CPI: il est temps que la CPI libère Laurent Gbagbo, par SHANNON El EBRAHIM (Afrique du Sud)
Par IvoireBusiness - Opinion. Il est temps que la CPI libère Laurent Gbagbo, Par SHANNON EBRAHIM (directeur de publication The Star en Afrique du Sud).
TEXTE TRADUIT EN FRANCAIS
Cette semaine, le SACP a rejoint les rangs de ceux qui demandaient à la CPI de libérer l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo après des allégations croissantes d'ingérence politique grossière et de manipulation par l'ancienne puissance coloniale dans son cas.
Le procès de Gbagbo est actuellement en cours à la Haye, et il semblerait que les avocats de la défense de Gbagbo aient facilement détruit les récits du procureur de la CPI, accusé d'avoir capitulé devant les pressions françaises pour juger Gbagbo.
Il semblerait qu'il s'agisse d'un cas de justice nié après que la CPI ait détenu cet ancien président africain pendant sept ans sans conclure son procès-en grande partie en raison d'un manque de preuves contre lui.
Selon français site d'investigation en ligne Mediapart, le ministre français des affaires étrangères Laurent Fabius était conscient de la faiblesse du cas de Bensouda et s'était précipité à la Haye pour discuter des progrès de l'affaire avec l'ambassadeur français.
L'équipe de Bensouda a pris une autre année pour essayer de recueillir suffisamment de preuves contre lui.
Ce n'est qu'en mai 2014 que les accusations portées contre lui ont été confirmées. Certains éléments de preuve intentés contre lui par l'accusation lors des audiences préparatoires au procès ont été prouvés comme étant fabriqués, avec une vidéo de ses partisans qui auraient mené des massacres ayant effectivement été abattus au Kenya.
Le procureur de la CPI, Fatou Bensouda, a été plus tard d'admettre à l'un des candidats à la présidence de la République centrafricaine (voiture) Pascal Bida Koyagbele lors d'un dîner aux Pays-Bas, «il n'y a rien de grave contre Gbagbo, c'est la pression politique venant de France et je ne peux rien faire.
Koyagbele prétend que Bensouda avait fait pression sur la France pour être nommée Procureur général de la CPI.
Mais le plus important est peut-être la raison pour laquelle la CPI a été utilisée comme instrument politique par l'ancienne puissance coloniale pour neutraliser Gbagbo de la scène politique de la Côte d'Ivoire.
La raison fondamentale est que, depuis qu'il est devenu président en 2000, Gbagbo est devenu la plus grande menace pour la domination de la France en Côte d'Ivoire ainsi que l'Afrique francophone.
Gbagbo avait commencé à réduire la domination de français sociétés sur l'économie, et on craignait que cela puisse être reproduit à travers l'Afrique de l'Ouest.
Gbagbo a été déterminé à assouplir le contrôle de la France sur les banques, les assurances, les transports, le commerce du cacao et la politique énergétique, et a invité des entreprises d'autres pays à soumissionner pour des projets gouvernementaux.
Gbagbo a été consterné par le dépassement des dépenses brutes sur français projets, tels que le pont France devait construire dans la capitale Abidjan pour 200 milliards francs CFA, un contrat qu'il a annulé quand les chinois ont dit qu'ils pourraient construire le pont pour 60 milliards francs CFA en 2002.
Ensuite, l'opposition de Gbagbo à la France maintient son Pacte colonial avec ses anciennes colonies, où le français Trésor contrôle ses devises, ses réserves de capital et ses politiques de commerce et d'investissement.
En vertu de l'accord entre la France et ses anciennes colonies sur la création du franc CFA, les banques centrales de ses anciennes colonies sont tenues de conserver 80% de ses réserves de change dans un compte d'exploitation détenu au français Trésor de Paris.
Cela a rendu impossible aux pays de réglementer leurs propres politiques monétaires.
L'incarcération de Gbagbo à la Haye était une solution de dernier recours, alors que tous les autres moyens de le neutraliser, y compris une série de coups d'État, avaient échoué.
La tragédie de l'histoire est que Gbagbo avait effectivement retourné la Côte d'Ivoire à la démocratie multipartite, assuré la liberté de la presse et lutté pour la souveraineté totale d'un pays africain encore sous le joug du néo-colonialisme.
Il est temps que le monde reconnaisse que la CPI a été manipulée dans ce cas, et en tant qu'africains, nous devons veiller à ce que ce type de manipulation ne se poursuive pas, car il n'y a pas d'autre alternative à la CPI en matière de poursuite des violations flagrantes des droits de l'homme.
* Shannon El est éditeur étranger du groupe de presse The STAR en Afrique du Sud
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Traduction par Mireille Kouamé