Procès de Gbagbo: “La pluie de pétitions accroît la pression sur les juges de la CPI”
Par Ivoirebusiness - Procès de Gbagbo. “La pluie de pétitions accroît la pression sur les juges de la CPI”.
Une pétition pour la libération de l’ancien président Laurent Gbagbo a été lancée ce week-end par le Social Democratic Front (SDF), principal parti de l’opposition camerounaise de John Fru Ndi. Une énième initiative en accord avec les deux autres d’Accra, d’Abidjan et à celle d’anciens chefs d’Etats africains pour constituer un moyen de pression sur la Cour pénale internationale.
La libération de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo préoccupe de plus en plus les Africains de touts bords, de toutes les catégories socio-professionnelles et nationalités. En effet, une pétition en faveur de la libération de Laurent Gbagbo a eu pour cadre la ville de Bamenda, dans le nord-est du Cameroun ce week-end. Une initiative du principal parti de l’opposition camerounaise, le Social Democratic Front (SDF) de John Fru Ndi. Selon le porte-parole du mouvement politique, cette initiative viserait à libérer le vrai fils de l’Afrique. « Le SDF lance cet appel pour la libération d’un vrai fils d’Afrique. En l’absence de tous les acteurs responsables de la crise qui a secoué la Côte d’Ivoire, toutes les décisions prises à La Haye n’auront aucune légitimité », puisqu’ «après un conflit entre deux personnes, où il y a eu des morts, on ne doit pas envoyer les gens d’un camp en prison et laisser libres ceux de l’autre camp», a-t-il indiqué. A en croire BBC, plus d’un millier de personnes ont signé sur place ladite pétition. Mais l’initiative de Bamenda n’est pas la première du genre. Déjà entre le 22 juin et le 16 juillet 2016, deux autres du genre ont été lancées. La première a été faite dans un hôtel à Abidjan par le tandem Bernard B. Dadié, Ivoirien, icône de la littérature africaine et l’ancien premier ministre togolais Joseph Kokou Koffigoh. Quelques semaines après, la pétition d’Abidjan, une campagne dénommée «Free Gbagbo» a été lancée à Accra au Ghana, toujours pour exiger la libération immédiate de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo. Des Ghanéens et d’autres ressortissants qui ont pris part à la cérémonie de lancement de la campagne « Free Gbagbo » ont uni leurs voix pour réclamer que le détenu ivoirien à la Cour Pénale Internationale (CPI) à La Haye soit remis en liberté. Selon les organisateurs de la campagne au Ghana, la même opération a été lancée en Côte d’Ivoire et elle a déjà recueilli trois millions de signatures. Il faut ajouter à cela, l’appel du forum des anciens chefs d’Etat africains à l’endroit de la Cour pénale internationale pour la libération de Laurent Gbagbo et dont les signataires sont Joachim Chisano et Nicéphore Soglo, respectivement ancien président du Mozambique et du Bénin.
Pression sur la CPI
Bien d’éléments militent en faveur d’un probable dilemme de la Cour pénale internationale face à cette pluie de pétitions. La lettre des anciens présidents africains de septembre 2015, a relevé le caractère anti-constitutionnel de la proclamation du scrutin électoral de 2010 entre Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara sans occulter la prise de position de la communauté internationale en faveur du dernier malgré les preuves de fraudes massives dans le nord sous contrôle rebelle. Ces remarques s’ajoutent aux différentes pétitions pour apporter de l’eau au moulin de ceux qui tiennent mordicus à la libération de l’ancien président ivoirien, aujourd’hui considéré comme un prisonnier politique. Il est donc évident que l’opinion africaine se rend de plus en plus compte du caractère partial, partiel voire partisan du procès de l’ancien président ivoirien. A l’allure où vont les pétitions, la haute juridiction internationale pourrait se retrouver le dos au mur ou partager entre libérer un client pour sauvegarder l’adhésion des pays africains aux accords de Rome ou condamner Laurent Gbagbo au risque du retrait des pays africains de la CPI et de l’embrasement de la Côte d’Ivoire.
Il faut rappeler que l’ex chef d’Etat ivoirien, est détenu à la Cour Pénale Internationale (CPI), pour crimes de sang et contre l’humanité, lors de la crise post-électorale de 2010 qui aurait fait selon l’ONU plus de 3000 morts.
Christophe SESSOU
Source: Beninmondeinfos.com
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