, l ONUCI aurait demandé à Wodié de régler ce litige très sensible.

Une correspondance particulière d’Emile Kian