Goncourt 2021 : le sacre de Mohamed Mbougar Sarr et de sa Plus secrète mémoire des hommes

Par Le Figaro - Goncourt 2021. Le sacre de Mohamed Mbougar Sarr et de sa Plus secrète mémoire des hommes.

L'auteur sénégalais, édité par Philippe Rey, succède à Hervé Le Tellier qui avait remporté le prix l'année dernière avec L'Anomalie (Gallimard).

Le jury du Goncourt, présidé par Didier Decoin et réuni au restaurant Drouant à Paris, a rendu son verdict mercredi 3 novembre à l'heure du déjeuner, renouant avec la tradition qu’HHervé Le Tellier, prix Goncourt 2020 avec L'Anomalie . C'est donc devant une foule de journalistes, passe sanitaire de rigueur, qu'a été consacré Mohamed Mbougar Sarr, au premier tour avec six voix, a annoncé Philippe Claudel, secrétaire général du Goncourt, au restaurant Drouant, à Paris. «Je ressens beaucoup de joie. Tout simplement, a déclaré le lauréat. Il n'y a pas d'âge en littérature. On peut arriver très jeune, ou à 67 ans, à 30 ans, à 70 ans et pourtant être très ancien.»

Ce Sénégalais de 31 ans et grand favori des critiques l'emporte haut la main avec son quatrième roman, La plus secrète mémoire des hommes (Philippe Rey/Jimsaan). À mi-chemin entre enquête et réflexion sur le métier d'écrivain, Sarr fait vivre Diégane, écrivain sénégalais aussi narrateur du récit et qui lui ressemble étrangement. Ce dernier se rend à Paris pour retrouver la trace de T.C. Elimane, auteur d'un livre mythique, paru en 1938 : Le labyrinthe de l'inhumain. Le roman d'apprentissage voyage entre le Sénégal et la France mais aussi l'Argentine, afin de lever le voile sur cet homme, abandonnant la littérature au profit du silence.

Né en 1990 à Dakar, ce fils de médecin rejoint la France pour se prédestiner à des études de sciences sociales. Son premier romain, Terre ceinte (Présence africaine), paraît en 2014. Il y relate la tourmente de la ville fictive de Kalep, prisonnière de milices islamiques djihadistes, après que deux jeunes aient été exécutés pour avoir entretenu une relation amoureuse. Il est récompensé l'année suivante du prix Ahmadou-Kourouma au Salon du livre de Genève, puis du Grand prix du roman métis de Saint-Denis à La Réunion. Silence du chœur, toujours publié chez Présence africaine, relate du quotidien de migrants africains en Sicile. Encore auréolé du Grand prix en 2018, il décroche le prix littérature monde du festival Étonnants Voyageurs de Saint-Malo.

Le Figaro