Simone Gbagbo à Guikahué : « Votre présence fait du bien à mon âme »

Une forte délégation du PDCI-RDA au domicile de l’ex première dame Simone Ehivet Gbagbo le jeudi 30 août 2018. La délégation était conduite par le secrétaire exécutif Maurice Kakou Guikahué.

Devant cette délégation venue de Gagnoa, Daloa et de Guibéroua, elle s’est dite très touchée. Elle les a invité à la réconciliation et au pardon et de se mettre autour de la nation. Pour elle Dieu est en train de faire un travail qui est de ramener la paix en Côte d’Ivoire. Monsieur Maurice Kakou Guikahué je suis très émue et contente de votre présence et de la délégation qui vous accompagne. Elle est chaleureuse et elle fait du bien à mon âme.

Je vous remercie pour les présents que vous avez apportés. Ces présents ont une signification très particulière. Ce qui m’a particulièrement marqué, c’est d’avoir procédé comme s’il fallait me réinstaller dans mon foyer. Et vous l’avez dit. Quand on revient de là où j’étais, et qu’on revient chez soit on devient comme le nénuphar qui est sur l’eau ou comme le palétuvier qui a les pieds dans l’eau et qui va jusqu’à toucher la terre.

Vous m’avez montré que vous m’installez comme un palétuvier. Je suis très heureuse de la présence du ministre Maurice Kakou Guilkahué. On dira que je fais de la politique mais faire la politique n’est pas mauvaise en soit. Tous ces chefs qui sont venus ne sont pas venus pour voir le visage d’une femme mais pour marquer leur solidarité pour quelqu’un qui apparait comme un symbole.

« C’EST LA VOLONTÉ DE MILITER AUTOUR D’UNE NATION PACIFIÉE. C’EST POUR CELA QUE VOUS ÊTES VENUS ET C’EST EN CELA QUE JE VOUS REMERCIE. AUTOUR DE LA NATION TOUT LE MONDE DOIT ÊTRE RASSEMBLÉ »

Les ministres, les députés, les maires, les chefs de village de Daloa, les femmes, les jeunes sont venus. Ce qui veut dire qu’il y a un problème dans le pays et de leur venue est une réponse comme solution au problème posé. C’est la volonté de militer autour d’une nation pacifiée. C’est pour cela que vous êtes venus et c’est en cela que je vous remercie. Autour de la nation tout le monde doit être rassemblé.

Aujourd’hui, celui qui se lève pour dire que je suis PDCI, FPI, RDR et se mettre à l’écart pour ne pas participer à l’unité du pays, Dieu lui dira au revoir en le mettant à l’écart parce qu’il ne sera pas dans son projet. Aujourd’hui, c’est le temps de la réunification vraie de la Côte d’Ivoire. C’est un moment historique que nous vivons. C’est une opportunité qui vient d’être donnée à toute la Côte d’Ivoire. Pour qu’on puisse chanter et danser librement, il faut qu’on soit sur de le faire sans être violenté, pillé, agressé.

Pour que cela soit possible, il faut qu’on s’accepte les uns les autres. C’est pourquoi à Moossou je disais qu’il fallait qu’on accepte de rentrer dans le processus de la réconciliation. Venir me saluer avec tout ce monde a une signification sans attendre l’arrivée de Laurent Gbagbo ; parce que si c’était lui, ça aurait une autre signification. Etant en prison, tout le monde a souffert y compris le peuple de Gagnoa, de Guibéroua. Je suis persuadée que Dieu est en train de faire un travail dans notre nation qui consiste à ramener la paix.

Il est en train de le faire à notre insu c’est pourquoi nous avons pu sortir de cette résidence bombardée vivants. Il fait ce travail dans un dessin qui est plus grand que la Côte d’Ivoire. Dieu donne une mission aux Ivoiriens qui consistent à la création d’une nation réunifiée pour que cela soit une force. Car la Côte d’Ivoire va servir de fer de lance. La première étape est ma sortie de prison et la seconde étape sera celle de Laurent Gbagbo.

« ENTRE MON RETOUR ET CELUI DE LAURENT GBAGBO IL Y A UN TRAVAIL À FAIRE QUI CONSISTE À DÉBROUSSAILLER CE QU’IL Y A À DÉBROUSSAILLER DE SORTE QU’À SON RETOUR IL SOIT DANS UN PAYS PROPRE »

Quand vous priez pour Laurent Gbagbo, ne le faites pas avec le cœur tremblant. Ne suppléez pas Dieu pour un travail qui est déjà fait. Entre mon retour et celui de Laurent Gbagbo il y a un travail à faire qui consiste à débroussailler ce qu’il y a à débroussailler de sorte qu’à son retour il soit dans un pays propre. Monsieur Maurice Kakou Guikahué vous êtes là il y a un travail à faire ; vous le savez bien ! Ce que nous vivons est un miracle de Dieu. Que je sois sorti de prison vivante est quelque chose d’inattendue.

Ce n’est pas parce que je suis passé de la mort à la vie. C’est la nation Ivoirienne qui est passé de la mort à la vie. Et nous avons espoir de former une nation forte, pacifiée, unifiée, grande et respectée qui va pouvoir vivre de sa souveraineté. On me dit qu’on sent que quelque chose a changé dans la maison. Je suis heureuse de cette idée que vous avez eue et réalisé qui est de venir autour de moi.

Propos retranscrits par Karina Fofana