Côte d’Ivoire, démocratie, progrès et développement : L’impérieuse nécessité d’un changement des mentalités, Par Dr Claude Koudou
Par Ivoirebusiness/ Débats et Opinions - Côte d’Ivoire, démocratie, progrès et développement. L’impérieuse nécessité d’un changement des mentalités, Par Dr Claude Koudou.
« Avec les partis politiques, on tourne en rond, … ». C’est le sentiment de nombreuses personnes qui pensent alors avoir marre des partis politiques qu’elles considèrent comme générateurs de maux de la société et du peuple.
Ces personnes expriment ne plus faire confiance aux partis politiques et ne veulent alors plus en entendre parler pour certaines parce que beaucoup d’acteurs, cultivant du nombrilisme et de l’arrogance, refusent de se remettre en question.
En tout cas, nombre d’acteurs politiques se comportent comme si les militants, les sympathisants et le peuple par extension leur doivent tout et pas grand’ chose ou rien en retour. Y en a marre.Même si de tels sentiments sont compréhensibles, il faut expliquer la situation et faire en sorte que les choses changent.
Pourquoi des blocages et des manques de réactivité comme aujourd’hui ?
Il est connu que dans les partis politiques, il y a des guerres de positionnement. En plus, pour des raisons parfois évidentes mais souvent discrétionnaires, le fait du prince peut parfois expliquer certaines attitudes.
En effet, des gens sont nommés non pas forcément parce qu’ils sont compétents mais pour faire un certain travail dont les effets ne sont pas toujours perceptibles dans l’ambiance globale. Puisque de telles nominations ne se basent pas forcément sur des critères de compétences, les promus font en sorte que « le prince » n’identifie pas d’autres personnes compétentes parce qu’ils craignent pour leurs postes.
Ceux-là vont faire de la délation, diaboliser et dénigrer surtout quand ils s’aperçoivent que le chef – « le prince » – aime les intrigues.
Il faut donc abattre des gens gênants pour sa propre survie oubliant au passage qu’on ne peut rien réussir tout seul.
Il arrive même que quand ces gens qui se voient illuminés ne sont pas repris dans leurs dérives par leur chef, ils montent en toute puissance parce que la base estime qu’ils ont l’onction du chef. Alors le décrochage, la démotivation, le découragement et la déception s’ensuivent et de grandes forces politiques peuvent mourir à cause de l’inconséquence de quelques gens.
De la coalition de partis politiques et la lourdeur de sa mobilisation
Il faut dire que souvent, des textes alléchants et des promesses sont faites pour présenter un bon affichage. La réalité dans la gestion des ressources humaines est difficile après et des pratiques humaines viennent souvent écraser les textes de partis. Ce sont ces tares qui sont transférées dans les coalitions qui se mettent place.
La création d’une coalition part souvent d’un bon sentiment. Mais il y a des blocages dans l’opérationnalisation des actes parce qu’à chaque fois, chaque parti politique a sa calculatrice en poche. Il y a donc ensuite une guerre interne pour des intérêts égoïstes qui viennent supplanter les intérêts du peuple pour qui ces acteurs sont sensés travailler.
Des acteurs peuvent donc se retirer inopinément. Ce qui met à mal la dynamique du groupe. Y en a marre.
Du changement des mentalités et de la nécessité de jouir des bienfaits de l’expression plurielle.
Des années durant, une bataille pour le multipartisme s’est faite dans des conditions très difficiles. Les acquis de ce combat sont en train d’être dilués dans des pratiques hasardeuses par certains acteurs politiques.
Malgré le dévoiement de la ligne du parti quand il y en a une, les contradicteurs sont pris pour cible parce qu’il leur est reproché en quelque sorte de ne pas laisser faire. On invoque alors la « discipline du parti » pour intimider, faire peur et ainsi motiver la purge là où ceux qui sont garant de la cohésion du parti eux-mêmes ne donnent pas l’exemple.
On ne peut pas construire et développer un pays dans l’insincérité, la roublardise, la duperie, la duplicité, la ruse et l’irresponsabilité. Y en a marre.
Il est temps de se rassembler pour faire en sorte que les choses changent.
Car on ne peut pas sortir de la domination de l’ancienne puissance tutélaire si nous avons des gouverneurs noirs dans les différentes structures qui se sont sensées contribuer à notre émancipation. Nous faire taire, nos devanciers dont Laurent Gbagbo avaient dit non.
C’est le résultat connu le 30 avril 1990. Battons-nous pour que les mentalités changent. Ce n’est une insulte à l’endroit de personne. C’est simplement ce que la démocratie et toutes ses déclinaisons nous indiquent. Pour un devenir heureux de notre jeune, du peuple et notre pays commun.
Dr Claude Koudou