Militaires charentais tués en Côte d'Ivoire : un procès pour l'histoire

Par France Bleu - Militaires charentais tués en Côte d'Ivoire. Un procès pour l'histoire.

Un détachement de militaires français en Côte d'Ivoire © Maxppp - Sébastien Nogier.

Par Pierre Marsat, France Bleu La Rochelle et France Bleu

Le procès de l'attaque d'un escadron du 1er RIMA d'Angoulême au Lac Kossou, en Côte d'Ivoire, débute ce mercredi devant la Cour d'Assises de Paris. Le 25 Août 2003, deux militaires charentais avaient été tués par des rebelles ivoiriens. L'un des meurtriers est décédé, l'autre en cavale.

Angoulême, France
Le 25 Août 2003, un escadron du régiment d'Angoulême, le 1er RIMA, sous mandat de l'ONU dans le cadre de l'opération Licorne, patrouille sur les berges du Lac Kossou, en Côte d'Ivoire, dans la région de Yamoussoukro. Il surveille ce qu'on appelle "la zone de confiance", une zone-tampon entre les forces loyalistes et les rebelles, alors en guerre.

Pendant près de deux heures, il affronte à distance une quinzaine de soldats rebelles, sans doute alcoolisés et drogués, qui les mettent en joue. Tout bascule quand le chef du peloton charentais est blessé par un coup de machette. Les rebelles ouvrent le feu. Les "marsouins" (infanterie de marine) ripostent. Le caporal Mickaël Dupré du 1er RIMA et le brigadier-chef Fabien Rivière du 515ème Régiment du Train de la Braconne, s'effondrent. L'un est touché à la tête, l'autre décédera lors de son transport en hélicoptère.

Une bataille juridique longue de 14 ans
Les meutriers des deux militaires charentais sont arrêtés trois jours plus tard. Ces rebelles sont formellement identifiés par les soldats du 1er RIMA. Ils sont remis aux autorités ivoiriennes, inculpés de meurtres et tentatives de meurtres par bande armée. L'un des deux est décédé en 2007 ; l'action de la justice s'est éteinte. Le second s'est évadé en 2011. Un mandat d'arrêt international a été lancé contre lui. Un non lieu a été prononcé en 2014. Mais l'avocat angoumoisin des parties civiles, Maître Béthune de Moro, a fait appel, et le Parquet général de la cour d'assises de Paris a renvoyé l'affaire sur un juge d'instruction. C'est seulement en juin 2017 qu'une ordonnance de mise en accusation a été délivrée contre le meurtrier en cavale, qui sera jugé par défaut criminel. Pour Maître Béthune, qui défend 6 militaires charentais qui se sont constitués parties civiles, dont le chef de peloton de l'époque, c'est la mémoire des deux disparus qui doit être honorée. Il demandera l'euro symbolique pour chacun de ses clients, au titre des dommages et intérêts.

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