Côte d’Ivoire/Simone Gbagbo aux populations du grand centre:« Tant que la CEI n'est pas réformée, toutes les élections sont frappées d'illégalité et d'illégitimité »

La première Dame Simone Ehivet Gbagbo a reçu ce jour les populations du Grand centre. Dans son allocution, elle a jeté un regard sur la situation sociopolitique de l’heure.

La première Dame Simone Ehivet Gbagbo, au cours de ses audiences de ce mercredi 17 octobre, à la résidence privée du couple Gbagbo sis à la Riviera Golf a reçu la compassion des populations du Grand centre de la Côte d'Ivoire. Cette délégation venue de très loin, était conduite par l'Honorable Yao Yao Jules, vice-président du Front populaire Ivoirien (FPI).

L'ex-pensionnaire de l'Ecole de la Gendarmerie s'est prononcée sur la situation sociopolitique qui prévaut en Côte d'Ivoire. Pour elle, "Tant que la Commission électorale indépendante (CEI) n'est pas réformée, toutes les élections qu'elle organise sont frappées d'illégalité et d'illégitimité."

Pour Simone Gbagbo, la réforme de la CEI s’impose. Au-delà, il faut refaire la liste électorale, le découpage électoral et le vrai désarmement. "Non seulement la CEI doit être réformée, mais la liste électorale doit être refaite et elle doit être consensuelle. Le découpage électoral doit être totalement repris. Il doit faire l'objet d'un travail consensuel. Le vrai désarmement doit être fait pour que nous ayons des élections sécurisées." a-t-elle affirmé avant de déplorer les morts pendant une simple élection municipale.

"On va à des élections, et voilà le résultat. Il y a des morts. Ça, c'est élection municipale. Et l'élection présidentielle alors ? Le sang des Ivoiriens a suffisamment coulé en Côte d'Ivoire." a fait remarquer l'ancienne Député d'Abobo.

Simone Gbagbo s'est insurgée contre la division et le clivage ethnique, "On ne veut plus que notre pays soit divisé. On ne veut plus que les élections aboutissent à des morts. On ne veut plus qu'il y ait des élections et que celui qui a gagné ne puisse pas bénéficier de sa victoire." a-t-elle martelé. Elle a également saisi cette opportunité pour inviter ses hôtes à faire en sorte que la CEI soit réformée, que la liste électorale soit revissée, que le découpage électoral et le désarmement soient vrais.

Pour cela, Simone Gbagbo leur a demandé d'aller à la base pour expliquer l'impérieuse nécessité de ces réformes. "Quand vous allez retourner chez vous, que vous puissiez aller plaider cette cause-là auprès des populations. Que vous leur expliquez, et vous parlez aux différents chefs traditionnels qui sont dans nos villages pour qu'ils comprennent l'importance de cette réforme." a indiqué Simone Gbagbo

Pour elle, l'enjeu aujourd'hui, c'est l’unité vraie de la Côte d'Ivoire et le risque, c'est la division définitive de la Côte d'Ivoire.

Elle a souhaité que ses visiteurs se transforment en ambassadeur de cette cause dans leurs quartiers et dans leurs villages. "Parce que si la base a compris, si les villages ont compris. Voyez un peu la pression qui va sortir de la base. Cela va obliger le sommet à s'asseoir et à discuter pour que les réformes soient effectives", a-t-elle indiqué.

Car, selon l'ex-première dame, "C'est base après base, quartier après quartier, village après village, que ce message va arriver aux populations". Pour Simone Gbagbo, ce message doit être porté immédiatement aux populations, " Je ne dis pas après demain, je ne dis pas début 2020, je dis maintenant avant qu'on arrive à la fin de 2018."

Notons que c'est au total cinq (5) régions et 27 fédérations qui se sont mobilisées pour rendre visite à l'épouse du président Laurent Gbagbo avec les mains chargées de présents.

2cminfo.net